Seule Daria Klishina (sur la photo) a reçu une réponse positive car elle remplissait tous les critères fixés par l’IAAF.
EPA / Vostock-photoLe samedi 9 juillet, l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) a rejeté les demandes individuelles d’admission aux Jeux olympiques 2016 à Rio et à d’autres compétitions internationales que lui avaient présentées plusieurs dizaines d’athlètes russes. Parmi les 136 sportifs qui postulaient, seule Daria Klishina a reçu une réponse positive car elle remplissait tous les critères fixés par l’IAAF, exigeant que les athlètes résident à l’étranger et s’entraînent à l’étranger de manière permanente et soient au bénéfice d’une série de contrôles anti-dopage négatifs réalisés par des laboratoires fiables situés hors du territoire de la Russie. La championne de saut en longueur âgée de 25 ans vit effectivement depuis plusieurs années aux Etats-Unis.
Suite à cette décision de l’IAAF, l’ultime espoir des athlètes russes souhaitant participer au Jeux olympiques de Rio au mois d’août est suspendu à la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne. Cette cour doit en effet se prononcer d’ici le 21 juillet sur une plainte collective des athlètes russes, déposée par le Comité olympique russe (COR), contre la suspension collective décrétée par l’IAAF.
Remise en question de la présomption d’innocence
Pour le COR, la décision de l’IAAF était prévisible : « Pas de panique, nous attendons le procès et nous nous y préparons d’autant plus vigoureusement », a déclaré Alexandra Brilliantova, directrice du département juridique du COR, à l’agence TASS.
Le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, a réagi avec plus d’émotion, appelant à la dissolution de l’IAAF, qui à ses yeux, a « versé dans des pratiques illégales ».
Sur sa page Facebook, Sergey Shubenkov, champion du monde de 110 mètres haies en 2015, accuse l’IAAF de pratiquer la politique du « deux poids deux mesures ». Le sportif explique que, depuis août 2015, il a envoyé 10 échantillons d’urine au laboratoire de l’IAAF en Suède, mais que les contrôles réalisés sur le sol russe ont, tout de même, été jugés insuffisamment fiables. « Je n’ai rien à voir avec Rodchenkov ou Stepanova ou d’autres scandales, intrigues ou enquêtes. Et personne ne dit le contraire. C’est juste que, contrairement au reste du monde, je suis obligé de prouver mon innocence simplement parce que je suis citoyen russe », s’indigne Sergey Shubenkov.
Yelena Isinbayeva, double championne olympique de saut à la perche, partage son avis : « Pour eux [l’IAAF], la présomption d’innocence n’existe pas. Ils ne peuvent pas prouver qui est honnête en Russie et qui ne l’est pas », a déclaré la perchiste à l’agence TASS.
Daria Klishina accusée de trahison
De nombreux internautes se sont empressés d’accuser Daria Klishina, spécialiste du saut en longueur, d’antipatriotisme et de manque de solidarité avec ses co-équipiers. Sur sa page Facebook, cette dernière a en effet remercié l’IAAF pour la décision rendue en sa faveur.Cette vague de commentaires négatifs a contraint la sauteuse à clarifier sa position. « Je n’ai pas commencé à m’entraîner avec un entraîneur américain un mois avant ces événements. J’y vis [aux Etats-Unis] tout de même depuis trois ans. Donc, je pense que c’est injuste de me critiquer et de me qualifier de traître à la Patrie… Jusqu’au bout, j’attendrai et espérerai que je ne serai pas seule à Rio. Nous voulons tous y concourir en équipe », a fait savoir Daria Klishina, citée sur le site de la Fédération russe d’athlétisme.
Face à ces attaques, la sauteuse en longueur a pu compter sur Sergey Shubenkov, qui a pris sa défense : « Laissez-là tranquille. On ne bosse pas comme des fous pour rester “tous ensemble“ à la maison », a twitté le sportif sur le réseau social.
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