Le 14 janvier, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a publié la deuxième partie du rapport de la commission indépendante sur les violations des règles antidopage dans l’athlétisme.
La première partie du rapport, publiée en novembre 2015, avait suscité une vive réaction du public. Le rapport indique, notamment, qu’un système de dissimulation des contrôles antidopages positifs a longtemps existé en Russie sous couvert des services spéciaux russes, d’après les auteurs. Le 14 novembre 2015, sur la base des informations de l’AMA, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a disqualifié la Fédération russe d’athlétisme (RusAthletics) pour une durée indéterminée et a suspendu les sportifs russes des compétitions internationales. Les athlètes russes risquent ainsi de manquer les Jeux olympiques 2016 à Rio de Janeiro.
Le nom de Poutine surgit dans l’affaire de dopage
Les nouvelles révélations de l’AMA affirment que le président Vladimir Poutine était au courant des violations des règles antidopage en Russie.
Une discussion entre l’ancien président de l’IAAF Lamine Diack et son avocat est citée comme preuve. Le 4 novembre 2015, Lamine Diack a été officiellement inculpé par le parquet français de corruption en échange de l’abandon des poursuites contre les athlètes russes reconnus coupable de dopage.
Diack aurait été informé des problèmes de dopage touchant neuf athlètes russes avant le championnat du monde de 2013, organisé par Moscou, dans lequel l’équipe russe a remporté la première place au classement des médailles. Le rapport indique que Diack avait l’intention de dissimuler les tests de dopage soulignant que ce problème « ne pouvait être résolu que par le président Poutine », avec qui il entretenait des « relations amicales ».
Le ministre russe des Sports Vitali Moutko a répondu à la mention de Vladimir Poutine dans le rapport en déclarant que les enquêteurs « poussaient l’affaire jusqu’à l’absurde » et qu’il fallait « se retourner contre ceux qui sont concernés ».
Le scandale des droits TV
Par ailleurs, le rapport cite des informations sur un supposé système de corruption dans la collaboration de l’IAAF avec la banque russe VTB, sponsor de la Fédération russe d’athlétisme en 2013. Ainsi, l’AMA souligne qu’à la veille du championnat du monde de 2013 à Moscou, les droits de diffusion télévisée du tournoi ont subitement grimpé de 6 à 25 millions de dollars. VTB aurait octroyé des fonds supplémentaires. L’AMA estime que cette hausse s’explique par l’accord passé entre l’IAAF et RusAthletics sur la dissimulation des contrôles antidopage des athlètes russes.
VTB a réfuté les allégations de l’AMA. « VTB n’a pas acquis les droits pour la diffusion du championnat du monde d’athlétisme à Moscou… Nous avons une pratique tout à fait standard qui s’applique à tous les sponsors… », a déclaré déclaré Vassili Titov, premier vice-président de VTB, dans un entretien avec l’agence TASS.
L’ancien président de RusAthletics Valentin Balakhnitchev, banni à vie de l’athlétisme par l’IAAF le 7 janvier 2016, a déclaré à l’agence R-Sport que le montant du contrat entre VTB et l’IAAF « n’était pas supérieur à celui du précédent sponsor ».
Aggravation de la crise ou début de normalisation ?
L’auteur du rapport Dick Pound ne s’empresse toutefois pas de noircir le tableau et précise que la Russie dispose de « suffisamment de temps » pour obtenir la levée de la disqualification. Cet avis est partagé par l’avocat sportif russe Valeri Fedoreïev. « L’équipe russe a une bonne chance de participer aux Jeux de Rio si nous remplissons toutes les conditions du comité antidopage. Nous y arriverons sans doute », a déclaré Fedoreïev dans un entretien avec RBTH.
Parallèlement, une réunion entre la commission d’inspection de l’IAAF et le comité de coordination de RusAthletics consacrée aux problèmes de l’athlétisme russe s’est tenue les 11 et 12 janvier à Moscou. Les premiers résultats des travaux de la commission seront annoncés au cours de la réunion du conseil de l’IAAF qui se tiendra le 27 mars 2016 à Cardiff.
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