Un nouveau sélectionneur pour l'équipe de Russie de football

L'entraîneur Leonid Sloutski lors au stade olympique Loujniki de Moscou.

L'entraîneur Leonid Sloutski lors au stade olympique Loujniki de Moscou.

Alexei Filippov/TASS
L'entraîneur de l'équipe de football du CSKA Moscou, Leonid Sloutski, est nommé sélectionneur de l'équipe de Russie de football. Ce n'était pas une surprise : depuis le départ de Fabio Capello, son nom était souvent évoqué dans les discussions des experts à propos de celui qui allait succéder à l'entraîneur italien.

La Fédération russe de football (RFS) a annoncé le nom du nouveau sélectionneur de l'équipe nationale : Leonid Sloutski.

« Le spécialiste russe a signé un contrat et s'engage jusqu’à la fin des qualifications pour les Championnats d’Europe de 2016. Pour le moment, il combinera ses deux postes, celui de sélectionneur de l'équipe nationale et celui d'entraîneur du CSKA Moscou. Cette décision est approuvée par le ministère russe des Sports. Nous remercions la direction du club de football professionnel CSKA qui n'est pas restée indifférente aux intérêts de l'équipe nationale », peut-on lire dans le communiqué de la Fédération.

L'entraîneur de 44 ans s'est fait un nom en  travaillant pour le CSKA Moscou avec qui il a remporté à deux reprises le Championnat de Russie et la Coupe de Russie. Depuis 2009 à la tête de l'équipe de l'armée, Sloutski a régulièrement prétendu à la victoire à chaque saison de la première ligue russe. Ne disposant pas de gros moyens financiers, le CSKA a plus d'une fois fini dans le trio de tête, lorsque Sloutski était entraîneur. Au cours des saisons 2009-2010 et 2011-2012 le club a même réussi à atteindre la phase finale de la Ligue des Champions de l'UEFA.

Le Mourinho russe

Depuis qu'il est en première ligue russe, on surnomme Leonid Sloutski « le Mourinho russe ». Si l'entraîneur reste assez sceptique quant à cette comparaison, les parcours des deux entraîneurs ont de fortes similitudes. Comme le célèbre Portugais, Sloutski a occupé le poste de gardien de but dans l'équipe Zvezda dans l'oblast de Volgograd d'où il est originaire.

Comme Mourinho, Leonid n'a pas vu sa carrière de joueur décoller. À 19 ans, il est tombé d'un arbre en essayant de faire descendre le chat du voisin. « La branche s'est cassée, je suis tombé sur le bitume d'une hauteur équivalente à trois étages. J'ai atterri sur le genou et ensuite je me suis cogné la tête. Diagnostic : fracture ouverte de la rotule gauche, fracture du nez, commotion cérébrale. Cette blessure était alors incompatible avec le football. J'ai passé un an à l'hôpital. On m'avait dit que je ne pourrais plus plier la jambe. J'ai entamé une longue et douloureuse rééducation. J'ai même essayé de reprendre le football mais je n'ai pas réussi », raconte Sloutski dans une interview pour le journal Sovietski sport.

Ces événements n'ont pas brisé Sloutski : à 22 ans il commence son travail d'entraîneur, à 33 ans il prend la tête d'un club de la Première ligue russe (FK Moscou), à 38 ans, il devient entraîneur du CSKA Moscou, l'une des plus grandes équipes du pays. Dès son deuxième match à la tête du club de l'armée, il va à Old Trafford pour un match très disputé de la Ligue des Champions qui se terminera sur un nul face à Manchester United (3-3).

Sloutski et Mourinho, par ailleurs, partagent aussi des contacts professionnels : l'entraîneur russe a fait un stage à l'Inter Milan et à Chelsea où il a appris les méthodes d'entraînement de José et de ses collègues.

Un risque calculé

L'entraîneur russe Alexandre Tarkhanov qui a, en 25 ans de carrière, dirigé de nombreux clubs russes, notamment le CSKA Moscou et le Spartak, est certain que Leonid Sloutski est un très bon choix pour l'équipe nationale. « Capello est un grand entraîneur qui a été à la tête de grandes équipes. Mais il n'a pas travaillé avec des joueurs du niveau de notre équipe. Sloutski, lui, connaît nos réalités : il peut constituer une bonne équipe avec nos joueurs. Il est digne de diriger l'équipe nationale », souligne Tarkhanov dans une interview accordée à un correspondant de championat.com.

Néanmoins, le célèbre journaliste sportif Denis Romantsov critique le choix de la RFS. Il estime qu'il fallait étendre le nombre de prétendants au poste de sélectionneur de l'équipe aux étrangers. « Le choix de Sloutski comme sélectionneur est mauvais parce qu'il est politique et non sportif. Posez-vous la question : pourquoi de 2006 à 2012 nous choisissions les sélectionneurs seulement parmi les étrangers, et maintenant seulement parmi les Russes ? Capello a-t-il discrédité à ce point tous les entraîneurs étrangers ? En plus, Hiddink et Spalletti sont disponibles et ont connu des succès en Russie, et on ne les envisage même pas comme candidats ? », écrit Romantsov sur son blog sports.ru.

L'attaché de presse de l'équipe nationale Ilya Kazakov estime qu'en dirigeant l'équipe russe, Sloutski prend un risque. « C'est l'une des personnes les plus autocritiques que j'ai rencontrées. S'il accepte de s'occuper de l'équipe nationale, cela voudra dire qu'il est réellement conscient de ses capacités. Sloutski est le seul entraîneur russe qui sera demandé dans les dix années à venir. Je suis sûr qu'il recevra des tonnes de propositions de différentes équipes. Je pense qu'il prend plus de risques que les autres qui auraient pu accepter cette proposition », a déclaré Kazakov à championat.com.

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