Attentat de Saint-Pétersbourg: ce que l’on sait du terroriste présumé

Akbardjon Djalilov, auteur présumé de l'attaque du 3 avril.

Akbardjon Djalilov, auteur présumé de l'attaque du 3 avril.

Russian Archives/Global Look Press
​Au lendemain de l’attaque qui a fait 14 morts et 49 blessés dans le métro de Saint-Pétersbourg, le Comité d’enquête du pays a annoncé le nom du terroriste présumé: Akbardjon Djalilov, un citoyen russe de 22 ans né au Kirghizstan.

Veste rouge, chapeau bleu, lunettes à la mode et sac à dos – rien ne le distinguait de tant d’autres jeunes qui affluent l’après-midi dans la station Sennaya Plochtchad, située non loin de plusieurs établissements d’enseignement supérieur.

Quelques minutes après avoir été capté par les caméras de vidéosurveillance du métro, ce jeune homme de 22 ans se perd dans la foule, monte dans une rame en direction de la station Institut technologique et actionne sa charge explosive. Survenue à 14h40, l’attaque terroriste a fait selon le dernier bilan 14 morts et 49 blessés. Parmi les victimes, des étudiants à peine moins âgés que lui qui rentraient chez eux après les cours.

Crédit : ReutersCrédit : Reuters

Au lendemain de l’attaque terroriste, le Comité d’enquête a annoncé le nom de l’assaillant présumé : Akbardjon Djalilov, un citoyen russe né au Kirghizstan. La diplomatie de cette république centrasiatique n’a pas tardé à préciser que Djalilov, Ouzbek ethnique, est né le 1er avril 1995 dans la ville kirghize d’Och. Il n’a toutefois jamais eu de passeport kirghiz : en 2011, à l’âge de 16 ans, il a reçu un passeport russe à la demande de son père, citoyen de Russie, rapporte l’agence RIA Novosti

Déménagement en Russie

La même année, Akbardjon Djalilov suit son père en Russie. Installés à Saint-Pétersbourg, père et fils travaillent dans un atelier de réparation automobile, informe Gazeta.ru. Ensuite, en 2013, il trouve un emploi dans un bar à sushis dans la banlieue de Saint-Pétersbourg. 

Au Kirghizstan, Djalilov avait un dossier judiciaire vierge et n’a jamais attiré l’attention de la police. Un ancien collègue ayant requis l’anonymat le caractérise dans une interview au journal Moskovski Komsomolets comme quelqu’un de calme et d’équilibré.

Situation à Saint-Pétersbourg à la suite de l'attaque du 3 avril. Crédit : Victoria Viatris/RIA NovostiSituation à Saint-Pétersbourg à la suite de l'attaque du 3 avril. Crédit : Victoria Viatris/RIA Novosti

« Akbar (diminutif) était un expert en préparation de sushis. Je me souviens que les clients laissaient des mots de reconnaissance. Et je vous le dis clairement : il ne priait pas », indique-t-il.

Effectivement, en scrutant sa page sur le réseau social VKontakte, on le voit fumer un narghilé, jouer au bowling, poser devant le musée d’Ermitage et poster des photos de jeunes femmes et de véhicules, comme tant d’autres jeunes de son âge.

Trace moscovite

Le père d’Akbardjon finit par rentrer au Kirghizstan pour rejoindre son épouse et ses deux autres enfants. Resté seul à Saint-Pétersbourg, Akbardjon rend, bien que rarement, quelques visites à ses proches au Kirghizstan.

Les forces de l’ordre kirghizes cherchent actuellement à établir à quel moment le jeune Djalilov s’est radicalisé et avec qui il entretenait des contacts, précise le journal Gazeta.ru.

Sa dernière visite chez ses parents remonte à fin février 2017. Le 3 mars, il repart en Russie. Mais si avant il rentrait chez lui en prenant un vol direct pour Saint-Pétersbourg, cette fois-ci sa destination est Moscou.

D’après le quotidien, les forces de l’ordre cherchent actuellement à établir qui il a rencontré lors de sa visite dans la capitale. Il n’est pas à exclure que les organisateurs de l’attaque se trouvent actuellement à Moscou.

Premiers éléments de l’enquête

Selon le scénario préliminaire avancé par les enquêteurs, le 3 avril, Djalilov a laissé un sac contenant une bombe d’un kilo d’équivalent TNT masquée dans un extincteur dans le hall de la station Plochtchad Vosstania (les empreintes génétiques de Djalilov ont été relevées sur le sac).

L'engin désamorcé. Crédit : Archives/Global Look PressL'engin désamorcé. Crédit : Archives/Global Look Press

Ensuite, il se rend à la station Sennaya Plochtchad, où il monte dans une rame et fait exploser sa charge explosive d’une puissance estimée à 300–500 grammes d’équivalent TNT. Selon une source au sein du Service fédéral de sécurité (FSB) citée par le journal RBC, les criminalistes considèrent que l’engin était caché à l’intérieur de son sac à dos.

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