Renouveau religieux: une boutique de vêtements orthodoxes ouvre à Moscou

Press Photo
Les boutiques de vêtements musulmans ne surprennent plus personne en Russie, tout comme les femmes qui couvrent leur tête en public, conformément à la religion musulmane. Récemment, la première boutique de vêtements féminins orthodoxes a également ouvert ses portes au centre de Moscou.

Demoiselle paysanne. Crédit : Photo de presseDemoiselle paysanne. Crédit : Photo de presse

Qu’est-ce qu’un vêtement orthodoxe ?

« L’orthodoxie n’impose pas de canon strict, mais il existe une étiquette respectée par tous ceux qui fréquentent les églises. L’habit doit être modeste, sans détails trop vifs, les genoux et les coudes doivent être couverts. La tête doit être couverte avec un foulard », raconte Elena Tsokolova, l’une des fondatrices de la chaîne de boutiques de vêtements orthodoxes Demoiselle paysanne (le nom de la boutique est emprunté à la nouvelle éponyme de Pouchkine, ndlr).

Elena Tsokolova et Evguenia Karouzina ont eu l’idée de créer la boutique en 2012. Les jeunes femmes ont pris leur congé maternité pratiquement au même moment et se sont lancées dans la recherche de robes pour le baptême.

« Trouver un habit pour l’église n’était pas chose simple : tout était soit trop baroque, soit ne couvrait pas les coudes et les genoux, raconte Elena Tsokolova. C’est comme ça que nous avons décidé de créer une collection de vêtements pour les femmes orthodoxes ».

Aujourd’hui, la chaîne Demoiselle paysanne a des boutiques à Moscou, Saint-Pétersbourg et Ekaterinbourg. La marque propose des robes et des jupons longs, des chemisiers et des foulards. Elle propose également des robes de mariée pour celles qui cherchent une alternative aux robes trop échancrées. Demoiselle paysanne réalise ses pièces en tissus naturels et tient compte des saisons : en hiver, la marque vend des modèles longs en laine, en été, des modèles en tissus plus fins.

Elena Tsokolova et Evguenia Karouzina, les fondatrices de la cha&icirc;ne de boutiques Demoiselle paysanne.nCr&eacute;dit&nbsp;: Photo de presse<p>Elena Tsokolova et Evguenia Karouzina, les fondatrices de la cha&icirc;ne de boutiques Demoiselle paysanne.</p>n
Demoiselle paysanne.nCr&eacute;dit&nbsp;: Photo de presse<p>Demoiselle paysanne.</p>n
 
1/2
 

Qui achète des vêtements orthodoxes ?

« Parmi nos acheteuses, seuls 30 à 40% sont des gens d’église – les femmes des prêtres, les employées des églises et les enseignantes des écoles bibliques. Les autres sont simplement des femmes qui aiment le style vintage, le boho ou les longueurs maxi, raconte Elena Tsokolova. Nous avons pas mal de femmes enceintes ou allaitantes, car nos robes peuvent souvent être portées pendant la grossesse comme après ».

« J’aime le fait que Demoiselle paysanne fasse des robes qui respectent la façon dont une femme orthodoxe doit s’habiller, indique Elena Demenko, habituée de la marque de Saint-Pétersbourg. J’aime le fait qu’elle propose des jupons, j’apprécie la qualité des matériaux et de la confection. Si je n’aimais pas les modèles et les tissus, je n’achèterais pas des vêtements chez eux juste parce que c’est une marque orthodoxe ».

Demoiselle paysanne. Crédit : Photo de presseDemoiselle paysanne. Crédit : Photo de presse

La Moscovite Irina Rossolimo a également été séduite par la présence de jupons dans la gamme proposée par la boutique. « Je les ai cherchés pendant deux ans, j’ai essayé d’expliquer ce que je voulais aux couturières à l’atelier, mais à chaque fois, je suis repartie déçue. Chez Demoiselle paysanne, j’ai trouvé ce dont je rêvais, en plusieurs modèles et pour les différentes saisons, raconte Irina. Il m’est égal que la boutique se positionne comme orthodoxe – c’est de la publicité visant les gens qui cherchent des habits pour l’église. Pour moi, ce sont simplement des robes de tous les jours ».

La mode de l’orthodoxie ?

« Certaines femmes orthodoxes veulent être attrayantes même vêtues d’habits convenables pour l’église – cette boutique est faite pour elles, estime Olga Sibireva, experte du centre d’information et d’analyse Sova. On ne peut parler d’une hausse de la demande pour ce type de vêtements avec la diffusion de l’orthodoxie, car moins de la moitié des acheteurs viennent dans la boutique spécialement pour les vêtements orthodoxes. Mais les créatrices de la chaîne s’appuient peut-être sur l’orthodoxie, car le public associe souvent l’orthodoxie et l’écologie, les matériaux naturels. Il s’agit donc probablement d’une utilisation de la culture orthodoxe pour accroître les ventes ».

Réagissez à cet article en soumettant votre commentaire ci-dessous ou sur notre page Facebook

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies