Dans le quotidien des soldats russes en Syrie

Des officiers russes à la base aérienne de Hmeimim en Syrie.

Des officiers russes à la base aérienne de Hmeimim en Syrie.

Maksim Blinov/RIA Novosti
Notre correspondant s’est rendu en Syrie pour enquêter sur les particularités et les vicissitudes du service des soldats russes.

Le 4 mai au petit matin, un avion Il-62 en provenance de Moscou atterrissait sur la base militaire russe de Hmeimim en Syrie avec 150 journalistes à son bord. Les correspondants ont été accueillis par une délégation de généraux et colonels russes qui dirigent l’opération des forces aériennes. Lorsque nous sortions de l’avion, un chasseur Su-35C de la 4e++ génération quittait dans un vrombissement la piste voisine pour partir en mission.

L’opération contre Daech et le Front al-Nosra se poursuit malgré le retrait d’une grande partie des bombardiers et chasseurs russes à la mi-mars 2016, explique le directeur du service de presse du ministère de la Défense russe Igor Konachenkov. 

« Nos chasseurs et bombardiers se dirigent vers les villes de Raqqa et Deir ez-Zor, théâtre d’affrontements lourds et prolongés avec les combattants de Daech. Les départs en mission ont lieu de jour comme de nuit. Au cours des quatre derniers jours, les forces aériennes russes ont effectué 87 vols de combat », nous raconte le major-général.

La vie à la base de Hmeimim

La journée des soldats russes en Syrie commence à six heures du matin au son de la sirène : levée, formation des compagnies et marche forcée du matin de trois à cinq kilomètres. Ensuite, les soldats ont dix minutes pour se rafraîchir et partir déjeuner.

« C’est un mode de vie. Au début, c’est dur, surtout quand on est près du désert, et puis on s’habitue », raconte un soldat originaire de l’Extrême-Orient.

Les officiers disent que l’opération syrienne est menée par les meilleurs militaires russes, qui « travaillent sans reproches comme des montres suisses ». Tous les soldats sont des contractuels, il n’y a aucun appelé parmi eux. L’unité compte de nombreuses femmes – elles vivent dans une caserne séparée et sont médecins pour la plupart.

Tout autour de l’unité, on remarque de nombreux systèmes de radar, ainsi que des systèmes antiaériens Pantsir-S1 et S-400. La sécurité de la base aérienne est également assurée par les subdivisions des forces spéciales, aéroportées et marines.

Cru00e9dits : Nikolau00ef Litovkine
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Les soldats qui ne sont pas affectés aux missions de combat et de défense s’occupent de l’entretien du matériel terrestre et aérien : des BTR-82A et des blindés Tigr et aux hélicoptères de combat Ka-52 et Mi-28H, en passant par les chasseurs et les bombardiers.

Au cours de la journée, les militaires ont deux autres entraînements après la course du matin. Les soldats et les officiers peaufinent leurs compétences physiques et de combat dans la salle de sport équipée d’appareils d’exercice et située près de la zone d’habitation.

L’unité dispose également d’une bibliothèque et d’une salle de cinéma improvisée où les soldats regardent les infos tous les jours ou un film le week-end.

Pour les questions spirituelles, l’unité compte un psychologue de service et un prêtre.

L’archiprêtre Dmitri Solonine explique que ceux qui sont entre la vie et la mort se demandent souvent ce qui adviendra après.

« Il n’y a pas d’athées dans les tranchées », rappelle le prêtre en citant le journaliste et lauréat du prix Pulitzer Ernie Pyle. « J’ai pu en attester au cours de mes 16 missions dans les points chauds ».

Le quotidien des sapeurs russes à Palmyre

Le 2 avril 2016, les troupes d’ingénierie russes ont commencé le déminage de Palmyre. Le groupe en question compte plus d’une centaine de sapeurs au total.

Dans les zones proches du camp des sapeurs russes, les affrontements avec les terroristes du Front al-Nosra continuent. Les combattants se sont installés dans la ville de Suhna, à 44 km de Palmyre, et tentent régulièrement de reprendre la ville – même l’arrivée des journalistes dans le camp des sapeurs russes s’est déroulée sous les tirs d’artillerie contre les positions des terroristes.

Le lieutenant-général Iouri Stavitski, commandant des troupes russes du génie à Palmyre, nous explique que les sapeurs russes ont nettoyé 825 hectares, 8 500 bâtiments et installations et découvert et désamorcé 18 000 objets explosifs dangereux dans la ville.

« Les terroristes ont miné la zone de manière très dense. Ils ont utilisé de nouvelles méthodes d’installation d’explosifs, dont une partie a été installée de manière impossible à extraire », précise le lieutenant-général.

Il explique que les terroristes disposaient de sapeurs très bien formés qui ont su créer de nouveaux modèles d’explosifs.

Outre les troupes traditionnelles de déminage et les hommes des subdivisions canines, les Russes ont utilisé des complexes robotisés dernier cri Uran-6.

Les spécialistes des troupes du génie ont entièrement nettoyé le territoire de Palmyre des explosifs et forment désormais les démineurs syriens. Les simples soldats, de leur côté, attendent l’ordre de retourner au camp et espèrent entendre la phrase tant désirée : « Il est temps de rentrer à la maison ». 

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