« Je suis en fauteuil depuis 12 ans, mais je ne savais même pas que les planeurs étaient tout à fait adaptés pour moi. J’ai adoré cette aventure du début à la fin ! », raconte Maria Guendeleïeva. Elle est l’un des premiers protagonistes du projet VRability, le premier projet au monde qui utilise des vidéos 360° pour inciter les personnes handicapées à adopter une vie plus active.
Nous avons rencontré le chef du projet Gueorgui Molodtsov et le directeur technique Stanislav Kolesnikov dans leur atelier, qui s’apparente plutôt au cabinet d’un savant fou qu’au bureau d’un projet social. Il est rempli de toutes sortes de gadgets incompréhensibles, de caméras et de deux imprimantes 3D qui bourdonnent sans interruption.
Il y a plus d’un an, Stanislav a été grièvement blessé et a dû temporairement se déplacer en fauteuil roulant. Ainsi est née l’idée d’utiliser des vidéos VR (vidéos de réalité virtuelle) pour montrer aux handicapés qu’ils ont un grand nombre de possibilités de développement et de vie active.
Gueorgui avait derrière lui une grande expérience de travail dans la publicité sociale, alors que Stanislav assurait la réalisation technique pour des projets similaires. La vidéo à 360° s’est avérée être le format idéal pour les films VRability.
On peut la visionner sur l’écran de l’ordinateur en la tournant à l’aide de la souris, ou encore avec des lunettes VR spéciales (par exemple, Google Cardboard) sur son smartphone. La vidéo 360° donne l’impression de faire partie du film : vous verrez même ce qui se passe dans le dos du personnage principal.
Source : Service de presse
L’équipe VRability conçoit des fixations spéciales pour 5 à 7 caméras GoPro, les imprime sur des imprimantes 3D et perfectionne constamment la technique de montage. Avant chaque tournage, il faut longuement préparer le travail avec les caméras, les essais durant parfois plus de 14 heures.
L’association des handicapés russes Perspektiva a aidé l’équipe à trouver des protagonistes pour les vidéos. Actuellement, Gueorgui et son équipe préparent un long film VR sur Maxime Kisselev. Maxime est un sportif professionnel qui fait de la danse en fauteuil roulant sur glace et en salle, et joue au tennis. Le film racontera la vie du jeune homme à la première personne. Maxime est capable de se déplacer tout seul avec une canne, mais le film a principalement été tourné en fauteuil.
Maxime s’est lancé dans la danse il y a neuf ans, d’abord dans le cadre de sa rééducation, puis en tant que sportif professionnel. Il y a six ans, il a été le premier au monde à tenter la danse sur glace en fauteuil, en couple avec une patineuse.
« Le projet m’a beaucoup intéressé, car ça n’existe pas en Russie », raconte Kisselev à propos du travail dans le film VRability.
Le film a été tourné dans tout Moscou : chez Maxime, dans les rues, dans le métro et sur la glace. Maxime et sa partenaire ont dû travailler le numéro de 3 minutes plus de 70 fois – le tournage a duré toute la nuit jusqu’au matin. « À la fin du tournage, ma partenaire et moi étions épuisés. Mais c’était génial », rit Maxime.
Les protagonistes comme les créateurs du projet s’accordent à dire que celui-ci aidera les personnes handicapées. D’après Molodtsov, de nombreuses personnes craignent d’essayer quelque chose de nouveau ou ignorent simplement qu’ils ont cette possibilité. La réalité virtuelle devient un « amortisseur » confortable car elle permet de ressentir des choses radicalement nouvelles, tout en restant dans sa zone de confort.
Pour Maria Guendeleïeva, le plus important est que ces vidéos incitent les personnes handicapées à adopter une vie plus active. « Quand on voit que quelqu’un comme toi est capable de faire une chose pareille, on est plus motivé et on a envie de changer sa vie », explique Maria.
Molodtsov et Kolesnikov sont persuadés que le projet ne sera pas utile qu’aux handicapés. « Nous présentons des personnalités fortes qui obtiennent des résultats incroyables grâce au dépassement de soi », explique Molodtsov en parlant de ses personnages. « Si ces personnes ont la force et l’envie de faire quelque chose, pourquoi le public n’essaierait-il pas lui aussi ? ».
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