La bonté : une qualité à partager sans modération

Des orphelins de Veliki Novgorod lors d'une célébration du Nouvel An.

Des orphelins de Veliki Novgorod lors d'une célébration du Nouvel An.

Konstantin Chalabov/RIA Novosti
Organiser une fête du Nouvel An pour les enfants des familles nombreuses et démunies à Orenbourg (Oural méridional), collecter des fonds pour offrir des cadeaux aux orphelins du territoire du Primorié (Extrême-Orient russe) et organiser une course de Pères-Noël pour soutenir les centres de soins palliatifs à Moscou : les Russes sont prêts à faire preuve de bonté à la veille des fêtes de fin d’année.

1 500 cadeaux pour des orphelins, 600 000 roubles (plus de 7 500 euros au cours du 31 décembre) et 34 enfants adoptés : tels sont les résultats du projet caritatif Enfants du Primorié qui a été lancé dans l’Extrême-Orient russe à la veille du Nouvel An. L’objectif de cette action, qui a été soutenue par le monde des affaires régional et les médias locaux, est de trouver des parents pour des orphelins ou au moins de leur organiser une fête.

Ce projet n’est pas unique en son genre : la Russie a organisé à la veille des fêtes de fin d’année une série de manifestations caritatives pour soutenir les couches les plus démunies de la population : orphelins, vieillards et malades incurables. Les sollicitations des organisations caritatives sont toujours en hausse à la veille des fêtes. « Tous les ans, indépendamment de la situation économique dans le pays, nous constatons une augmentation des activités caritatives à la veille du Nouvel an », a expliqué Natalia Tchistiakova, directrice de la fondation caritative d’aide aux enfants atteints de cancer « Offrir la vie ». « C’est la période où les gens donnent le plus », a-t-elle souligné.

C’est une tradition en Russie, et pas seulement dans les grandes villes où les habitants n’ont qu’à envoyer un texto ou passer un appel pour faire un don. Les professeurs d’une école de la péninsule de Taïmyr (au nord de la Sibérie centrale), qui est presque entièrement coupée de la civilisation en hiver, ont collecté près de 650 euros pour des enfants malades et les ont remis à l’équipage de l’hélicoptère qui les ravitaille deux fois par mois.

La collecte en temps de crise

La situation économique compliquée de la Russie s’est tout de suite répercutée sur les activités de bienfaisance : les donateurs corporatifs et privés ont moins de ressources disponibles pour ce type d’activité et les fondations caritatives éprouvent plus de difficultés lors du processus de récolte des fonds. « La crise a frappé de plein fouet notre fondation, suite à la hausse des cours du dollar et de l’euro : nous collectons les dons en roubles, mais c’est en devises que nous faisons souvent nos dépenses pour les patients », a poursuivi Natalia Tchistiakova, avant d’ajouter : « Cela étant, nous devons collecter maintenant presque deux fois plus d’argent ».

Selon elle, en temps de crise, quand nombre de sociétés travaillant habituellement avec des fondations réduisent leurs budgets caritatifs, le pilier principal de cette activité reste le fundraising, c’est-à-dire la collecte de fonds auprès du plus grand nombre de gens possible, même si chacun ne donne qu’un tout petit peu. C’est grâce aux professionnels du mécénat et de la collecte de ressources qu’« Offrir la vie » n’a pas subi, cette année, de diminution de ses fonds.

Le site de la fondation annonce que cette dernière a réussi à recueillir plus de 12 millions d’euro sen 2015. Le système de paiements électroniques Yandex. Dengui précise que, selon les données du mois de novembre, les Russes ont versé, par son entremise, 370 millions de roubles (presque 5 millions d’euros) aux fondations caritatives, soit un montant calculé en roubles supérieur de 50% à celui de l’année dernière.

50% des Russes ont fait un don financier à des organisations caritatives en 2015 (contre 40% en 2014). La part de ceux qui ont transféré des ressources à leur famille et des personnes connues a également augmenté. Mais le montant moyen des dons a diminué, ce qui a abouti à la réduction des sommes remises aux ONG : 1,83 milliard d’euros en 2015 contre 2 milliards en 2014. Telles sont les données d’une étude sur les donations privées en Russie, organisée conjointement par la fondation CAF Russie et la société SynovateComcon.

 

La bonté au sein des sociétés

Les sociétés emboîtent le pas aux particuliers : la banque d’épargne Sberbank a augmenté ses dépenses dans les activités caritatives, allouant 37,6 millions d’euros aux fondations pour enfants, à ses programmes de formation et à l’aide aux victimes de catastrophes naturelles. Le clip social réalisé par la banque, qui incite à faire du bien aux autres, a remporté un prix lors du festival Cannes Corporate Media & TV Awards.

Il existe toutefois un autre type d’activités corporatives de bienfaisance où les actions ne sont pas proposées par la direction, mais où l’initiative est lancée par les employés auprès de leurs collègues. Daria Abramova, directrice marketing et communication d’Orange Business Services en Russie et dans les pays de la CEI, rapporte ainsi que ses collègues ont organisé plusieurs campagnes caritatives, tant à l’intérieur de la société (par exemple, pour le soutien des personnels « Nous ne larguons pas les nôtres ») qu’à l’extérieur (par exemple, le soutien d’un orphelinat).

Durant cette dernière, les employés d’Orange sont devenus des Pères-Noël personnels pour les enfants d’un orphelinat de Moscou : chacun a choisi une lettre parmi celles que les petits ont envoyées au Père-Noël et ont réalisé le rêve de l’enfant. Daria Abramova a souligné que personne n’avait voulu se limiter à une seule lettre.

« Les activités caritatives intéressent l’homme depuis toujours, car si l’on fait du bien, du bien nous sera fait en retour ! », a rappelé la directrice. « De plus, cela fait simplement plaisir d’aider les enfants et les vieillards, ceux qui ont vraiment besoin de nous », a-t-elle ajouté.

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