Six choses à savoir sur le sida en Russie

Un enfant tient un ruban rouge, symbole international de solidarité envers les personnes atteintes du VIH et du sida.

Un enfant tient un ruban rouge, symbole international de solidarité envers les personnes atteintes du VIH et du sida.

Getty Images
Le 1er décembre, Journée mondiale du sida, médecins et fonctionnaires dressent le bilan de leurs activités dans ce domaine. La Russie compte aujourd’hui presque un million de séropositifs. RBTH a voulu savoir quelle aide leur était accordée par l’Etat et quelle était l’attitude envers les porteurs du VIH dans le pays.

1. Nombre et dynamique

Selon les données du Service sanitaire de Russie (Rospotrebnadzor), le nombre de séropositifs dans le pays a doublé en dix ans. Au 1er novembre 2015, ils étaient 986 657. Plus de 600 000 Russes sont suivis par les médecins, tandis que plus de 220 000 reçoivent une thérapie antirétrovirale.

Les territoires les plus infectés sont la région d’Irkoutsk (Sibérie orientale), suivie de celles d’Ekaterinbourg (Oural méridional) et de Samara (sur la Volga).

2. Traitement et financement

Au cours des deux dernières années, le ravitaillement en médicaments incombait aux régions de Russie, mais à partir de 2016, les médicaments seront de nouveau achetés de manière centralisée.

En dix ans, à compter de 2001, les dépenses budgétaires dans la lutte contre le SIDA ont été multipliées par six pour passer de 3,1 à 19,6 milliards de roubles (de 44 à 278 millions d’euros au cours de 2015). L’année dernière, les médicaments contre le sida ont coûté 301 millions d’euros. Cette année, le ministère russe de la Santé a débloqué à ces fins quelque 241 millions d’euros. Véronika Skvortsova, ministre de la Santé, a déclaré que l’année prochaine le financement des programmes de lutte contre le sida bénéficieraient de 284 millions d’euros supplémentaires.

Les malades atteints du sida constatent qu’il est rare qu’un médecin refuse de les soigner. Toutefois, les normes thérapeutiques au traitement en Russie sont inférieures à celles d’autres pays. Ainsi, un traitement antirétroviral n’est prescrit en Russie que lorsque le taux des lymphocytes passe en-dessous de la barre des 350/mm3, tandis qu’en Europe le chiffre est de 500. Aux Etats-Unis, un malade débute son traitement dès qu’il est confirmé qu’il est séropositif.

3. Existe-t-il des médicaments fabriqués en Russie ?

La société d’Etat russe Rostec a récemment proposé d’entamer la fabrication de médicaments pour les personnes infectées. Elle a élaboré un programme qui prévoit d’assurer, d’ici 2020, plus de 30% des besoins du pays dans ce domaine. Pour l’instant, les médicaments sont importés. Cette année, le ministère de la Santé a débloqué 241 millions d’euros à ces achats.

Les médicaments russes qui existent actuellement sont très peu employés, car les uns se trouvent encore en phase d’essais cliniques, alors que d’autres font l’objet de plaintes des malades. Les médicaments les plus achetés sont de fabrication indienne ou chinoise.

4. Prévention du VIH/sida

Le pays ne possède pas de programme national de lutte contre le VIH/sida, ce qui fait qu’il n’existe pas non plus de système intégral de prévention. Le plus souvent, le dépistage ne se fait que dans un dispensaire de lutte contre les addictions.

Des associations soutiennent les sites consacrés au VIH/sida et à sa prévention, organisent des conférences et des campagnes d’information, mais leurs activités sont souvent incohérentes et la population reste très peu informée au sujet de la maladie.

La Douma (chambre basse du parlement russe) a récemment avancé une idée pour lutter contre sida. Le député Magomed Selimkhanov a proposé un projet de loi obligeant les futurs époux à passer un test de dépistage. Ce système est d’ailleurs en vigueur en Tchétchénie depuis 2011.

5. Quelle attitude envers les personnes contaminées ?

Selon la législation, une personne séropositive n’a pas le droit de travailler dans des établissements médicaux se spécialisant dans le traitement du VIH/sida, dans les laboratoires sanguins ni dans le domaine de la recherche ayant trait au VIH/sida.

Mais dans les faits, il existe des cas où les directeurs de sociétés organisent un bilan de santé pour leur personnel et contraignent les employés séropositifs à démissionner.

Les moins tolérants envers les malades habitent la province. Le principal problème est l’accès à l’aide médicale, les gens risquant de faire l’objet de discriminations dans des établissements médicaux non spécialisés. 

6. Migration et sida

Une norme juridique prévoit qu’un étranger contaminé par le sida doit être expulsé de Russie. En établissant les documents pour le permis de résidence temporaire ou permanente, un étranger doit présenter un certificat de test VIH. S’il n’en possède pas, il peut se voir refuser son titre de séjour.

Cependant, en 2006 la Cour constitutionnelle de Russie a statué que la question de l’expulsion devait être examinée au cas par cas, compte tenu de la situation concrète de la personne concernée.

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