Natalia Timakova : "Notre entourage est un monde d’hommes et le monde politique en particulier". Crédit : Itar-Tass
Elle révèle que le Premier ministre, en utilisateur assidu d’internet, est très attentif aux réactions de la communauté virtuelle.
« Parfois, il lui arrive d’être déçu, car il faut avouer que sur la toile, tout comme, malheureusement, dans la société, les gens ne se comportent pas toujours d’une manière correcte. Souvent, ce n’est pas la critique en soi qui le gêne. Si la critique est constructive et justifiée, c’est tout à fait normal. Il arrive d’ailleurs fréquemment que ce qu’il lit ou voit sur la toile le pousse à donner des consignes ou à prendre de nouvelles décisions », affirme-t-elle.
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Selon elle, ce qui le déçoit le plus c’est « la grossièreté généralisée au quotidien ». Tout le monde a le droit d’exprimer son opinion, encore faut-il le faire d’une manière respectueuse, en argumentant, et non pas dans le but de blesser.
Timakova assure que dans le cadre de sa fonction, elle a toujours eu la possibilité d’énoncer son point de vue à Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine et même de les faire changer d’avis sur certaines questions.
Par contre, elle réfute toute possibilité de manipulation des dirigeants par le biais de la désinformation.
« C’est quasiment impensable. Impossible de manipuler les hommes politiques de ce niveau », insiste la porte-parole.
Natalia Timakova est classée dans les trois femmes les plus influentes de Russie, selon un sondage mené par la radio Echo de Moscou, le journal Ogoniok, l’agence RIA Novosti et Interfax. Elle-même ne se considère pas comme une femme politique.
« Quand je parle de personne politique, je veux dire une personne politique publique. Je dirais plutôt que je suis au service de l’appareil politique. Je suis certaine que, du fait de ma profession, mon avis personnel intéresse peu les médias, ils doivent être davantage intéressés par l’opinion des personnes que je représente », assure Timakova.
Elle se dit opposée à tout traitement de faveur pour les femmes occupant des postes importants et n’y prétend pas elle même.
« C’est toujours une affaire délicate que les femmes se trouvant dans des milieux assez rudes comme la politique ou autres. Si tu as choisi cette voie, ce n’est plus la peine de jouer aux petites filles, tu dois prendre tes responsabilités. Tu ne dois pas te limiter à ta fonction mais c’est tout de même une situation particulière. Je trouve que pleurnicher, par exemple, est inacceptable... Je n’imagine pas me mettre à pleurer à chaudes larmes car un de mes chefs n’est pas d’accord avec moi, pour qu’il m’écoute pourvu que je sèche mes larmes. En prenant une certaine fonction, la femme doit endosser les mêmes responsabilités que l’homme », est persuadée Timakova.
« Notre entourage est un monde d’hommes et le monde politique en particulier », affirme Timakova.
Timakova a commencé sa carrière en tant que journaliste, mais elle affirme ne pas avoir envie d’y retourner.
« Quand je travaillais dans la presse, je m’intéressais particulièrement aux mécanismes de la politique, afin de les révéler aux lecteurs, leur raconter comment se prennent les décisions, comment marche cette machine. Maintenant que je connais le fonctionnement de l’intérieur, ce ne sera plus intéressant pour moi. Cet élément d’investigation, de découverte a disparu. Je ne voudrais plus être journaliste. Ou alors dans le culturel, après une formation complémentaire, écrire sur les spectacles, les expositions », a déclaré Natalia Timakova.
D’après La voix de la Russie et RIA Novosti.
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