Les secrets des cloches de la cathédrale du Christ Sauveur

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Le tsar Alexandre 1er ordonna la construction de la cathédrale du Christ Sauveur en 1812, après la retraite de Napoléon de Russie. L’église était un signe de gratitude envers Dieu et les hommes qui avaient protégé la patrie contre l’agression étrangère.

La construction se poursuivit jusqu’en 1883, mais l’église fut détruite quelques décennies plus tard, en 1931: ses dômes dorés étaient sans doute trop luxueux pour l’image que le jeune Etat soviétique souhaitait projeter. Les métaux précieux utilisés pour le bâtiment étaient jugés plus utiles pour le développement économique et industriel de la nation.

En 1943, Staline rencontra le métropolite Serge et approuva l’élection d’un patriarche et la restauration du Saint-Synode, l’organe administratif suprême de l’église orthodoxe russe. La cathédrale resta cependant en ruines. En 1960, sur ordre du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, les fondations nues de la cathédrale devinrent la plus grande piscine en plein air au monde.

L’église fut reconstruite après l’effondrement de l’Union soviétique et ses cloches sonnèrent à nouveau en 1997.

Aujourd’hui, les beffrois de la cathédrale sont gérés par Igor Konovalov, qui a joué un rôle central dans la restauration de ces cloches et de plusieurs autres clochers de Moscou. L’église accueille également une école, où Maxime Mironov enseigne à ses élèves l’art du carillon.

Igor Konovalov s’intéressa aux carillons des églises dès les années 1970, lorsqu’il était encore un jeune écolier. C’est alors qu’il apprit que « les beffrois diffusent l’information sur ce qui se passe dans l’église, comme les grandes tours de radio » et que « chaque carillon vous dit exactement ce qui se passe à l’intérieur ». Le moment central du jeux de cloches s’appelle « Blagovest », ou « bonne nouvelle », et dit aux paroissiens que la messe va commencer.

Avec une touche de nostalgie, Konovalov nous a parlé d’un autre message particulier envoyé par les beffrois. Dans le Moscou prérévolutionnaire, après 12 coups de cloche, les gens arrêtaient ce qu’ils faisaient et s’inclinaient devant l’icône la plus proche : les cloches venaient de leur dire que le moment le plus sacré de la messe était arrivé et que la sainte communion était servie. « La spiritualité s’efface petit à petit », soupire Konovalov. C’est pourquoi il pense que sa mission en tant que directeur des carillonneurs de la principale église de Russie est de contribuer au renouveau de l’esprit religieux dans le pays.

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