Dix toiles d’Aïvazovski qui sont entrées dans l’histoire

La Vague, 1889

La Vague, 1889

Olesya Kurpyaeva
La galerie Tretiakov présente une rétrospective du célèbre maître russe de la peinture marine à l’occasion de son bicentenaire célébré en 2017. Nous avons sélectionné les dix toiles les plus significatives.
La Neuvième Vague, 1850
L’Arc-en-ciel, 1873Suivant la tradition établie par Théodore Géricault dans Scène de déluge, le romantique Aïvazovski nourrissait une passion particulière pour les scènes de tempêtes et de naufrages. Généralement, les personnages n’y sont pas trop détaillés, mais la mer est montrée dans toute sa terrible splendeur. Ayant reçu une excellente formation à l’Académie des Beaux-Arts, il maîtrisait parfaitement l’art pictural – ce qu’on constate dans les gradations subtiles des tonalités du ciel et l’arc-en-ciel à peine perceptible qui, dans le même temps, apporte l’espoir du salut pour les naufragés.
Bataille de Sinope, 1853Le talent d’Aïvazovski résidait dans sa capacité non seulement à peindre la mer de mémoire, mais également à reproduire les scènes de guerre d’après les récits des témoins. Dans les deux cas, il s’appuyait sur une connaissance exhaustive du sujet – il observait la mer depuis son enfance et peignait les batailles navales après avoir étudié les gréements et les manœuvres des navires. Ainsi, Aïvazovski parvint à reproduire une multitude de victoires cruciales de la flotte russe.
Le Navire « Douze apôtres », 1897En 1844, Aïvazovski est nommé peintre de l’Etat-major de la Marine russe. A ce titre, il a le droit de porter l’uniforme militaire de la marine et, surtout, d’entrer librement dans tous les ports russes et tous les navires de la flotte russe.Le « Douze apôtres », mis à l’eau en 1841, était l’un des meilleurs voiliers au monde. Particulièrement rapide, il était armé de 120 canons.
Scène orientale. Café turc, 1846Aïvazovski était un favori du tsar Nicolas Ier, ce qui permit à sa carrière de connaître une ascension fulgurante. Durant l’été 1845, le peintre accompagna le grand-duc Constantin (deuxième fils de Nicolas Ier), âgé de 18 ans, dans sa première tournée en Turquie. Il fut conquis par Constantinople. « Il n’y a rien de plus majestueux que cette ville, on y oublie et Naples et Venise », écrivait le peintre.
Constantinople, 1882Le fait qu’Aïvazovski ait peint sur place la victoire de la flotte russe sur la marine turque n’empêchait pas les régents turcs d’acheter ses vues de Constantinople. Le peintre se délectait manifestement des effets spéciaux, traçant un pale reflet de lune, noyant l’arrière-plan de lumière jaune-violette et agençant sa composition à la manière d’une pièce de théâtre aux coulisses sombres.
Venise, 1842C’est l’une des vues les plus célèbres de Venise, souvent peinte par tous les maîtres européens. Pourtant, là où les autres peintres du XVIIIe siècle saisissent le rythme de la vie urbaine, le romantique Aïvazovski est captivé par l’eau et la lumière. Leur collision et leur symbiose, bien plus que les personnages assis dans le bateau, sont l’unique sujet de la toile.
La Crimée. La colline de Théodosie, 1858Aïvazovski est né en Crimée et y revint, indifférent aux tentations de la vie de cour à Saint-Pétersbourg. Il y installa son atelier. En outre, il conçut et bâtit une galerie d’art qui, après sa mort, devint la propriété de la ville.
Le Déluge, 1864Même lorsqu’il travaillait sur des sujets bibliques, le peintre choisissait ceux qui lui permettaient de montrer l’eau. Frappés par la colère de Dieu, les hommes et les animaux tombent des falaises — la mise en scène familière pour l’artiste prend un nouveau sens, rappelant tant les gravures des sujets bibliques de Gustave Doré que l’enfer contemporain des frères Chapman.

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