Le premier mois du président Trump: quel bilan pour les relations avec Moscou?

Les réalisations ont-elles été à la hauteur des attentes?

Les réalisations ont-elles été à la hauteur des attentes?

Reuters
Le 20 février, Donald Trump fêtera son premier mois à la Maison Blanche. Qeulles mesures ont été prises, depuis sa prise de fonction, afin de normaliser les relations entre les États-Unis et la Russie?

RBTH répond aux principales questions concernant les relations russo-américaines actuelles.

1. Poutine et Trump ont-ils eu des contacts directs ? Quand aura lieu un face à face ?

À ce jour, les deux présidents ne se sont entretenus par téléphone qu’une fois. Poutine et Trump ont parlé le 28 janvier. Selon les informations de Reuters, la conversation a duré 45 minutes. Lors de la conférence de presse du 16 février, Trump a déclaré que la discussion avait été « très agréable ».

Le Kremlin donne une lecture moins émotionnelle et affirme que la « conversation s’est déroulée sur un ton positif et pragmatique ».  Les deux leaders ont pu aborder tous les problèmes mondiaux les plus urgents, de la situation en Ukraine jusqu’au programme balistique de la Corée du Nord. Ils ont également parlé de la « coordination réelle » des opérations américaines et russes visant à anéantir l’État islamique en Syrie.

Poutine et Trump ont convenu de charger leur personnel de définir une date et un lieu pour une rencontre en tête-à-tête. 

2. Quid des sanctions contre la Russie ?

Pour le moment, « rien de concret » concernant ce que les dirigeants ont qualifié de « rétablissement des liens commerciaux et économiques » dans leur conversation. Un but qui ne peut en aucun cas être atteint sans la levée des sanctions introduites par les États-Unis contre la Russie suite à la crise ukrainienne.

Seule chose réalisée à ce jour en matière de sanctions, le département du Trésor des États-Unis a levé l’interdiction imposée aux entreprises américaines d’entrer en contact avec le FSB (Service fédéral de sécurité, ndlr) pour être autorisés à exporter des produits technologiques en Russie. Selon les informations de la presse russe, les sanctions contre le FSB ont compliqué les exportations de produits électroniques en Russie – par mesure de sécurité, le Service contrôle les importations de tous les dispositifs de cryptage.

Decouvrez l'entretien​ avec Fedor Loukianov, rédacteur en chef Russie in Global Affaires magazine. Сliquez pour afficher des sous-titres en français :

3. Trump a-t-il changé d’avis sur l’appartenance de la Crimée ?

Désormais, Trump et son entourage en parlent différemment. Lors de la campagne électorale, le candidat républicain à la présidence avait déclaré que le rattachement de la Crimée à la Russie était le résultat du choix des habitants de la Crimée. Par ailleurs, Trump avertissait alors le public américain que les tentatives de restituer la péninsule à l’Ukraine risquaient de déboucher sur une troisième guerre mondiale.

Il y a quelques jours, la Maison Blanche a changé de ton sur la Crimée. Son porte-parole Sean Spicer a déclaré que le président « attendait de la Russie une coopération dans la désescalade de la situation en Ukraine et la restitution de la Crimée ». Ensuite, Trump a publié ce tweet : « La Crimée a été prise par la Russie pendant qu’Obama était en poste. Obama a-t-il été trop mou avec la Russie ? ». 

4. Trump a-t-il changé d’avis sur l’Otan ?

Lors de la campagne électorale, Trump avait remis en question le principe fondateur de l’organisation, exprimé dans l’article 5, sur la défense collective d’un des membres de l’Alliance en cas d’agression contre ce dernier. Il avait déclaré que l’attitude américaine vis-à-vis de cet engagement pourrait être révisée si les pays-membres n’augmentaient pas leur contribution au budget de l’alliance.   

Cependant, lors de la réunion des ministres de la Défense des pays de l’Otan à Bruxelles, le nouveau patron du Pentagone James Mattis a déclaré, le 15 février, que l’Alliance demeurait un socle fondamental pour les États-Unis et pour toute la communauté transatlantique.

Comme dans les déclarations de Trump sur l’Otan, le général a accordé une place centrale, dans son discours, au besoin d’augmenter le budget de l’Alliance. Quant à la Russie, le patron du Pentagone s’est éloigné de la rhétorique conciliante à l’égard de Moscou, qui distinguait Trump pendant la campagne électorale, et déclaré que les États-Unis allaient adopter une « position de force » avec la Russie.

5. Comment évolue la coopération entre les États-Unis et la Russie en Syrie ?

Malgré la discussion entre Poutine et Trump sur la nécessité de conjuguer leurs efforts dans la lutte contre les islamistes radicaux en Syrie, le nouveau patron du Pentagone a exclu toute coopération militaire avec la Russie.

Decouvrez l'entretien avec Fedor Loukianov, rédacteur en chef Russie in Global Affaires magazine. Сliquez pour afficher des sous-titres en français :

« Nous ne sommes actuellement pas en position de collaborer au niveau militaire, mais nos dirigeants politiques s’impliqueront et tenteront de trouver un terrain d’entente et un moyen d’avancer, pour que la Russie respecte son engagement et puisse revenir à une sorte de partenariat avec l’Otan », a déclaré Mattis à Bruxelles.

6. Que savons-nous sur les contacts avec Moscou qui ont coûté son poste à l’assistant de Trump ?

La Maison Blanche affirme que le conseiller de Trump à la sécurité nationale Michael Flynn a été limogé car il avait menti au vice-président sur le contenu de ses discussions avec l’ambassadeur de Russie à Washington. Récemment, les informations sur ces discussions ont été anonymement fuitées dans la presse. Flynn nie cependant cette information dans son communiqué sur sa démission. Dans son entretien, il affirme n’avoir jamais « dépassé les bornes ».

Lors d’une conférence de presse jeudi dernier, Trump a nié que la démission de Flynn ait pu être liée à des tentatives secrètes de trouver un accord avec Moscou. 

Lire aussi : 

Violation du traité FNI: ce qui se cache derrière la polémique russo-américaine

Ce que promet la victoire de Trump pour l'économie russe

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies