L’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à New York, le 18 juillet 2014.
APLa Fédération de Russie a présenté au Conseil de sécurité de l’ONU, réuni le 18 novembre dernier, une nouvelle version de son projet de résolution sur la coordination des efforts en matière de lutte contre le terrorisme et l’EI en particulier. L’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine a indiqué que le nouveau texte « se concentrait davantage sur la lutte contre l’EIIL (désormais EI) et sur la nécessité de coordonner les efforts », indique le diplomate cité par TASS.
Le précédent projet de résolution de lutte contre le terrorisme avait été présenté par la Russie au Conseil de sécurité le 30 septembre, deux jours après le discours du président russe Vladimir Poutine à l’Assemblée générale de l’ONU. Le document proposait une coordination des efforts de lutte contre l’EI et d’autres structures terroristes.
L’agence Reuters informe que ce projet avait été bloqué par Londres. La Grande-Bretagne, ainsi que les Etats-Unis et la France s’opposaient à la disposition de la résolution appelant à coordonner les missions de lutte contre le terrorisme avec les pays où cette lutte est menée. Dans le cas de la Syrie, cela sous-entendait que les pays occidentaux devraient collaborer avec le président syrien Bachar el-Assad qu’ils considèrent illégitime. Pour les représentants des pays-membres du Conseil de sécurité, le nouveau projet russe ne comporte pas de modifications significatives, informe l’agence.
M. Tchourkine a également confirmé que la nouvelle version du document ne supprime pas la disposition sur la nécessité de collaborer avec le pouvoir syrien. « Tout cela est conservé », a déclaré le diplomate russe. Il souligne que les tentatives « d’ignorer le gouvernement syrien (…) sont clairement ce qui affaiblira les capacités de notre lutte commune », rapporte l’agence France-Presse.
Après les attentats
Andreï Kortounov, directeur général du Conseil russe pour les affaires internationales, estime que Moscou « fait une nouvelle tentative » de présenter sa résolution, cette fois dans un contexte différent – après la tragédie dans le Sinaï et les attentats parisiens, avec une pression accrue sur les dirigeants du monde et un appel resolu à une lutte plus vigoureuse contre le terrorisme. La Russie peut espérer que, dans ces conditions, les pays occidentaux auront plus de mal à s’opposer aux propositions de Moscou. L’expert indique, par ailleurs, que pour Washington la coordination de ses missions avec Damas est inacceptable. Ainsi, l’analyste estime que dans la nouvelle version du document, cette disposition pourrait être formulée différemment.
Projet français
Vitali Tchourkine indique que le projet russe a été bien accueilli par les autres membres du Conseil de sécurité. Par ailleurs, il souligne que le texte du document est universel et « rédigé de manière à être acceptable pour tous ceux » qui ne cherchent pas de prétextes pour la discorde.
Toutefois, la Russie n’est pas le seul pays à proposer une résolution sur cette question. L’ambassadeur de France à l’ONU François Delattre a indiqué que Paris travaillait sur son propre projet du document. Son texte, d’après le diplomate, sera « court, puissant et focalisé sur la lutte contre Daech (abréviation arabe de l’EI) ». Face à l’intention de la France de proposer son projet, M. Tchourkine a déclaré qu’il souhaiterait éviter toute « compétition entre les deux projets ». « Au cours de nos discussions, nous avons déclaré que le Conseil de sécurité devait être uni », a souligné le diplomate russe.
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