L’Extrême-Orient tend les bras aux investisseurs

Le ministre russe du développement de l’Extrême-Orient Alexandre Galouchka lors d'une conférence de presse. Crédit : Iouri Machkov/TASS

Le ministre russe du développement de l’Extrême-Orient Alexandre Galouchka lors d'une conférence de presse. Crédit : Iouri Machkov/TASS

L’Extrême-Orient se dote de zones économiques spéciales qui devraient attirer des partenaires asiatiques, annonce Alexandre Galouchka, ministre russe du développement de l’Extrême-Orient. Le responsable espère que les nouvelles mesures rendront la région plus attractive et rentable.

Le ministère a élaboré une feuille de route pour le développement des régions de l’Extrême-Orient qui comprend tous les projets clés visant à stimuler la région. « Il s’agit de projets d’investissement d’envergure candidats à un soutien de l’État et de territoires à développement socio-économique prioritaire (TDP). Neuf d’entre eux sont déjà validés au niveau gouvernemental. Pour chacune des neuf zones de TDP, nous avons préparé des calculs économiques détaillés », explique le ministre. Il précise que tous les calculs pour ses projets sont extrêmement prudents et que l’effet réel sera sans doute plus important.

« Les premiers investisseurs (« d’ancrage », comme nous les appelons) n’occuperont qu’une partie de la zone de TDP, 25-30% environ. L’« émaillage » sur la surface restante de nouvelles entreprises est notre objectif suivant », explique-t-il. « Les résidents « d’ancrage » occuperont 210 hectares. Les autres 597 hectares sont destinés aux nouveaux investisseurs et aux nouvelles entreprises ». Le ministre est convaincu que ces territoires intéresseront les investisseurs. Des entrepreneurs sont déjà prêts à s’y installer, d’autres se renseignent, mais viendront une fois que les premiers résultats sont palpables. Alexandre Galouchka estime que les premiers investisseurs pourraient « jeter l’ancre » sur environ un quart des territoires de développement prioritaire.

Législation locale

Pour assurer le bon fonctionnement aux territoires, le gouvernement prépare des décrets spéciaux. « Aujourd’hui, le gouvernement s’apprête à publier les décrets de création de trois premiers territoires de développement prioritaire – dans le kraï de Khabarovsk (« Khabarovsk » et « Komsomolsk ») et dans le kraï du Primorié (« Nadejdinskaïa ») », explique Galouchka. « Ces documents créent un précédent. Dès qu’ils seront signés, trois premiers territoires de développement prioritaire naîtront juridiquement en Russie et donneront lieu à leur financement par le budget d’État. Ensuite, six autres territoires que nous avons déjà sélectionnés suivront la même procédure et obtiendront un statut juridique ». Pendant les trois premières années, conformément à la loi, les TDP ne pourront être créés qu’en Extrême-Orient.

Le gouvernement russe parie sur l’intérêt des investisseurs travaillant sur les marchés asiatiques. « Récemment, nous avons conduit des négociations avec des banques sud-coréennes à Séoul, nous continuons à travailler avec elles », explique le ministre. « Elles nous proposent des conditions très attractives pour le financement des projets en Extrême-Orient, qui seront réalisés par des entreprises coréennes et russo-coréennes. C’est également le cas avec nos partenaires chinois ».

Où trouver les hommes

L’un des principaux problèmes qui freine le développement de la région est la faible densité de sa population. L’Extrême-Orient compte seulement 6,4 millions d’habitants pour un territoire de 6 169 millions de km2. Pour palier à ce problème, le ministère du développement de l’Extrême-Orient a prévu de créer l’Agence de développement du capital humain. « Les gens manquent. Il est évident que c’est ce facteur de frein qui se fera sentir à moyen et à long terme », précise Galouchka. « Nous travaillons sur une carte spéciale : une carte de cadres qui recense les différents spécialistes qui existent en Russie et leur coût sur le marché du travail. Je voudrais souligner qu’en 2014,  l’exode s’y est réduit de plus de 25%, tandis que le taux de natalité a augmenté ».

 L’allocation gratuite de terrains d’un hectare, qui sera lancée en 2016, est une autre mesure qui vise à attirer des gens dans la région.

Alexandre Galouchka explique que la réalisation du modèle de relance de l’Extrême-Orient doit se faire en toute prudence, même si cela ne permettra pas d’éviter toutes les erreurs. « Ne pas craindre de faire des erreurs n’est pas la même chose que chercher à en commettre. Nous ne devons pas travailler grossièrement et approximativement quand nous devons créer quelque chose de nouveau et peu courant », explique le ministre. « Mais en même temps, il faut comprendre que dans un environnement en constante évolution, de nouvelles formes et méthodes de réalisation de notre grand projet complexe apparaîtront également. Il faut que nous soyons prêts à nous adapter rapidement, à agir de manière réfléchie, précise et équilibrée. Et si la méthode utilisée s’avère inadaptée, il ne faut pas rechigner à le reconnaître et à la corriger à temps ».

Source : Rossiyskaya Gazeta

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