L’OPEP du gaz définit ses priorités

À l’issue du sommet, une Déclaration reflétant les principales priorités du FPEG en matière de collaboration sur les marchés du gaz internationaux devrait être adoptée. Crédit : Ivan Roudnev/RIA Novosti

À l’issue du sommet, une Déclaration reflétant les principales priorités du FPEG en matière de collaboration sur les marchés du gaz internationaux devrait être adoptée. Crédit : Ivan Roudnev/RIA Novosti

Lundi prochain Moscou accueillera le sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). L’événement est de taille puisqu’il s’agit de la deuxième rencontre des responsables depuis la création en 2008 de l’organisation qui réunit actuellement 13 pays membres (Algérie, Bolivie, Venezuela, Égypte, Iran, Qatar, Libye, Nigeria, Russie, Trinidad et Tobago, Guinée équatoriale) ainsi que trois pays observateurs (Kazakhstan, Pays-Bas, Norvège). Les membres de la FPEG se fixent pour objectif principal d’assurer la stabilité de la demande et de l’offre des fournisseurs d’énergie.

Le sommet sera présidé par le président russe Vladimir Poutine. Le forum réunissant les chefs d’État et de gouvernement ainsi que les ministres de l’Énergie des pays-exportateurs aura lieu le 1er juin au Kremlin, les rencontres bilatérales sont prévues le lendemain. La question principale qui sera abordée est celle de la régulation de l’accès au marché mondial du gaz. Cela a été annoncé par le représentant officiel de Gazprom, Sergueï Kouprianov. Ce dernier a remarqué que le débat devenait urgent puisque Gazprom était dernièrement confronté à une « attitude partiale » vis-à-vis de ses projets en Europe. « Nous essayons de prouver que cela ne mènera nulle part car nous sommes prêts à investir dans des projets européens de taille », a-t-il souligné.

Lors de la création de l’organisation, tout le monde se posait la même question : le FPEG pouvait-il devenir « l’OPEP du gaz » ? Hélas, il est clair désormais, que cela ne sera pas le cas. Pour Sergueï Kouprianov « un cartel sur le marché du gaz est impossible ». Il a expliqué que, dans la plupart des cas, les contrats gaziers sont strictement définis en matière des prix et de la formule des livraisons, aussi il est impossible d’instaurer des quotas.

Par ailleurs, d’autres facteurs compliquent la régulation du marché du gaz sur le modèle du marché du pétrole. Premièrement, l’extraction du gaz présente, dans la plupart des cas, un coût assez élevé. Deuxièmement, le transport du gaz entre les marchés régionaux est beaucoup plus onéreux que celui du pétrole. Enfin, les sociétés importatrices de gaz deviennent copropriétaires des sociétés d’extraction et de transport du gaz dans les pays exportateurs et peuvent ainsi compter sur une part garantie de la production.

Il n’est pas étonnant que, à l’issue du premier sommet qui s’est tenu dans la capitale du Qatar, Doha (qui accueille le siège du FPEG) en novembre 2011, aucune décision importante n’ait été prise outre l’annonce des membres du FPEG, dans la Déclaration finale, de leur intention de conserver la composante pétrole des contrats gaziers et de la nécessité de reconnaître le rôle des pays par lesquels transitent les ressources énergétiques dans la création des conditions favorables au transit.

Cette fois des décisions plus importantes sont attendues. À l’issue du sommet, une Déclaration reflétant les principales priorités du FPEG en matière de collaboration sur les marchés du gaz internationaux devrait être adoptée. Les participants du sommet devraient approuver la création de l’Institut de recherche du gaz et de la Banque de développement du gaz sous l’égide du FREG. Iuri Ouchakov, conseiller du Président russe, a annoncé que durant le sommet Vladimir Poutine prévoit de s’entretenir avec plusieurs de ses collègues en tête-à-tête. La participation du nouveau président vénézuélien Nicolas Maduro, du président iranien sortant Mahmoud Ahmadinejad, du président bolivien Evo Morales et du Premier Ministre libyen Ali Zeidan est déjà confirmée. D’ailleurs, selon les informations transmises par l’Ambassade de Venezuela à Moscou, M. Maduro assistera à l’ouverture d’une rue de Moscou nommé en l’honneur de l’ancien président vénézuélien Hugo Chavez. Par ailleurs, Nicolas Maduro prononcera un discours devant les députés de la Douma russe.

Jeudi, il a été annoncé que le Qatar sera représenté au sommet par le ministre de l’Énergie Mohamed al-Sada. L’ancien émir du Qatar cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, attendu à Moscou, a récemment annoncé qu’il abdiquait au profit du prince héritier cheikh Tamim ben Hamad Al Thani.

Le sommet du gaz sera, sans doute, embelli par les courses pour le prix du président de la Fédération de Russie. Celles-ci auront lieu à l’hippodrome de Moscou le 1er juillet. Dans les couloirs de cet événement sportif, Vladimir Poutine pourra s’entretenir avec les dirigeants des compagnies énergétiques qui se rendront à Moscou. Il s’agit de la 10e édition des courses pour le prix du président. Auparavant, elles se tenaient généralement lors des sommets informels de la CEI. 

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