Le Kremlin réagit au premier débat de la présidentielle française

Lundi 20 mars, 5 des 11 candidats à la présidentielle française ont confronté leurs points de vue sur le plateau de TF1. Ce fut l'occasion d'aborder notamment la question du comportement que doit adopter la France à l'égard de la Russie.

Si Emmanuel Macron, leader du mouvement « En marche ! » s'est attaqué à Marine Le Pen en se déclarant contre un éventuel rapprochement entre Paris et Moscou et en appelant à la construction d'une Europe souveraine et forte, François Fillon a quant à lui souligné l'incohérence de la position de l'Occident sur la question du rattachement de la Crimée, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes devant selon lui primer. De son côté, Jean-Luc Mélenchon, défendant son projet de Conférence de l'Atlantique à l'Oural, a prôné la nécessité de rediscuter des frontières en Europe, notamment entre l'Ukraine et la Russie, ce à quoi Benoît Hamon s'est formellement opposé, invoquant l'existence de normes internationales. 

Face à cette divergence d'opinions, le Kremlin a tenu à réagir et à exprimer son désir d'assister au rétablissement du dialogue avec Paris. « Nous espérons que, d'une manière ou d'une autre, il existe tout de même, au sein de la classe politique française, un consensus sur le fait qu'il n'y a pas d'autre alternative que de construire un dialogue avec Moscou pour résoudre les problèmes actuels », a ainsi déclaré Dmitri Peskov, Porte-parole du président de la Fédération de Russie.

« Un rapprochement avec Moscou n'a jamais signifié, pour quelque pays que ce soit, une remise en question des fondements de l'indépendance et de la souveraineté dudit pays, puisque, dans la construction des relations bilatérales, Moscou prône toujours le respect mutuel, le respect des intérêts communs et, par dessus tout, le respect de l'indépendance et de la souveraineté de chacun », a t-il conclu.

Ce mercredi, Dmitri Peskov a par ailleurs tâché de mettre fin aux rumeurs, relayées notamment par le Canard Enchaîné, selon lesquelles François Fillon aurait touché d'importantes sommes d'argent en échange de l'organisation d'une rencontre entre le directeur général de Total et le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. Il a en effet rappelé que les entrevues avec le chef d'État « sont organisées selon le protocole du président, et que le rôle d'un quelconque intermédiaire y est exclu » avant d'ajouter qu'« une compagnie présente sur le marché russe n'a en aucun cas besoin d'intermédiaires pour organiser une rencontre avec le président ».

Les élections présidentielles françaises, dont le premier tour se déroulera tout juste dans un mois, suscitent un fort intérêt chez les Russes, qui y voient une opportunité de travailler à l'apaisement des relations bilatérales.

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Conversation à huis clos: vers la reprise du dialogue entre Moscou et Paris?

2017, année du rapprochement franco-russe ?

 


 

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