Caucase : attaque contre des journalistes et des militants des droits de l’homme

Une militante des droits de l’homme, protestant contre la négligence du pouvoir russe à s’attaquer au problème de l’hostilité envers les journalistes, près du siège de l’administration présidentielle à Moscou, le 10 mars 2016.

Une militante des droits de l’homme, protestant contre la négligence du pouvoir russe à s’attaquer au problème de l’hostilité envers les journalistes, près du siège de l’administration présidentielle à Moscou, le 10 mars 2016.

AP

Un minibus qui transportait des journalistes et des militants des droits de l’homme a été attaqué mercredi soir à la frontière administrative entre l’Ingouchie et la Tchétchénie (Caucase russe), annonce l’agence RIA Novosti.

Six personnes ont été blessées. Quatre ont réclamé une aide médicale, notamment deux journalistes étrangers, un Suédois et un Norvégien.

Le minibus transportait au total huit personnes. Sur l’invitation de militants des droits de l’homme, les journalistes participaient à un voyage à travers la Tchétchénie et l’Ingouchie. Les islamistes radicaux conservent des positions fortes dans ces deux républiques du Caucase dont les autorités (surtout celles de la Tchétchénie) sont souvent critiquées pour des violations des droits de l’homme.

L’attaque a été perpétrée dans le village ingouche de Sounja. Les membres du petit groupe ont été contraints à sortir du véhicule et ont été passés à tabac. Certains ont été volés. Le minibus a été incendié avec toutes les affaires des voyageurs.

Les attaquants, tous masqués, étaient une vingtaine. Ils ont traité les occupants du minibus de terroristes.

La nouvelle de l’agression a été initialement communiquée par Igor Kaliapine, membre du Conseil des droits de l’homme auprès du président de Russie et chef de l’organisation pour la défense des droits de l’homme Comité pour la prévention de la torture. Le minibus transportait également des membres de cette organisation.

Le ministre ingouche de l’Intérieur s’est rendu sur les lieux. Il dirige le groupe d’enquête qui étudie les circonstances de l’attaque.

Des poursuites pénales ont été lancées pour acte de malveillance et destruction préméditée de biens. Sergueï Jelezniak, vice-président de la Douma (chambre basse du parlement russe), a exprimé son indignation et a appelé les autorités ingouches à prendre l’enquête sous leur autorité.

Selon lui, il est inacceptable que cet incident vienne « déstabiliser la région et envenimer les relations entre la Russie et les pays dont les représentants ont été victimes de l’attaque ».

Igor Kaliapine a également fait état la nuit dernière d’une attaque contre le siège des militants pour les droits de l’homme à Karaboulak (Ingouchie). Il a précisé que les bureaux étaient vides au moment du méfait. 

Le siège du Comité pour la prévention de la torture à Grozny (chef-lieu de la Tchétchénie) a déjà été la cible d’une attaque en juin 2015. Les coupables n’ont pas été retrouvés.

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