La Suisse n’extradera pas l’ancien dirigeant de Ioukos

Interpol a annoncé jeudi le lancement d’un mandat d’arrêt international contre l’ex-dirigeant de Ioukos Mikhaïl Khodorkovski. Cependant, selon un juriste, il est peu probable que la Suisse l’extrade.

D’après les agences de presse TASS et Interfax, l’ancien dirigeant de la compagnie pétrolière Ioukos Mikhaïl Khodorkovski a été ciblé le 11 février par un mandat d’arrêt d’Interpol. L’information provient d’une source bien informée au sein des organes de sécurité. Ce mandat est basé sur des documents transmis par le Procureur Général russe et le Comité d’Investigation de la Fédération de Russie au bureau d’Interpol en Russie, a précisé la source. La décision a déjà été transmise au bureau central d’Interpol à Lyon.

La mise en accusation par contumace de l’ex-oligarque et l’émission d’un mandat d’arrêt avaient été annoncés plus tôt par le représentant du Comité d’Investigation Vladimir Markine. Mikhaïl Khodorkovski est accusé d’avoir commandité l’assassinat en 1998 du maire de Nefteugansk Vladimir Petukhov.

Comme l’a déclaré dans une interview à RBTH Valeri Vanine, spécialiste du droit international et membre de l’Union Internationale des Avocats, la déclaration et le début de la procédure judiciaire par Interpol sont garantis. « Interpol prendra toutes les mesures nécessaires et Khodorkovski sera détenu sur le territoire de l’Etat où il se trouve », considère le juriste. Mais ensuite, « le plus intéressant » commencera : la procédure judiciaire d’extradition, qui aura sans doute lieu en Suisse car c’est là-bas que Mikhaïl Khodorkovki a reçu un permis de séjour. Selon le juriste, l’ex-dirigeant de Ioukos sera d’abord détenu, puis relâché jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. Durant celle-ci, les autorités suisses exigeront de la police russe des preuves de sa culpabilité. « Et il est probable que les autorités suisses considèreront que ces preuves sont insuffisantes », affirme Valeri Vanine, étant donné que la Suisse lui a donné un permis de séjour alors qu’il était soumis à une procédure judiciaire, ce qui est interdit par la loi Suisse [la Suisse et la Russie n’ont pas encore commencé cette question, ndlr]. Le juriste considère que l’extradition de Khodorkovski de Suisse ou d’Angleterre, où il se trouve actuellement, est très peu probable.

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