Les actions de la Russie dans Euronews saisies

AP
7,5% des actions d’Euronews appartenant à la Compagnie d'État panrusse de télévision et de radiodiffusion VGTRK font partie des actifs saisis à l’étranger à la demande des anciens actionnaires de Ioukos. Le quotidien RBC l’a appris via un membre de l’administration fédérale russe, le service de presse de VGTRK ayant confirmé l’information.

La représentante d’Euronews Sophie Bourgin n’a pu répondre aux interrogations de RBC. Le directeur de GML (anciennement Group Menatep Ltd) Tim Osborne, qui représente les intérêts des anciens actionnaires de Ioukos, n’a pas pu être joint.

La saisie des actions appartenant au holding d’Etat russe n’a aucunement affecté l’activité d’Euronews, ni celle de VGTRK, assure une source proche du diffuseur français.

Néanmoins, Ilya Ratchkov, associé du cabinet d’avocats King & Spalding, précise que la saisie des actifs signifie « au minimum l’impossibilité de disposer de ces actions et de céder le droit de propriété sur ces dernières ». Le juriste précise que la saisie est assez facile à appliquer, mais peut être contestée.

VGTRK est devenu actionnaire d’Euronews en 2001, après avoir acheté 1,8% des actions du groupe. Le quotidien Kommersant estimait alors le montant de la transaction à 226 000 euros. La même année, les émissions d’Euronews ont commencé à être diffusées en Russie. En 2004, la part de VGTRK dans Euronews est passée à 16%. Le holding d’État a consacré près de 3,5 millions d'euros à l’élargissement de sa participation, écrivait Kommersant.

En 2014, les anciens actionnaires de Ioukos ont gagné des procès contre la Russie à La Haye et à la Cour européenne des droits de l’homme. Le tribunal de Strasbourg a condamné la Russie à leur verser 1,866 milliard d’euros, la Cour d’arbitrage de La Haye – plus de 45,3 milliards d'euros.

La Russie a contesté ces décisions. En été 2015, les anciens propriétaires de Ioukos ont lancé le processus de récupération des montants qu’ils avaient obtenu dans les tribunaux européens et américains. En juin, la Belgique et la France ont saisi des actifs russes à la demande des anciens propriétaires de Ioukos. Le Kremlin a indiqué qu’il contesterait la saisie de ces actifs. 

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