Et si on partait en Sibérie ?

Des touristes au bord du lac Baïkal.

Des touristes au bord du lac Baïkal.

Lori/Legion Media.
Dans l'imaginaire des Français, l'image de la Sibérie s'est formée à travers les récits d'aventures, dont l’un des plus célèbres est certainement le Michel Strogoff de Jules Verne, qui laissent croire que cette région se présente comme une terre d’exilés et de grands froids.

Malgré ses ressources naturelles, intellectuelles et culturelles inépuisables, peu nombreux sont les Occidentaux qui choisissent cette destination pour développer une activité économique ou ne serait-ce que voyager.

C'est précisément pour fournir aux entreprises françaises des informations sur les opportunités que recèle le marché sibérien que l'association des professionnels du marché russe, le Cercle Kondratieff, a choisi d’intituler sa conférence du 16 décembre « La Sibérie, nouvelle terre de croissance ».

Une partie importante de la manifestation était consacrée au tourisme et à ses développements, l’un des principaux secteurs économiques de cette région en pleine effervescence. Il recèle, en effet, un très important potentiel d’investissementspour des entreprises françaises, tant dans le domaine des infrastructures (hôtels, routes etc.) que des services (formations aux métiers du tourisme, marketing et communication).

Région à mille facettes

Si le tourisme en Russie occidentale est assez développé, qu’il s’agisse des pôles d’attraction que sont Moscou ou Saint-Pétersbourg, ou du succès retentissant des croisières sur la Volga, la Sibérie reste très mal connue des Européens, et surtout les Français. Cependant, cette immense région comprend de multiples richesses qui ne manqueront pas d’éveiller la curiosité des voyageurs : de la Yakoutie à la Bouriatie, comme de l’Oural à l’Oussouri.

La beauté sauvage et la force des paysages, ses espaces démesurés, sa culture et ses traditions singulières, ses minorités ethniques avec leurs coutumes ancestrales sont à même de rassasier les plus curieux des voyageurs tandis que les sportifs en quête d’absolu se régaleront de toutes sortes d’activités à réaliser au milieu de nulle part.

Autant d’atouts qui s’offrent aux professionnels du tourisme qui désirent satisfaire des clients en quête de dépaysement total et de sensations fortes. Telle est conviction d’Isabelle Haas, directrice commerciale de l’agence Tsar Voyages, qui a profité de cet événement pour partager son expérience de voyagiste français à destination de la Russie. Présent depuis longtemps à Moscou et Saint-Pétersbourg, son agence peut aujourd’hui tirer profit de son bureau d’Irkoutsk, point d’arrivée des circuits venant de Moscou et de la Russie européenne et point de départ vers la Mongolie ou la Chine, ainsi que toute la partie asiatique.

Selon Isabelle Haas, le nombre des touristes étrangers qui se rendent en Sibérie oscille entre 600 000 et 1 million par an, dont près de 5 000 voyageurs français. Selon les statistiques de Tsar Voyages (qui est un bon baromètre pour le marché français), sur tous les voyages vendus, 90% tournent autour de la ligne du Transsibérien incluant la zone du lac Baïkal. 10% seulementsont des séjoursciblés uniquement sur la Sibérie (Bouriatie, Altaï, Tobolsk, Tomsk, Krasnoïarsk et d’autres villes chargées d’histoire), indépendamment du Transsibérien.

L’attrait touristique majeur la région reste le lac Baïkal, avec son île d’Olhron, un lieu sacré, couvert de mystères et de légendes. Mais la demande évolue. La péninsule de Yamal et le territoire des Nenets (peuple éleveur de rennes), connaissent un succès croissant auprès du public français après la multiplication des reportages sur le grand Nord et les populations locales dans la presse.

Il y a aussi des demandes plus exotiques comme les balades en traîneau à chiens, patiner sur le lac Baïkal gelé, se familiariser avec une expérience chamanique et pour les vrais aventuriers, la location des petites isbas dans des endroits isolés pour revivre l’expérience de l’écrivain français Sylvain Tesson.

« La Sibérie reste, et nous l’espérons pour quelques annéesencore, un lieu privilégié pour les touristes en mal de dépaysement et de sensations fortes. Et pour  les investisseurs dans le domaine du tourisme, elle reste une région encore très inexploitée », estime la spécialiste. 

S’agissant des principaux atouts de la Sibérie, Isabelle Haas n’a pas manqué de souligner l’hospitalité et la gentillesse de ses habitants, la sécurité et la tranquillité, qui sont recherchées par des touristes inquiets, qui se méfient de plus en plus des destinations traditionnelles. Elle a aussi regretté l’absence à Paris d’un office du tourisme de Sibérie qui pourrait assurer la promotion de cette région.

Mais la directrice commerciale de Tsar Voyages estime que d’autres facteurs freinent le développement d’un véritable tourisme de masse dans cette région : le prix élevé des déplacements, la traditionnelle barrière de la langue, le climat, l’état des routes, les infrastructures hôtelières et touristiquesdont la qualité peut être améliorée, la pollution et le fait que les zones touristiques ne soient pas nettoyées systématiquement. Autant de problèmes auxquels il vaut la peine de s’atteler compte tenu du potentiel de développement de la Sibérie.

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