Sergueï Medvedev / TASS
Sergueï Medvedev / TASSLes autorités russes détruiront à partir du 6 août les produits interdits à l’importation conformément à un décret signé par le président Vladimir Poutine le 29 juillet dernier.
A compter de cette date, plusieurs structures russes ont le droit de détruire par n’importe quel moyen les produits alimentaires illicites interceptés en Russie.
Le premier jour, 319 tonnes d’aliments se sont retrouvés sous les chenilles d’un tracteur.
Entretemps, plus de 250 000 personnes ont signé un appel en faveur de l’annulation de ce décret. Des personnalités publiques estiment indispensable de remettre les aliments à ceux qui sont dans le besoin.
Il est toutefois impossible de distribuer ces produits aux pauvres, car cela reviendrait à soutenir la corruption, a affirmé le chef de Rosselkhoznadzor, Sergueï Dankvert, dans une interview au site Gazeta.ru.
« On connaît des exemples lorsque du caviar aurait été soi-disant remis à des enfants pauvres. Mais ces enfants dans le besoin ne l’ont jamais reçu. Pourtant, on disait : « Vérifiez qu’il n’est pas périmé et remettez-le aux orphelinats ». Aujourd’hui, tout le système mondial fonctionne d’après le scénario suivant : si des aliments sont accompagnés de faux documents ou si leur origine demeure inconnue, ils doivent être détruits », a expliqué Sergueï Dankvert.
Commentant les opérations d’anéantissement de produits, le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a déclaré que l’Etat prenait ainsi en quelque sorte soin de la santé des Russes : « Si l’on y réfléchit, il s’agit de produits trafiqués qui n’ont aucun certificat. Personne n’engagera sa responsabilité, ne garantira que ces aliments, qui peuvent même sembler très appétissants, ne sont pas dangereux pour la santé ».
Le ministre de l’Agriculture, Alexandre Tkatchev, qui est en fait l’auteur de cette initiative, a indiqué dans une récente interview que l’opération de destruction était conforme à la pratique internationale.
« Si la loi a été violée et s’il s’agit de contrebande, celle-ci doit être détruite, a-t-il noté. Je tiens à le souligner encore une fois : c’est une production de qualité douteuse. Nous ne pouvons pas permettre que ces aliments soient livrés dans nos magasins ».
Selon les données du Service de contrôle vétérinaire et phytosanitaire, au cours de l’année qui s’est écoulée depuis l’introduction de l’embargo alimentaire, la Russie a saisi des dizaines de milliers de tonnes de produits illicites. « On fait passer ces derniers comme des articles dont l’importation n’est pas interdite… Par exemple, la viande est expédiée comme du béton, du chewing-gum ou d’autres articles… La déclaration de douane stipule que c’est du béton, alors que la marchandise transportée est de la viande de porc », a expliqué Sergueï Dankvert à Gazeta.ru.
Jusqu’à la signature du nouveau décret, le Service réexpédiait les produits interdits dans le dernier pays dont ils avaient franchi la frontière. Ainsi, si les aliments venaient de Biélorussie, de Lettonie ou de Lituanie, ils étaient renvoyés dans ces pays. « Mais nous avions un problème : il fallait retrouver le propriétaire et stocker la production le temps d’établir le retour », a-t-il précisé.
Désormais, toute la production munie de faux documents sera brûlée ou enterrée. La viande pourra toutefois être livrée à des entreprises spéciales pour être transformée en nourriture pour le bétail.
« Ces mesures visent à exclure toute possibilité pour ces aliments interdits de se retrouver sur notre marché. Pour que le monde des affaires réalise son préjudice économique », a fait remarquer Sergueï Dankvert. Selon lui, cela permettra de réduire les quantités d’aliments livrés clandestinement.
4,5 tonnes de choux, de concombres et de tomates ont été anéanties dans la région de Briansk.
9 tonnes de fromage qui devait traverser la frontière sans documents dûment établis ont été détruites dans la région de Belgorod.
Saint-Pétersbourg a entamé la destruction de 20 tonnes de fromage intercepté à la frontière en octobre dernier et conservé depuis dans un conteneur spécial.
Le conducteur d’un camion arrivé à la frontière Biélorussie-Russie avec 1,5 tonne de tomates sous embargo a tenté de sauver la marchandise en faisant demi-tour. Et laissant même ses papiers au poste-frontière.
D’après Gazeta.ru et l’agence RIA Novosti
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