Crédit : Laurent Cipriani/AP
Après avoir décidé de renoncer au projet gazier Chtokman (Arctique russe), les Français se retirent leur coentreprise avec Lukoil pour l’extraction de « pétrole difficile d'accès », Total n'y étant pas autorisé en raison des sanctions. Ceci étant dit, la compagnie envisage de conserver ses autres projets en Russie, a confirmé au journal Kommersant le PDG de Total en Russie, Jacques de Boisséson.
Le russe Lukoil envisage de compenser à Total les dépenses engagées pour l’acquisition de trois licences d'exploitation de pétrole difficile d'accès du gisement de Bazhenov, en Sibérie occidentale, a annoncé mercredi Vaguit Alekperov, le PDG de Loukoil. « Nous avons convenu de poursuivre le travail seuls », a-t-il précisé, ajoutant qu’après la levée des sanctions Total, pourrait sans doute réintégrer le projet.
Jacques de Boisséson a confirmé dans un entretien au journal que le groupe comptait réamorcer la coopération avec Lukoil sur le gisement de Bazhenov une fois que les sanctions auront été levées.
Au premier semestre de l’année 2014, Total a créé avec Lukoil une joint-venture chargée d’explorer et de développer les ressources potentielles en pétrole de schiste de la formation de Bazhenov. Le groupe français a acquis trois permis d'exploration de Lyaminskiy 3, Vostochno-Kovenskiy et Tashinskiy. Les parties envisageaient alors d’investir dans le projet entre 120 et 150 millions de dollars sur une période de deux ans.
Le projet a été mis en cause à l’été 2014 suite à l’introduction de sanctions contre la Russie. Ces mesures restrictives interdisent notamment aux entreprises étrangères de participer à l'exploration du pétrole de schiste en Russie. Une source proche de la situation a indiqué que formellement, les hydrocarbures de la formation de Bazhenov n'étaient pas considérés comme du pétrole de schiste, mais que néanmoins, les groupes étrangers avaient l'interdiction d'y travailler.
Il s'agit du deuxième projet russe auquel Total renonce en deux jours. Mercredi, le quotidien Vedomosti a annoncé que le français a cédé à Gazprom sa participation de 25% dans le projet gazier géant Chtokman dans l'Arctique russe, gelé depuis près de deux ans.
Toutefois, Total maintient sa participation à d'autres projets : il détient 20% dans le projet géant de Yamal LNG, 49% dans le gisement gazier de Termokarstovoïe et 40% du projet pétrolier Kharyaga (dont il est actuellement opérateur).
Le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, a annoncé la semaine dernière que Total avait l'intention de maintenir et de développer son partenariat avec la Russie. Jacques de Boisséson l'a confirmé à Kommersant, soulignant que le groupe poursuivrait son travail sur les trois projets cités, cette participation n’étant pas sous le coup des sanctions.
Source : Kommersant
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