Moisson de contrats à l’issue du Forum économique de Saint-Pétersbourg

La plus grande compagnie pétrolière russe, Rosneft, a signé 57 accords au cours du forum. Crédit : Artiom Korotaev/TASS

La plus grande compagnie pétrolière russe, Rosneft, a signé 57 accords au cours du forum. Crédit : Artiom Korotaev/TASS

Des contrats d’une valeur globale de près de 300 milliards de roubles (4,9 milliards d'euros) ont été signés à l’occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Les contrats portant sur le pétrole et le gaz arrivent de nouveau en tête.

205 marchés pour un montant global de 293,4 milliards de roubles (4,8 milliards d'euros) ont été conclus à l’occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg sous forme d’« accords, mémorandums, contrats, protocoles-cadres de coopération et déclarations d’intention », a résumé Anton Kobiakov, conseiller du président russe. Il a par ailleurs précisé que ces chiffres portaient exclusivement sur les accords et contrats non-soumis au secret commercial.

Les trois précédents forums avaient enregistré des montants plus conséquents. Mais la situation est logique : le forum actuel se déroule sur fond de sanctions, et les opérations de crédit n’ont pas atteint le même niveau cette année.

Ce forum se distingue par une série de contrats et accords directs, avec Gazprom et Rosneft pour principaux protagonistes.

Volet gazier

La signature par la Russie et la Grèce d’un mémorandum intergouvernemental portant sur la construction du prolongement du gazoduc Turkish Stream sur le sol grec est la plus importante transaction annoncée lors du forum. Le document prévoit la création d’une coentreprise de conception dont chaque pays détiendra 50% du capital. La banque russe VEB Capital, qui figure comme cofondateur de la structure côté russe, apportera un financement à hauteur de 2 milliards d’euros. L’accord avec la Grèce est important pour Gazprom. Son projet Turkish Stream devrait évincer l’Ukraine de la chaîne des livraisons de gaz en Europe à partir de 2019.

Le gazoduc Nord Stream a connu une évolution au forum également. Le dirigeant de Gazprom Alexeï Miller a signé un mémorandum portant sur l’expansion de ses capacités avec E.ON, Shell et OMV. Deux nouvelles lignes d’une capacité de 55 milliards de m3 par an seront ajoutées au gazoduc. Pour le moment, les compagnies n’ont pas créé de coentreprise, en revanche, M. Miller a annoncé le montant de la transaction qui s’élève à 9,9 milliards d’euros. Étant donné que la part du monopole dans le projet s’élève à 51%, la compagnie russe devra investir près de 5 milliards d’euros. Les deux conduites du gazoduc traverseront la mer Baltique pour rejoindre l’Allemagne. Le nouveau gazoduc devrait permettre au groupe de renoncer au transit du gaz via l’Ukraine à partir de 2019, année où le contrat de transit actuellement en vigueur touchera à sa fin. Le dirigeant de Gazprom Alexeï Miller et le ministre russe de l’Énergie Alexandre Novak avaient, à plusieurs reprises, annoncé que la partie russe n’avait pas l’intention de reconduire son contrat avec l’Ukraine.

Pétrole

La plus grande compagnie pétrolière russe, Rosneft, a signé 57 accords au cours du forum. Le plus important porte sur la vente à BP de 20% du gisement de Taas-Yuryakh pour un montant de 750 millions de dollars (660 millions d'euros). Il s’agit de la première grande transaction entre un investisseur étranger et une compagnie russe depuis l’introduction des sanctions par l’Union européenne et les États-Unis.

Les réserves du gisement s’élèvent à 134 millions de tonnes de pétrole et de condensat et à plus de 155 milliards de m3 de gaz. Le gisement est relié à l'oléoduc Sibérie orientale - océan Pacifique par un embranchement spécial du pipeline.

Lors du forum, le groupe Rosneft a également annoncé qu’il pourrait céder 29% supplémentaires à une mystérieuse compagnie, Skyland Petroleum. Selon les informations du quotidien Kommersant, il s’agit d’un fonds arabe qui gère des investissements chinois. Toutefois, le site de Skyland indique que c’est « une nouvelle société de prospection et d’extraction de pétrole et de gaz, créée en 2015 par la compagnie britannique Vazon Energy avec l’aide de personnel technique supplémentaire ». Mikhaïl Leontiev, attaché de presse de Rosneft, a indiqué à un journaliste de RBC que la partie russe connaissait les bénéficiaires de Skyland : celle-ci est enregistrée en tant que compagnie britannique avec des investisseurs asiatiques.

Rosneft et Total ont signé un accord d’achat-vente de 16,66% de la raffinerie de Schwedt en Allemagne. « La vente par Total d’une part minoritaire dans la raffinerie de Schwedt répond à l’objectif du groupe de réduire de 20% ses capacités de raffinage et de pétrochimie en Europe à l’horizon 2017 », a déclaré Patrick Pouyanné, PDG et président du Conseil d’administration de Total. En 2014, le volume des livraisons de pétrole brut en Allemagne a atteint environ 20,3 millions de tonnes pour Rosneft, soit près d’un quart de l’ensemble des importations de pétrole par l’Allemagne.

Nucléaire civil

Les technologies nucléaires russes ont obtenu un accès au marché de l’Arabie saoudite. Le groupe public Rosatom et l’Arabie saoudite ont signé un accord intergouvernemental portant sur la coopération dans le nucléaire civil. Pour la première fois de l’histoire des relations russo-saoudiennes, le document crée une base juridique pour la coopération entre les deux pays dans ce domaine. Dans un entretien avec la chaîne de télévision Rossiya 24, le PDG de Rosatom Sergueï Kirienko a indiqué que l’Arabie saoudite envisageait de construire 16 blocs énergétiques, le coût total du chantier pouvant atteindre 88 milliards d'euros.

Sources : RBC, Kommersant, ITAR-TASS

 

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