Coupe du monde 2018 : les compagnies aériennes internationales en renfort

Crédit : PhotoXPress

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Le ministère des Transports prépare une dérogation pour les transporteurs aériens étrangers pendant la Coupe du monde 2018. Le choix des compagnies qui transporteront les supporters et les équipes sera donné aux clubs. Les transporteurs aériens russes sont sceptiques.

Pendant la Coupe du monde de football de 2018, les compagnies étrangères pourront effectuer des liaisons intérieures en Russie. « En prévision du nombre important d'invités étrangers pendant la compétition, le ministère des Transports va autoriser les compagnies étrangères à effectuer des vols charter entre les villes organisatrices et celles où vivront les invités et les sportifs », a déclaré fin octobre Maxime Sokolov, ministre russe des Transports, lors d'une réunion du Conseil de surveillance du Comité d'organisation de la Coupe du monde 2018.

Le service de presse du ministère a précisé à RBTH que les compagnies aériennes étrangères transporteront les équipes et quelques groupes de supporters. Oleg Panteleïev, chef du service analytique de l'agence Aviaport, indique que les contrats avec les transporteurs aériens ne seront pas signés par les pouvoirs russes mais par les managers des clubs, en fonction du nombre de joueurs et de supporters.

RBTH s'est également vu confirmer auprès du département compétent que la décision du gouvernement russe visant à lever temporairement les restrictions pour les compagnies étrangères était déjà en cours de préparation.

« Il est encore un peu tôt pour parler des détails : le tirage au sort de la Coupe du monde n'est planifié qu'en 2016. Quand les équipes et les villes où se dérouleront les matchs seront connues, nous pourrons alors planifier le volume du trafic pour chaque équipe et ses fans », précise-t-on au service de presse du ministère.

Selon les estimations du ministre des Transports Maxime Sokolov, le nombre de passagers pendant la Coupe du monde 2018 pourrait s'élever à 1,8 million – ce chiffre inclut tous les groupes de clients FIFA (délégations de la Fédération, officiels et VIP, représentants des médias), 85% des spectateurs étrangers et la moitié de supporters russes de différentes régions. Mais beaucoup de Russes préféreront certainement une variante plus économique : le train.

L'autorisation d'effectuer des vols intérieurs sera donnée aux compagnies étrangères si leurs homologues russes ne peuvent pas fournir dans le même délai un service analogue, ou si ces dernières donnent leur accord. Autre condition : que les compagnies internationales aient les mêmes droits que les transporteurs russes.

Ces relations d'égal à égal entre les compagnies aériennes russes et étrangères ouvrent des perspectives des deux côtés. Selon Oleg Panteleïev, les transporteurs russes pourraient également avoir le droit d'accomplir des vols intérieurs dans d'autres pays pendant la Coupe du monde, ou pour une durée plus longue. Mais les discussions ne concernent que des initiatives limitées dans le temps – pas des vols réguliers.

Qui va le plus en profiter ?

L'accueil d'opérateurs étrangers sur le marché local est une tradition pour les organisateurs de grands événements internationaux. Le Brésil, qui a accueilli la Coupe du monde de football cet été, n'a pas fait exception.

Malgré tout, les représentants de l'aviation civile russe voient d’un mauvais œil cette décision du gouvernement russe. « Nos compagnies aériennes auraient pu engranger des bénéfices si elles avaient transporté tout le monde elles-mêmes. Mais elles ne vont pas le faire à cause de l'attraction exercée par les transporteurs étrangers », déplore une source du marché. Les experts, au contraire, sont certains que la décision du ministère des Transports va dans le sens des compagnies russes. « Elle va soulager les acteurs du marché russes de dépenses supplémentaires », affirme Sergueï Khestanov, directeur général du groupe Alor. Il rappelle que pour assurer le transfert de 1,8 million de passagers entre les 11 villes accueillant la Coupe du monde, les compagnies aériennes devront investir – avant tout dans l’achat ou la location de nouveaux avions, pour la préparation des équipages et les assurances. Selon la source, pour un Boeing 737 de 3,2 millions de dollars, l'assurance de bord (Aircraft Hull Insurance) coûtera encore 7 millions, auxquels il faudra ajouter encore 55 millions de dollars pour l'assurance responsabilité civile des passagers.

« Pendant la Coupe du monde, il est rare d'acheter un seul trajet. Et le nombre de passager pourrait se révéler moins important que prévu », rappelle Khestanov.

Selon l'expert, le transport des équipes est plus rentable mais dans une telle situation, les compagnies russes ne pourront bénéficier que du créneau qui leur sera laissé. « Les dirigeants des équipes étrangères vont insister pour que les joueurs et le staff soient transportés par les compagnies auxquelles ils sont habitués », souligne Oleg Panteleïev.

Les vols d'affaires bénéficieront aussi de la Coupe du monde de football. Les avions de moins de 19 places devraient être exemptés de l'autorisation de transport de passagers normalement nécessaire pour chaque vol. « Officiellement, les avions appartenant à des compagnies ou des particuliers étrangers pourront voler vers la Russie et sur son territoire, alors que c'était interdit avant », précise Oleg Panteleïev.

 

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