Les entreprises publiques russes incitées à coopérer avec les PME

Crédit : Lori/Legion Media

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Le ministère russe du Développement économique a conseillé aux entreprises d’Etat, notamment au monopole gazier Gazprom, d’impliquer les petites et moyennes entreprises dans les appels d’offres : ces entreprises pourront se voir attribuer des contrats d’un montant allant jusqu’à 1.000 milliards de roubles (21 milliards d’euros). Les experts estiment que jusque 3% de ces contrats reviendront à des entreprises étrangères qui pourront obtenir des contrats d’un montant allant jusqu’à 630 millions d’euros.

Nouvelles règles

Le ministère a chargé les entreprises d’Etat, y compris le monopole gazier Gazprom et l’opérateur des chemins de fer RZD, de développer des programmes de partenariat impliquant les petites et moyennes entreprises. En tenant compte des filiales, les fournisseurs étrangers n’occupent qu’une très faible part sur le marché des contrats d’Etat  - à peine 1,5-2%, explique notre interlocuteur au ministère du Développement économique. Toutefois, dans certains segments d’approvisionnement, les étrangers peuvent avoir une position dominante. « Aussi, dans les domaines technologiquement avancés, notamment en médecine, la part des « étrangers » s’élève à plus de 70%. Dans le domaine des équipements pétroliers et gaziers, elle dépasse 50% », explique l’expert. Si les entreprises d’Etat adoptent les nouvelles règles, leur part pourrait atteindre 3%. Aussi, le montant total des commandes sous-traitées aux PME étrangères atteindra 630 millions d’euros.

Dmitri Panguine, membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Opora Rossii, estime que, conformément à la loi fédérale, jusqu'à 15% de tous les marchés publics devraient revenir aux petites et moyennes entreprises. Mais en réalité, cette règle n’est pas respectée, explique le dirigeant de l’Association nationale des organismes d’approvisionnement Sergueï Gabestro. « Les petites et moyennes entreprises en Russie fournissent les entreprises d’Etat en métal, matériaux de construction, produits plastiques, meubles et bien consommables », explique Nikolaï Ostarkov, vice-président de Delovaïa Rossia. Cela est dû, notamment, aux difficultés des PME en matière d’obtention des crédits. Selon les statistiques de la Banque de Russie, la croissance des prêts accordés aux PME a ralenti ces dernières années, passant de 29% en 2012 à 15% en 2013.

Part faible

M. Panguine explique que les entreprises étrangères participent aux appels d’offres en Russie pour les biens impossibles à acheter auprès des fournisseurs nationaux en raison de la spécificité de leurs caractéristiques techniques. Toutefois, il s’agit surtout de grandes entreprises telles qu’IBM, Procter & Gamble, HP, Cisco, Audi AG, etc. Généralement, pour pouvoir participer aux appels d’offres en Russie, celles-ci y créent des filiales. Aussi, environ 50% des biens de Procter & Gamble vendus sur le marché russe sont fabriqués par Procter & Gamble Novomoskovsk. De son côté, la filiale russe du fabricant allemand d’équipements orthopédiques Otto Bock a été reconduite en mai 2014 en tant qu’unique fournisseur de fauteuils roulants dans le cadre du contrat d’Etat. L’allemand PaybackGroup fournit ses technologies de vente au détail au système su supermarché en ligne Utkonos. Les entreprises françaises sont également très présentes sur le marché russe. Par exemple, Germitec fabrique conjointement avec son partenaire russe Rumex des stérilisateurs médicaux, et Ceraver et IntelMed produisent des implants orthopédiques. En 2013, l’américain McKinsey & CO a remporté un contrat de 227 millions de roubles (4,8 millions d’euros) portant sur l’amélioration de l’image du métro de Moscou. La société élaborera la stratégie du développement du métro, un nouveau logo et améliorera l’aspect extérieur et intérieur des rames.

En outre, certains groupes étrangers présents sur le marché russe impliquent leurs structures étrangères – les filiales locales - en tant que sous-traitants, nous explique notre source au ministère russe de l’Economie. C’est notamment le cas des groupes automobiles français Peugeot et Renault, ainsi que de l’allemand Volkswagen. « Les entreprises allemandes participent activement aux appels d’offres d’Etat dans des domaines tels que la construction automobile, l’industrie chimique et alimentaire, l’agriculture, les services publics et le bâtiment », explique Jens Böhlmann, vice-président chargé des relations publiques de la Chambre de commerce extérieur russo-allemande.

 

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