Combien la Russie a gagné à Sotchi ?

Crédit : Itar-Tass

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Les Jeux de Sotchi resteront comme les plus chers de l'histoire olympique et promettent d'atteindre un nouveau record, du point de vue des bénéfices des organisateurs. Rien que les moyens apportés par les sponsors au Comité d'organisation des jeux de Sotchi sont de 0,9 milliards d'euros, ce qui est deux fois plus que les chiffres de Vancouver.

Plus que la Chine

Les JO de Sotchi sont devenus les plus chers de l'histoire des compétitions internationales. D'après les calculs officiels du Ministère des Régions, la préparation des Jeux d'Hiver a coûté 30 milliards d'euros au lieu des 6,3 milliards d'euros initialement annoncés. Cependant, cette somme n'inclut pas seulement la construction des installations sportives et des infrastructures, mais aussi la réalisation du programme de développement de Sotchi comme ville thermale de montagne. Plus précisément, des infrastructures de transport et d'utilité publique ont été créées dans le cadre de ce programme, et une nouvelle ligne de chemin de fer et un aéroport ont également été construits. Au final, la Russie a laissé derrière elle la Chine, qui a dépensé pour les Jeux de Pékin près de 28 milliards d'euros. Ainsi, comme dans le cas de Sotchi, ce volume impressionnant d'investissements s'expliquait par l'ampleur du projet de développement de Pékin. Plus précisément, le programme incluait des mesures d'amélioration du cadre environnemental dans la capitale chinoise et le renouvellement de l'ensemble du système de transport urbain. 100 km de nouvelles lignes de métro et près de 60 nouvelles stations avaient été construites à Pékin pour les Jeux.

A Sotchi, d'après les calculs du vice-Premier ministre Dmitri Kozak, un total de 4,8 milliards d'euros est parti dans la construction des infrastructures sportives. Sur cette somme seulement 2 milliards d'euros sont sortis du budget de l’État, la partie restante a été prise en charge par les investisseurs privés. D'après Sergueï Khestanov, directeur de l'entreprise d'Etat Alor, les dépenses pour la préparation des compétitions olympiques se sont toujours trouvées à un certain niveau. « Quant à nous, la somme globale des investissements dépend de l'ampleur des constructions d'infrastructures environnantes nécessaires », explique Khestanov.

Les infrastructures de la régions de Krasnodar (région où se trouve Sotchi) exigeaient des transformations d'envergures, incluant la réparation des routes et la construction d'une nouvelle centrale électrique. Au final, sur les 424 installations construites pour les Jeux, seulement 13 étaient sportives. Le reste concerne les infrastructures ou l'activité économique des hôtels, c'est justement vers elles qu'est partie la plus grande partie du budget global, près de 25 milliards d'euros. Cependant, comme le dit Sergueï Khestanov, compter combien a été réellement dépensé pour les Jeux russes n'est pas facile, c'est justement pourquoi le volume global d'investissements avait été estimé avant à 23 milliards d'euros et 25 milliards. « Il y avait une consigne de ne pas afficher l'ampleur des dépenses, c'est pourquoi une partie des dépenses est passée par le centre fédéral, une partie par le budget de la région de Krasnodar, où suivre le financement des Jeux était compliqué », pense l'expert.  

Le bénéfice olympique

Les Jeux russes n'ont pas seulement atteint un record de dépenses pour leur déroulement, mais aussi pour les recettes. Ainsi, le Comité d'organisation « Sotchi 2014 » avec un budget de 1,5 milliard d'euros a gagné 100 millions d'euros, comme l'a dit le Comité d'organisation à RBTH à propos de l'ampleur des bénéfices de l'opération. Auparavant, le vice-premier ministre Dmitri Kozak a donné le chiffre de 16 millions d'euros; selon lui c'est justement de ça que les revenus de l'organisation des Jeux ont dépassé les recettes. Cependant, comme l'expliquait Ilia Djous, on peut considérer cette somme comme un chiffre technique. « La différence apparaissait dans le bilan du retour des subsides au Comité d'organisation », a-t-il précisé. Cependant, dans n'importe quel cas, le volume des revenus du Comité d'organisation « Sotchi 2014 » doit placer la Russie à la première place des résultats marketing pour les Jeux d'Hiver. Les organisateurs des Jeux russes comptent recevoir près d'un milliard d'euros rien que des sponsors, notamment des partenaires nationaux. C'est presque deux fois plus que ce qui a été gagné aux Jeux de Vancouver, 550 millions d'après les estimations de l'université d'Ottawa.

Les partenaires des Jeux Olympiques ont déjà tiré les premières conclusions. Ainsi, d'après les comptes du premier trimestre de l'année 2014, les ventes de boissons Coca-Cola ont augmenté de 6% en Russie. « La marque Coca-Cola continue à être une locomotive de croissance en Russie, ses ventes ont augmenté de 9% d'après les comptes du premier trimestre de l'année en cours », ce qui se remarque dans le bilan de la compagnie. La collaboration de la marque se poursuit depuis 1928, et c'est justement grâce aux Jeux de 1980 que la compagnie est arrivée en URSS. Ensuite, la plus grande banque russe, Sberbank, en devenant partenaire national des Jeux de Sotchi, a sorti une série de cartes bancaires Visa avec les symboles olympiques et des pièces de monnaie spéciales. « Le partenariat olympique a sans aucun doute eu une grande influence sur l'évolution de notre activité », a déclaré la Sberbank à RBTH ; par contre ils se sont refusés à donner des chiffres concrets. Un autre partenaire olympique russe, l'opérateur téléphonie mobile Megafon considère que le soutien aux Jeux a augmenté la valeur de la marque de l'entreprise. « Comme le montre l'expérience des Jeux précédents, on pourra parler de l'efficacité des investissements dans les Jeux seulement dans 6-10 mois », a déclaré Olesia Iaremenko, chef du service de presse de Megafon. Dans ce laps de temps, l'opérateur envisage de compter combien de nouveaux clients sont arrivés grâce aux publicités pendant les Jeux.

De leur côté, les experts font remarquer qu'on peut estimer le bénéfice des Jeux de différentes façons. Si on regarde l'excès des recettes sur les dépenses du point de vue des investissements globaux dans les infrastructures de la région de Krasnodar, alors il ne s'agit pas d'un bénéfice, est persuadé Khestanov. Cependant, si on se base sur les dépenses dans les événements sportifs, alors les résultats russes ont l'air crédibles.

 

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