Virool, promoteur de vidéos sur Internet

Source : Archives personnelles

Source : Archives personnelles

Alexandre Debelov, Russo-américain de 25 ans, a fondé le service en ligne Virool qui permet de « propager » des vidéos sur Internet. Le concept fait fureur : le site compte aujourd'hui 127 000 clients avec un chiffre d'affaire mensuel d'un million de dollars.

Vous aussi, vous en avez assez des publicités sur Youtube ou lorsque vous jouez en ligne ? Pour les annonceurs, que vous le vouliez ou non, tous les moyens sont bons pour attirer l'attention sur leurs produits.

C'est d'autant plus agaçant lorsque la publicité en question ne s'approche en rien de ce qu'il serait susceptible de vous intéresser. Alexandre Debelov, lui, sait quand et à qui envoyer des publicités.

Son entreprise s'occupe précisément de cela : montrer les bonnes publicités aux bonnes personnes. Virool, qui promeut la diffusion de vidéos en ligne, gagne à présent plus d'un million de dollars par mois.

« Nous rendons virales des bandes-annonces de films, des clips musicaux ou des spots publicitaires », affirme M. Debelov au sujet de sa start-up. « Le secret de la réussite est de montrer un contenu adapté au récepteur ».

L'utilisateur soumet sa vidéo sur le site www.virool.com puis choisit les modalités de sa diffusion (le service d'aide aux clients de Virool propose une consultation si nécessaire).

« Nous déterminons le public en fonction des caractéristiques du produit, car une pub pour un jeu vidéo ne fera pas augmenter les ventes si on la diffuse sur un site fréquenté par des femmes proches de la quarantaine. Il faut dans ce cas viser les adolescents, par exemple, dans les colonnes de blogs populaires ou sur la page d'un jeu gratuit en ligne », raconte Debelov.

Le premier à avoir perçu le potentiel de Virool fut le rappeur américain Snoop Dogg, ni plus ni moins. C'est en effet en compagnie du musicien Candyman – débutant à l'époque – que la star du rap demanda à l'entreprise naissante de propager, pour 30 000 dollars (environ 22 000 euros), le clip de la première collaboration des deux hommes.

Bonus à la clé : une invitation à la soirée de lancement du nouvel album du célèbre rappeur. Le parcours sans-faute de Virool débuta ainsi lors d'une soirée dans la plus pure tradition du rap américain.

A l'heure actuelle, le site compte 127 000 utilisateurs (des « publishers »).

« La majorité de nos annonceurs sont des entreprises américaines (environ 90%). Toutefois nous ne sommes pas seulement reconnus sur le marché américain : nous avons d'importants clients en provenance d'Australie, du Canada ou d'Autriche (comme le fabricant de boissons énergétiques Red Bull), mais également d'autres plus modestes, avec un budget inférieur à 10 000$, et qui viennent d'Espagne, de Turquie ou du Portugal », raconte Debelov.

Parmi ses clients les plus célèbres, on trouve le géant de l'informatique Intel, le joaillier Pandora, le développeur de jeux pour Facebook Sinco, les brasseries Heineken, ou encore la compagnie aérienne Virgin Airlines.

Chaque visionnage obtenu à l'aide de Virool est facturé 10 centimes de dollars (environ 0,07 euro). « Cependant nous ne prenons pas en compte les visionnages inférieurs à 30 secondes », précise M. Debelov.

Le service peut être autant utile à des jeunes musiciens qui ont décidé d'investir 100 dollars dans la promotion de leur première vidéo sur Youtube, qu'à une entreprise comme Heineken, qui accumule deux millions de vues par semaine. Au bout du compte, Virool rapporte à ses fondateurs un million de dollars par mois.

En plus des clients, le succès de l'entreprise attire les investisseurs. De fait, en tant que membre de l'incubateur d'entreprises Y-Combinator, Virool a reçu une dotation initiale record de 6,62 millions de dollars (4,82 millions d'euros) de la part de Dave Mc Clure (ancien directeur du marketing de Paypal et fondateur du fond 500 startups), Youri Milner (connu pour ses placements dans Facebook, Groupon, Twitter ou Mail.ru Group) et d'autres investisseurs de premier plan.

« Parmi nos investisseurs on trouve des gens du show-business, comme par exemple Troy Carter, le manager de Lady Gaga », note Alexandre Debelov.

L'idée lui est venue alors qu'il dirigeait sa première start-up, durant ses études au Boston College.

« Nous participions à des concours de spots publicitaires pour différentes entreprises, se souvient le jeune entrepreneur. Nos clients nous demandaient de promouvoir leurs vidéos sur la toile, pourtant aucune des entreprises présentes dans cette branche n'était en mesure de diffuser des spots de plus de 15 secondes. J'ai alors eu l'idée de créer mon propre service où la durée des vidéos ne descendrait pas en dessous de 30 secondes ».

Pour concrétiser ce projet, Debelov s'associe à Vlad Gurgov avec lequel il fait connaissance en arrivant dans la Sillicon Valley. « Vlad avait aussi sa propre entreprise. Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, il était clair d'emblée que Vlad avait un intérêt pour les aspects techniques, et moi pour la vente, ce qui au final faisait de nous un parfait tandem », raconte Debelov.

Aujourd'hui, les deux partenaires se partagent les responsabilités. Vlad Gurgov occupe le poste de directeur technique et se charge des aspects techniques des produits.

Alexandre Debelov réalise les taches marketing de l'entreprise (les relations avec les gros clients) et prend en charge le management (visionnage du produit, travail avec l'équipe technique, recrutement de nouveaux salariés).

Mis à part ses fondateurs, l'équipe se compose de onze personnes : sept ingénieurs, trois responsables commerciales et un collaborateur chargé du service client. L'entreprise possède deux bureaux. Le premier se trouve à San Francisco, le deuxième à Saint-Pétersbourg, où travaillent les ingénieurs.

Pour ce qui est des projets, l'objectif numéro un des créateurs de Virool est d'agrandir la clientèle du site, qui est déjà considérable.  

« Au cours des huit derniers mois, le nombre de nos clients a été multiplié par trente. Au début de l'année, environ 800 publishers s’inscrivaient chaque mois sur le site. Aujourd'hui, le nombre d'utilisateurs augmente à la vitesse de 1000 personnes par jour, souligne Debelov. Nous souhaitons par ailleurs faire passer notre équipe à 50 personnes, et développer nos produits jusqu'à la perfection »

La start-up envisage de créer un outil spécial pour déterminer le nombre de clients satisfaits afin que ces derniers, qui reviennent ensuite avec un nouveau budget et de nouvelles annonces publicitaires, témoignent des avantages offerts par le service. 

 

Réagissez à cet article en soumettant votre commentaire ci-dessous ou sur notre page Facebook


Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies