L'irrépressible augmentation de la production d’or russe

Crédit Photo : ITAR-TASS

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En 2012, la Russie s'est emparée de la 4ème place mondiale des producteurs d’or après la Chine, l’Australie et les États-Unis. Elle vise la 3ème place dès cette année.

La découverte l’été dernier, dans un gisement sibérien, d’une pépite de 1,1 kg en forme de cœur a fait sensation. Elle a été mise au jour dans la province aurifère de Leno-Vitimsk (oblast d'Irkoutsk), véritable Eldorado sibérien. C'est la forme de la pépite qui a étonné, son poids n'ayant rien d'extraordinaire vu la qualité et le rythme de l'extraction d'or en Russie, qui ne faiblit pas, bien au contraire.

En terme de production, la Russie est l’un des seuls pays à avoir atteint ses objectifs pour 2012. Sur les 11 premiers mois de l'année, les sociétés russes actives dans ce secteur ont accru leur production de 4,9% pour atteindre 203,28 tonnes, selon l’Union des producteurs d’or russes. La plus grosse partie de cet or provient des gisements - 182,72 tonnes (+6,3%) et annexes - 14,5 tonnes (+11,6%). La production d’or secondaire, (6 tonnes), a baissé de près d’un tiers (31%).

Cette croissance de la production devrait se maintenir en 2013, ce qui permettrait à la Russie de dépasser les États-Unis en volume. « Une partie des projets d’extraction a été réalisée mais une autre partie se trouve en phase de développement. En 2012, la production d’or en Russie a augmenté de 8,3%, mais cette hausse était plutôt dûe à l’optimisation des moyens de production sur les gisements existants », souligne l’analyste d’Investcafe Andreï Chenk.

Futurs projets

2014 marquera le démarrage de l'exploitation de Natalkinski GOK, le plus gros gisement de minerai d’or de Russie, dont la découverte remonte à l'époque de la Seconde guerre mondiale mais qui n’avait pu être exploité en raison de son éloignement des infrastructures de transport. Natalkinski GOK représente plus de 10 millions de tonnes de minerai par an, c’est-à-dire 15 à 20 tonnes d’or pur.

Parallèlement, la société Pavlik va exploiter le gisement aurifère voisin, semblable par sa structure géologique. Ce qui devrait rapporter 6 à 7 tonnes supplémentaires par an. La conjoncture actuelle est favorable à la hausse de la production d’or en Russie, observe Valentina Bogomolova, analyste en chef dans le secteur des gisements et des métaux à Ouralsib Capital. 

Concentration 

Par ailleurs, en raison de l’instabilité de la situation financière mondiale et de la forte volatilité du marché de l’or, plusieurs gros contrats ont été reportés. Sont notamment attendues la fusion de Polyus Gold et de Polymetal Int, différentes introductions en bourse dans le secteur, la mise en vente par l’État de Soukhoï Log, l’un des plus importants gisements russes, et le rachat par Polyus Gold des parts du milliardaire Mikhaïl Prokhorov (37,8%).

Demande en hausse

Tout porte à croire que les stocks d’or dans les réserves internationales continueront de s’accroître en 2013, pour la 13ème année consécutive. La banque Goldman Sachs prévoit une hausse du prix de l’once à 1369 euros au dernier trimestre 2013 contre les 1268 euros actuels. En 2012, le prix de l'once a grimpé de 7%, mais les facteurs de hausse restent très instables.

D’une part, les paiements en or de la Turquie pour le gaz iranien. D’autre part, le pic de consommation en Inde, où les joailliers s’empressent d’acheter le plus d’or possible avant l’entrée en vigueur de la taxe sur les importations d’or prévue cette année. Le reste de la hausse est purement spéculatif.

En 2012, la plupart des pays développés ont diminué leur consommation d’or, observe Valentina Bogomolova, analyste en chef dans le secteur des gisements et des métaux à Ouralsib Capital.

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