Christophe Bonduelle : « 83% des Russes connaissent notre marque »

Selon Christophe Bonduelle, La Russie, pour le groupe Bonduelle, la Russie, pour le groupe Bonduelle, c'est une véritable success-story. Crédit photo : AFP/EastNews

Selon Christophe Bonduelle, La Russie, pour le groupe Bonduelle, la Russie, pour le groupe Bonduelle, c'est une véritable success-story. Crédit photo : AFP/EastNews

L'héritier de l'empire commercial Bonduelle divulgue les détails de ses récentes acquisitions en Russie.

La part de Bonduelle sur le marché russe est actuellement estimée à 12%. Quelle est la part occupée par les ventes en Russie dans votre chiffre d'affaires ?


Pour Bonduelle, la Russie est devenue un pays d'importance stratégique. Nous investissons depuis longtemps en Russie : en termes commerciaux depuis près de 20 ans et au sens industriel depuis 10 ans. C’est un pays dans lequel nous avons cru très rapidement, et dont nous ne voulons pas partir, même dans les circonstances difficiles. Je fais allusion à la crise de 1998, qui en Russie a été très grave, et pendant laquelle nos concurrents ont décidé de quitter le marché russe. Nous avons choisi de rester ici avec nos clients, qui, 15 ans plus tard, nous en sont reconnaissants. Aujourd'hui, nous sommes très fiers du fait que la Russie soit devenue le pays numéro un pour les ventes de conserves de la marque de Bonduelle, et que 83% des Russes connaissent notre marque, en la nommant spontanément dans des études de marché. Notre marque est devenue très célèbre. Cela nous a permis de commencer à conquérir, depuis la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l'Arménie, et tous les pays de la CEI : grâce à la solidité des positions russes de Bonduelle. La Russie, pour le groupe Bonduelle, c'est une véritable success-story, dont nous sommes très fiers et que nous comptons développer tous azimuts. Pour preuve, les investissements réalisés cette année dans notre seconde usine russe.

Comment décririez-vous le climat des affaires en Russie en comparaison avec d'autres marchés sur lesquels vous êtes présents ?


C’est un marché en pleine croissance, malgré l’absence de croissance de la population. Deuxième élément important : ce marché aime les produits de qualité mais ne possède pas encore ses propres chaînes de détail, dans lesquelles sont vendus des produits bon marché. Celles-ci vont bien sûr voir le jour. Ces éléments font de la Russie un marché prioritaire pour nous. C'est un marché très dynamique, et contrairement à de nombreux pays où nous exerçons nos activités, il est plus facile de trouver en Russie des professionnels qualifiés, des ingénieurs et des personnes ayant de l'expérience dans la production.

Quel est le climat des affaires pour les investisseurs étrangers dans la région de Krasnodar ?


Je pense qu'il est important pour les investisseurs étrangers ne pas venir avec le désir de copier un modèle qui a fonctionné pour eux ailleurs. Ce qui est important, c'est de se rapprocher du gouverneur local. Je pense qu'en général, nous avons créé une dynamique positive au niveau local en termes de protection de l'environnement ou de sphère sociale. Le premier conseil que je donnerais à tous ceux qui veulent s'installer ici, c'est évidemment de ne pas venir en impérialiste, et de lancer des discussions avec les autorités locales. Et ... de ne pas effleurer ne serait-ce que du petit doigt les mauvaises choses (il sourit).

Mais vous êtes certainement obligé d’assumer toutes sortes de dépenses sociales ?


Dans d'autres pays, oui. En France, oui. En Russie, non. Ni à Moscou, où nous développons notre activité commerciale, ni dans la région de Krasnodar, où nous produisons. En Russie et dans la région de Krasnodar, nous sommes dans une situation de croissance. Nous employons et formons le personnel nous-mêmes. Il n'y a aucun risque pour ceux qui travaillent chez Bonduelle Russie (il sourit).

En Russie, les compagnies agroalimentaires internationales sont souvent obligées d'investir d’importants moyens dans l'amélioration de la qualité de la matière première. Avez-vous réussi à résoudre ce problème ?


Oui, mais nous l'avons pour le moment résolu, malheureusement d'une manière qui je pense n'est pas satisfaisante pour la Russie. Dans ce pays, nous devons produire des matières premières en très grandes quantités de façon autonome, car il est difficile de trouver des fermes ou des kolkhozes russes qui peuvent conclure des contrats pour la livraison de matières premières de qualité. A l'avenir, nous aurons sans aucun doute une demande pour la création de partenariats avec des producteurs agroalimentaire, qui respecteraient nos critères de compétitivité, de productivité, de qualité, etc., mais il faut dire clairement que ce n'est pas le cas actuellement et nous devons tout produire nous-mêmes.

Pourriez-vous évaluer vos investissements dans ce secteur ?


Ils sont énormes. Nous avons commencé à investir dans les fermes, les systèmes d'irrigation. Et bien sûr, nous avons investi dans les gens. La spécificité de la culture du légume est que, en quelques heures seulement, de bons légumes peuvent devenir mauvais, trop mûrs. En conséquence, nous avons besoin de producteurs hautement qualifiés. Ensuite, nous avons beaucoup de contrôles de qualité en usine. Je pense qu'environ 20% de nos investissements agricoles et industriels en Russie ont été faits précisément dans la qualité. La marque Bonduelle n'a pas le droit de décevoir en termes de qualité. La marque a mis longtemps à se construire, et on peut la détruire très rapidement. En Russie comme ailleurs, notre principal atout c'est notre marque, la confiance que les consommateurs ont pour elle et dans laquelle nous devons investir. Nous avons mis en place un système de contrôle de qualité des champs à l'usine, de la livraison des légumes jusqu'à la fin du processus. Nous avons également des machines pour certifier cette qualité : par exemple, un dispositif de tri optique très coûteux. Dans la publicité, je pense que nous devons investir environ 10% des recettes provenant de nos ventes en Russie. C'est beaucoup. Et nos investissements dans la production s'élèvent maintenant à 80 millions d'euros, soit 3,2 milliards de roubles.

L'interview est publiée en version courte. Trouvez le texte en integralité sur le site de Vedomosti.

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