Rostov hors des frontières

Crédits photo : Legion media

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C’est l’une des plus belles villes de Russie, grâce aux riches commerçants de l’époque prérévolutionnaire. Ils ont construit de hautes demeures aux façades richement ornées destinées à prouver leur status social. Rostov surplombe le majestueux Don, tout entier penché sur une rive aménagée en promenade arpentées de long en large par les gracieuses « rostovtchanki » (demoiselles locales) chaque fin d’après-midi.

Le climat se montre clément avec cette ville. Oubliez vos stéréotypes sur la Russie. C’est un climat méridional qui règne ici, voire trop chaud en été avec la barre des 40° Celsius fréquemment franchie. Si Rostov-sur-le-Don reste peu connue au-delà des frontières russes, quelques-uns de ses ressortissants ont acquis une réputation internationale, comme le musicien Iouri Bashmet et les écrivains Mikhaïl Cholokhov (« le Don paisible ») et Alexandre Soljenitsyne. Sa position géographique non loin des mers Noire, d’Azov, et de la Caspienne lui valent le surnom de « ville des cinq mers » (grâce aussi au canaux creusés à l’époque soviétique reliant Rostov avec la Baltique et la mer Blanche).

Centre régional avec une longue histoire de pôle commercial principal du Sud de la Russie, Rostov offre aujourd’hui un visage moderne aux visiteurs. « La ville change à une vitesse phénoménale » souligne Alexandre Payet, un entrepreneur français installé ici depuis 2007. « Le grand anneau des jardins [principale avenue commerçante] était encore encombrée de troquets de second ordre et de kiosques de fortune. Alors qu’aujourd’hui tout est nettoyé, et on trouve des restaurants chics ».

Pour s’y rendre

Le vol de Paris à destination de Rostov-sur-Don (avec une escale à Moscou ou Saint-Pétersbourg) coûte environs 500-550 euros, le trajet prenant en moyenne 7 à 10 heures. Le train « Le Don tranquille » vous emmène de Moscou à Rostov-sur-Don en 17 heures, le billet coûte entre 65 (2e classe) et 285 (1er classe) euros.

De nombreux squares permettent aux habitants de respirer un air d’autant plus convenable qu’un vent (modéré) chasse la pollution automobile. La proximité de la steppe, l’intensité des échanges et de la construction charge toutefois le pavé de poussière. L’autre minus de la ville, tient au manque d’harmonie architecturale. Les nouveaux gratte-ciels de verre et de béton ont  la fâcheuse habitude de « rapetisser » par comparaison les belles demeures bâties par les négociants des XVIII et XIXèmes siècles ou les séduisantes chapelles orthodoxes épargnées par le pouvoir soviétique. Les autorités municipales seraient bien inspirées d’accorder davantage d’attention à leur patrimoine architectural si elles désirent développer le potentiel touristique.

Où se loger ?

Le Don Plaza (115 rue Bolchaïa Sadovaïa) a l’avantage de sa situation au cœur de la ville, et l’inconvénient d’être un énorme « Intourist » rénové mais sans charme, où vos côtoierez une clientèle d’homme d’affaires pressés. Plus occidental dans la forme et l’esprit, l’hôtel Attaché (19/22 avenue Sokolova) offre un bon rapport qualité/prix.

Où manger ?

 Belluci (122 rue Bolchaïa Sadovaïa), qui propose une cuisine italienne raffinée et quelques plats locaux dans un charmant endroit. Pirs (16a, rue Beregovaïa,) un endroit très à la mode accueillant la jeunesse dorée mais qui n’en possède pas moins une cuisine succulente

La « capitale du Sud » a récemment reçu une simulation supplémentaire pour se moderniser. Rostov-sur-le-Don sera l’une des sept villes russes à accueillir la coupe du monde de football de 2018. Des liaisons ferroviaires à grande vitesse et la rénovation perpétuellement retardée de l’aéroport sont au programme. Et surtout, la construction sur la rive gauche du Don d’un nouveau stade capable d’accueillir 43 700 spectateurs. Budget : 220 millions de dollars, pris en charge par le budget fédéral et la région. Surdimensionné, pour certains autochtones. « Les gradins du vieux stade sont vides pendant la plupart des matches » ricane Pavel, supporter déçu du club local, qui se bat pour rester en première ligue. « Je ne vois pas très bien ce qu’ils vont faire du nouveau ! ». L’infrastructure routière souffre à l’inverse d’une saturation comparable à celle de Moscou et réclame une amélioration immédiate.

Sur le versant culturel, les habitants louent la qualité de leur théâtre dramatique et du théâtre lyrique. Côté tourisme, le point faible reste la baignade : la mer d’Azov n’est qu’à 20 km, mais les plages dignes de ce nom à 80km. C’est une mer qui ressemble plus à une immense flaque d’eau trop peu profonde pour s’y baigner et dont la propreté est douteuse. Le Don est lui si pollué que seul les cosaque ivres d’y risquent. Ces derniers forment le cœur du folklore local.

Paysans guerriers chargés depuis le XVIème siècle de défendre le flanc Sud de l’empire russe, les Cosaques sont célèbres pour leurs exploits guerriers, leurs danses athlétiques et leurs chœurs virils. Décimés durant la guerre civile pour avoir choisit à 80% de combattre les révolutionnaires, ils tentent de renouer avec leur mode de vie traditionnel dans quelques villages (qu’ils appellent stanitsa) dispersés autour de Rostov. L’un d’entre eux, Starotcherkassk, mérite particulièrement le détour pour sa magnifique église de la résurrection. A noter l’étonnant soleil (symbole païen) ornant le vestibule et les splendides peintures de l’iconostase récemment restaurées. Logé dans un écrin de verdure, Starotcherkassk offre un oasis de calme et une atmosphère rappelant les plus belles pages du « Don Paisible » de Cholokhov. 

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