Pourquoi Moscou reste-t-il au côté de Damas ?

Crédits photo : Photoxpress

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Alors que les violences en Syrie continuent et que les pays occidentaux n'excluent désormais plus une intervention armée, la Russie rechigne toujours à condamner fermement le régime de Bacher al-Assad. Moscou cherche à jouer un rôle décisif dans la résolution de la crise, en espérant ne pas rompre sa bonne entente avec le vieil allié syrien. Mais les motivations du Kremlin ne semblent pas toujours claires à la presse russe.

L’heure de vérité


Konstantin Eggert
Kommersant

Les officiels russes, sans prendre la peine de chercher des preuves, soutiennent que seulement quelques personnes ont péri à Houla, sous le feu de l’armée. Les autres sont des victimes des « terroristes ». L’heure de vérité est venue. Le Kremlin doit décider s’il est prêt à soutenir son dernier client proche oriental jusqu’à la fin. Et pas tant pour les contrats d’armement ni la base militaire de Tartus que pour imposer au monde sa vision de la souveraineté, comme une licence illimitée pour l’arbitraire. L’Occident doit répondre : en quoi l’arbitraire de Kadhafi était-il différent de celui d’Assad ? Pourquoi la Libye a mérité une intervention armée, et la Syrie toujours pas ?

La voix russe



 

Polina Khimchiachvili
Vedomosti

« La Russie n’a d’autre choix que de renforcer la pression sur Assad. Moscou devrait expliquer clairement au président syrien qu’elle ne pourra lui accorder aucun soutien s’il ne parvient pas à reprendre en main la situation, quels que soient les responsables des violences », considère le politologue Fedor Loukianov. La Russie a déjà atteint ses objectifs dans la crise syrienne : elle a récupéré le rôle de pays décisionnaire clé, a évité le scénario de force. Mais la situation est à un carrefour et il est dans l'intérêt de la Russie de convaincre Assad que le modèle yéménite est le moins dangereux et douloureux, d’autant qu’il pourra négocier des conditions de sortie avantageuses.

Les jeux sont faits


Andreï Yachlavski
Moskovsky Komsomolets

La vérité est du côté de la Syrie. Tout acte hostile ou décision d’intervention militaire sous prétexte d’une provocation à Houla seront perçus par la Syrie et ses alliés comme une infraction grave au droit international et un acte d’agression ouverte contre un État souverain. L’opinion publique sera du côté de la Syrie, qui sera forcée de répondre à l’agression avec tous les moyens dont elle dispose. L’Occident, quant à lui, accuse le pouvoir syrien. Quel que soit le responsable de l’horrible provocation à Houla, il a réussi. Le conflit politique a pris un tour nouveau, avec le renvoi des diplomates syriens des pays occidentaux et les allusions à une intervention internationale.

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