Renault, moteur d’AvtoVAZ et de sa reconquête globale

L'assamblage de LADA Kalina à une usine d'AvtoVAZ. Crédits photo : Itar-Tass

L'assamblage de LADA Kalina à une usine d'AvtoVAZ. Crédits photo : Itar-Tass

La firme au losange « offre » un nouveau moteur au constructeur russe et va l’aider à revenir sur ses marchés d’exportation traditionnels.

 Le sévère ralentissement des ventes sur le marché européen pousse l’alliance Renault-Nissan à accélérer l’intégration avec le constructeur russe AvtoVAZ. Renault, qui possède déjà 25% d’AvtoVAZ, va lui livrer gratuitement sa licence pour la production d’une nouvelle famille de moteurs. C’est le patron d’AvtoVAZ Igor Komarov qui l’a indiqué mardi. La production va démarrer en 2014 et atteindre un rythme de 450 000 exemplaires par an à partir de 2017. Ce seront des moteurs à essence de 1,6 litres destinés à la plateforme B0 (Sandero, Logan et Duster). La production de moteurs en Russie représentera 30% des besoins en moterus de la firme au losange.

« C’est une décision parfaitement logique pour des partenaires ayant une intégration capitalistique aussi importante », juge Evgeni Chagov, expert chez Ingostrakh investitsii. « AvtoVAZ possède sa propre production de moteurs, mais ils sont en tous points inférieurs à ceux de Renault Nissan. Rien d’étonnant à ce qu’ils se mettent à produire les moteurs de leur partenaire. Les marges seront certainement inférieures à celles d’un moteur fabriqué entièrement sur place, mais cela aura une influence positive sur le volume des ventes. »

 L’intégration capitalistique devrait entrer dans une nouvelle phase dans les jours qui viennent. Des sources dans l’industrie automobile assurent que l’alliance Renault-Nissan montera à 50% du capital d’AvtoVAZ au début du mois d’avril. La saison électorale russe et les troubles politiques ont quelque peu retardé la signature finale de l’accord, qui était d’ailleurs attendu à la fin de l’année 2011. Renault est nettement plus engagé (35%) que son allié japonais (15%) dans le constructeur de la marque Lada.

Le très dynamique marché russe continue d’améliorer les comptes de Renault. Selon le directeur général du constructeur en Russie Bruno Ancelin, « la Russie génère les meilleurs marges par voiture de Renault ». La Russie est d’ores et déjà le 4ème marché du constructeur français, qui se trouve par ailleurs confronté à une chute de plus de 20% de ses ventes dans l’hexagone.

Tout semble plus séduisant que le marché européen actuellement, et c’est pourquoi l’alliance pousse AvtoVAZ à se tourner vers ses marchés historiques. Le fabricant des Lada veut pénétrer les marchés d'Amérique latine, du Moyen-orient et d'Afrique du Nord, a indiqué mardi son président, Igor Komarov, cité par l'agence Itar-Tass. Avtovaz est à l’heure actuelle confiné à ses marchés régionaux naturels, soit la Russie et les pays de l'ex-URSS. Il faut rappeler que dans les années 70 et 80, le premier constructeur automobile russe exportait vers les « pays frères » socialistes du Moyen-Orient, d'Amérique du sud et même en Europe de l’Ouest. Tout le monde se souvient de la Lada Niva, le seul véhicule tout terrain à porté de toutes les bourses. Lada remportait aussi un certain succès avec ses véhicules « low cost » avant l’heure. Mais si la Niva avait une réputation de robustesse, ce n’était pas le cas des autres modèles dérivés de la vieille Fiat 126, réputée peu fiable. L’arrivée des voitures asiatiques et coréennes en particulier dans les années 90 a brutalement détruit la compétitivité des Lada sur les marchés étrangers.

Paradoxe, Nissan compte sur la Russie pour ressusciter sa marque bon marché « Datsun », laquelle va lancer la production de deux modèles à partir de 2014. Nissan compte en écouler 100 000 exemplaires dès 2016 rien que sur le marché russe.

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