Photo : Geo Photo
Le 12 juillet 1561, jour de l’édification de la Cathédrale-de-l’Intercession de la Vierge, ou Cathédrale Basile-le-Bienheureux, est resté dans les mémoires. Aujourd’hui transformé en musée, ce monument magique, symbole de la culture et de l’histoire russe, et inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, fait pourtant toujours office d’église.
Le Vice-ministre russe de la culture Andreï Boussyguine a indiqué le 12 juillet 2011, jour anniversaire de l’édifice, que c’est « un grand miracle que la Cathédrale Saint-Basile, véritable sanctuaire et symbole de la Russie, ait survécu ».
En 1812, forcé de se retirer de la capitale russe, Napoléon ordonne à son armée de faire sauter la Cathédrale en même temps que le Kremlin. Pourtant, dans la précipitation, les Français n’auront pas le temps de poser suffisamment d’explosifs pour détruire les deux monuments. Le Kremlin, quant à lui, n’a subi des explosions qu’à cinq endroits, et les lieux saints ont été sauvegardés.
Après la révolution, la Cathédrale-de-l’Intercession de la Vierge est, à nouveau, sauvée par miracle. Son dernier doyen, l’archiprêtre Ioann Vostorgov, qui ne cache pas son hostilité envers les bolcheviks, est fusillé en 1919, et en 1929, la Cathédrale est fermée au public, tandis que les cloches subissent une refonte. Dans les années 30, Lazar Kaganovitch fait détruire la Cathédrale du Christ-Sauveur, la Cathédrale de Kazan, et bien d’autres lieux sacrés moscovites. Il propose également de détruire la Cathédrale Basile-le-Bienheureux afin de faire place nette pour les défilés et parades militaires. Au sein du peuple, les traditions subsistent, mais il fait préparer une maquette de la place Rouge avec une cathédrale amovible, qu’il soumet à Staline. Il lui démontre ainsi que le monument gêne la circulation et les défilés. C’est alors que Staline, stupéfait, aurait prononcé cette phrase historique: « Lazar, remets-la à sa place ! ».
De nombreuses légendes circulent sur l’origine de la Cathédrale Saint-Basile. L’une d’entre elle raconte qu’elle est une copie inexacte de la mosquée Koul Charif, à Kazan. Lorsque l’armée d’Ivan le Terrible prit d’assaut la ville de Kazan, le Tsar, en colère contre les habitants qui résistaient, ordonna, à peine la victoire annoncée, de détruire la magnifique mosquée. Les coupoles dorées de la mosquée auraient, selon la légende, été ramenées à Moscou sur douze calèches. Bâtie en l’honneur de la conquête de Kazan, la Cathédrale Basile-le-Bienheureux porte en elle le message crypté de la mosquée dépossédée. Les huit coupoles de la Cathédrale seraient donc une reproduction des huit minarets de Koul Charif, et le neuvième restant symboliserait la victoire dominante.
Les historiens sont incapables de réfuter jusqu’au bout cette légende. Dans le même temps, des chercheurs spécialistes de l’architecture de la Cathédrale Saint-Basile ont souligné à plusieurs reprises que sa conception ne se limitait pas uniquement à un hommage à la victoire de Kazan.
La Cathédrale Basile-le-Bienheureux est le seul monument culturel de Russie qui a régulièrement été restauré tout au long du XXe siècle. Dernière étape en date, la restauration des deux chapelles, qui a commencé en 2001, et qui est aujourd’hui presque terminée. La fin des travaux est prévue pour le 14 octobre. Moscou pourra alors célébrer comme il se doit les 450 ans de cette magnifique cathédrale. En octobre, une conférence internationale et un festival de chants orthodoxes se tiendront à Moscou en l’honneur de cet évènement. Depuis le 12 juillet, une exposition de photographies dédiée à l’histoire de Saint-Basile est à découvrir au Goum, à quelques mètres de la cathédrale.
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