La tournée de Ricard pour les cosmonautes

Quatre ans après avoir effectué le premier vol humain dans l’espace, Youri Gagarine est venu se détendre en France, à l’invitation de l’inventeur du pastis, Paul Ricard

Par une belle journée de juin 1965, un petit bateau accoste au port de St-Pierre des Embiez. À son bord, Iouri Gagarine, le premier homme à avoir voyagé dans l’espace, et ses trois amis cosmonautes, Vladimir Komarov, Konstantin Feoktistov et Boris Egorov, venus faire du ski nautique depuis l’île voisine de Bendor.

Iouri Gagarine aurait été invité sur l’île de Bendor par son propriétaire Paul Ricard, le célèbre inventeur du pastis. Communiste convaincu, Paul Ricard avait les faveurs des autorités soviétiques , obtenant ainsi la visite privée des cosmonautes russes sur la côte d’Azur.

Le jeune Georges Klimoff fut intornisé interprète officiel à seulement vingt-deux ans. Fils d’un immigrant russe et vice-président du club des passionnés d’astronomie « Antarès », Georges se souvient avec émotion des nombreuses fleurs jetées par la foule excitée et admirative au passage, en cabriolet, des héros russes de l’espace.

Iouri Gagarine a pu contempler les calanques à bord du petit avion sportif du fils de Paul Ricard. Sur l’île de Bendor, les cosmonautes ont bien sûr goûté à la quiétude et la douceur des plages, ainsi qu’aux saveurs subtiles de la cuisine méditerranéenne… Et ils furent bien surpris d’apprendre qu’une telle merveille insulaire puisse appartenir à un seul homme.

Georges Klimoff se souvient de Gagarine comme le plus timide de la compagnie. Sobre et modéré, il répondait posément à toutes les questions du jeune interprète impatient et passionné par l’exploration spatiale. « Les réponses de Iouri Gagarine restaient vagues sur les projets futurs de son pays. Malgré la prudence des cosmonautes, il a été fait allusion à la création d’une future station spatiale permanente qui se réaliserait quelques années plus tard, et sera la célèbre station MIR » , raconte Georges, aujourd’hui ingénieur à la retraite, et qui, depuis cette rencontre historique, aime à se faire appeler Iouri Klimoff.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies