Année France-Russie, une réussite qui a dépassé les prévisions

Nicolas Chybaeff. Crédits photo : Photoxpress

Nicolas Chybaeff. Crédits photo : Photoxpress

Nicolas Chybaeff, commissaire français de l’Année : “ un effet démultiplicateur formidable qui a amplifié le succès ”

L'année croisée France-Russie 2010 aura été un formidable succès car elle a dépassé toutes les prévisions et, il faut le reconnaître, même tout ce que nous avions préparé, grâce à un formidable effet démultiplicateur, estime M. Nicolas Chybaeff, commissaire français pour l'année croisée France-Russie 2010.

“ Nous avions prévu quelque 350 manifestations dans le cadre de cette année, dont environ 200 en France et le reste en Russie. Eh bien nous avons relevé au moins 700 manifestations partout en France qui nous ont demandé le label de l'Année croisée. Et il y en a eu bien plus, car certaines n'ont pas demandé de labels et se sont tenues quand même, en se référant à l'année. Je viens de voir par exemple que le musée Berlioz fait une exposition sur Berlioz en Russie dans le cadre de l'année croisée. J'en suis heureux mais je ne le savais pas ”, reconnait M. Chybaeff.

Pour le commissaire français, ce foisonnement d'initiatives montre un incontestable capital de sympathie et de curiosité pour la Russie en France, malgré une mauvaise image et une presse relativement hostile qui s'est du reste modérée à l'occasion de cette année. “ Il y a à la fois une certaine proximité et un certain exotisme de la Russie pour les Français ”, ajoute M. Chybaeff en relevant “ qu'il y a des réseaux très forts d'amitié en France qui se sont un peu réveillés pour l'occasion. ”

De nombreux aspects méconnus de la Russie ont été découverts, comme par exemple le hip hop, où la Russie est championne du monde, grâce au festival Russenko du Kremlin Bicêtre dès janvier, ou la Sibérie méconnue à Lyon en novembre, sans parler des nombreux écrivains et artistes français qui se sont rendus en Russie et en sont revenus avec des idées modifiées sur le pays, souligne M. Chybaeff.

Il y avait trois objectifs pour l'Année croisée, selon Nicolas Chybaeff : améliorer la connaissance de l'autre, accélérer la coopération et les échanges dans tous les domaines, favoriser les rencontres et les co-réalisations inédites. Pour M. Chybaeff, ces trois objectifs ont été atteints largement et des perspectives sont ouvertes pour qu'on n'en reste pas là.

“ Il y a à la fois une certaine proximité et un certain exotisme de la Russie pour les Français ”

L'amélioration de la connaissance s'est faite par l'exposition sur la Sainte Russie au Louvre et les expo Picasso à Moscou et à Saint-Pétersbourg ainsi que par les tournées de la Comédie française, des ballets de l'Opéra ou le train transsibérien des écrivains français en Russie.

Pour la coopération, la conjoncture s'est révélée très favorable politiquement et économiquement. Des grands groupes ont manifesté un intérêt stratégique pour la Russie, une coopération doit s'ouvrir avec l'Académie des sciences russe sur les lasers, enfin la ministre de l'économie Christine Lagarde a été visiter Skolkovo et a dit qu'elle encouragerait les entreprises françaises à y voir un axe de développement.

Quant aux rencontres et coréalisations, il y a ce même hip hop déjà évoqué, auquel même le ministère russe de la culture ne croyait pas, il y a la musique avec l'exposition Lénine et Staline en musique, il y a la littérature avec les Journées du livre russe, étonnants voyageurs, l'équipée des écrivains et des projets à suivre en matière littéraire et de langue. Pour cette dernière, quatre classes internationales de russe ont été ouvertes en France, en matière de chorégraphie et de cirque, on lance des coopérations. Pour l'espace, les Russes sont à Kourou et l'université de Montpellier et l'institut Bauman de Moscou lancent un picosattelite...

Bien sûr, ce succès considérable, qui a dépassé toutes les autres années croisées ou dédiées précédentes, à l'exception peut-être de celle de l'Arménie, a aussi eu quelques faiblesses : l'absence de toute communication de relation publique, heureusement compensée par chaque initiative qui a dû se débrouiller seule et l'a souvent bien fait. Et puis, sans doute en partie à cause de cette absence de publicité, le succès très relatif au printemps de l'exposition russe au Grand Palais et au Champ de Mars, où pourtant les artiste présentés étaient exceptionnels mais ignorés des Parisiens qui tout simplement ne savaient pas...   

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