Une fenêtre de trois jours sur la Russie (+Vidéo)

Le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.Crédits photo : Alekseï Danitchev, RG

Le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.Crédits photo : Alekseï Danitchev, RG

La gouverneure de Saint-Pétersbourg Valentina Matvienko a proposé d'amender la loi fédérale afin de permettre aux touristes étrangers atterrissant à l'aéroport de Poulkovo de séjourner sur le territoire russe jusqu'à trois jours dans la « capitale du nord » sans visa. Les experts saluent l'initiative et estiment qu'elle attirera les touristes accoutumés à voyager sans visa. Selon leurs calculs, rien que les touristes européens pourraient dépenser en Russie 13,5 milliards d'euros par an.

Une proposition visant à permettre aux touristes atterrissant à l'aéroport de Poulkovo de séjourner jusqu’à 72 heures sans visa sur le territoire russe a été soumise au gouvernement russe par Madame Matvienko. C'est ce qu'a annoncé hier le chef du département pour l'activité touristique et la coopération internationale du ministère russe des Sports, du Tourisme et de la Politique pour la jeunesse Nadejda Nazina. Selon elle, l'initiative est en train d'être examinée par la Douma. « Si l'on parvient à réaliser ce projet pilote, il sera alors possible de le généraliser à l'ensemble du territoire russe ».

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement russe simplifie la législation pour les touristes étrangers. En mai 2009 sont entrés en vigueur des amendements à la loi « sur l'entrée et la sortie du territoire russe » autorisant les passagers venus en ferry à séjourner pendant 72 heures sur le territoire russe et à sortir sur la berge dans le cadre d'un programme touristique (en vigueur dans les ports de Sotchi, Novorossisk, Vladivostok, Korsakov, Kaliningrad, Vyborg et Saint-Pétersbourg). En mars 2010, le ministère russe des Transports a estimé que l'initiative avait permis de doubler le volume des voyages touristiques en ferry vers la Russie.

Le vice-président de l'Union russe de l'industrie du tourisme Sergueï Korneïev qualifie cette initiative de Valentina Matvienko de « décision brillante et révolutionnaire pour le développement du tourisme, et pas seulement à Saint-Pétersbourg ». « Le principal repoussoir pour les touristes européens et américains n'est même pas le montant des visas ou le temps nécessaire à leur obtention, mais la barrière psychologique qu'ils représentent pour des personnes habituées à se déplacer sans visa », estime monsieur Korneïev. Selon ses données, plus de la moitié des touristes étrangers se rendent à Saint-Pétersbourg en avion. En outre, le vice-président de l'Union russe de l'industrie du tourisme note qu'afin d'augmenter le volume des transports en ferry, il serait nécessaire de développer l'infrastructure portuaire. En revanche, en cas d'adoption de l'initiative Matvienko sur le transport aérien, « le rythme de la hausse sera plusieurs fois supérieur, car toutes les conditions nécessaires sont d'ores et déjà réunies ».

Au service de presse de Poulkovo, on estime également que l'initiative attirera de nouveaux transporteurs tout en dopant le trafic de passagers, et l'on assure que l'aéroport est prêt à gérer l'afflux potentiel de voyageurs. A ce titre, la compagnie gestionnaire du site, Air Gate of the Northern Capital LLC, prévoit d'accueillir 28 millions de passagers annuellement en 2014, contre environ 8 actuellement. Selon le service de presse de l'aéroport, Poulkovo a accueilli 1,3 million de voyageurs étrangers entre janvier et mai 2010. Le chef de la direction du Service fédéral des migrations pour Saint-Pétersbourg et la région de Leningrad, Elena Dounaïeva, a déclaré que ce flux supplémentaire ne posait aucun problème à son organisme. « Une telle proposition renforce l'attrait de notre ville pour les voyageurs. Depuis le début de l'année, 2,5 millions de passagers, des touristes pour plus de moitié, nous ont rendu visite, précise Mme Dounaïeva. Au contraire, le régime sans visa lèvera une série de problèmes, car les touristes étrangers affirment que les représentations diplomatiques russes sont trop lentes à fournir les visas ».

Selon les calculs de Sergueï Korneïev, Saint-Pétersbourg pourrait accueillir jusqu'à 30 millions d'habitants de l'Union européenne. La somme journalière minimale que les touristes dépensent dans la ville atteint 150 euros. De la sorte, l'approbation du régime sans visa pour l'aéroport de Poulkovo pourrait rapporter à la Russie 13,5 milliards d'euros par an.


Extrait d'un documentaire de France 3 sur Saint-Pétersbourg



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