Ces terres fertiles en placements mais laissées en friche

La crise a placé un point d’orgue sur l’activité de capital-invsetissement. Phénomène paradoxal, alors que c’est en Russie que ce secteur offre l es meilleures performances.
Richard Sobel, chef de Alfa Capital Partners, travaille et investit en Russie depuis 1991. Au bout d’une vingtaine d’années, il fait toujours référence au secteur du capital-investissement comme à un marché « jeune ».

Le secteur russe du « private equity » a décollé pendant les années du boum économique. Avant la crise, la Russie pouvait se vanter de 40 milliards de dollars de fonds de capital-investissement, selon Michael Calvey de Barings Vostok Capital Management.

Sur cette somme, près de 5 milliards de dollars étaient constitués par des fonds institutionnels. Le reste, c’était l’argent des oligarques, investi dans un secteur différent de celui où ils avaient fait fortune. En 2007, les oligarques sont devenus plus sophistiqués et se sont mis à embaucher leurs propres gestionnaires de fonds.

Cependant, la crise a touché les plus riches et l’argent des oligarques s’est évaporé. Le fonds de Sobel possède 611 millions de dollars d’actifs sous gestion. La plupart des actifs sous gestion restants appartient désormais aux institutions financières comme la SFI, ou la BERD.

« Le marché du capital investissement russe est certes jeune, mais à chaque cycle il se renforce », explique Sobel. « Le ralentissement actuel était prévisible ... et l’extrémité des cycles de la Russie exacerbe ces flux ».

Pour la plupart des sociétés et des fonds, 2009 a été une année de survie. « Même si votre entreprise restait rentable, la gestion des remboursements des dettes devenait très ardue », ajoute Sobel. « Toutefois, la plupart des banques étaient prêtes à négocier une restructuration. Il y a eu relativement peu de ventes forcées ».

Certains gestionnaires de fonds ont pensé qu’ils étaient capables de dénicher de bonnes affaires en pleine crise financière. Les valorisations ont bien résisté au départ, car les propriétaires étaient réticents à vendre. Mais lorsque l’argent liquide a commencé à se raréfier, certains propriétaires ont changé leur fusil d’épaule.

« En 2009 nous avons vu les valorisations des fonds descendre lentement au début, puis commencer à chuter très vite », explique Sobel.

Aujourd’hui, le pire de la crise économique est passé, et les investisseurs reviennent. KPMG prévoit, selon un rapport récent, que le volume des fusions et acquisitions va atteindre 70 milliards de dollars. Toutefois, le même rapport précise qu’il faudra cinq ans avant que le record de 2007 ne soit atteint de nouveau. Cette année-là, les fonds investis s’étaient élevés à 125 milliards de dollars.

« Faire une liste des risques, auxquels vous serez confronté en Russie, c’est facile », poursuit Sobel. « Ils y sont tous - tous les risques, auxquels vous pouvez penser. Donc, vous ne pouvez pas avoir de mauvaises surprises. »

De quoi dissuader n’importe qui d’investir. Mais Sobel souligne que les risques sont grassement récompensés. L’investissement dans le capital-risque russe a rapporté 7,2%, 24,1% et 15,6% au cours des trois, cinq et dix dernières années respectivement, ce qui en fait le marché le plus performant du monde.

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