Le Mistral force la Neva

Le porte-hélicoptère français Mistral a accosté lundi matin pour une courte escale sur le quai du Lieutenant Schmidt à Saint-Pétersbourg. Un représentant de l'ambassade de France en Russie a indiqué que l'escale durera trois jours. Un officiel du Ministère de la Défense russe a lui indiqué que le bateau fera l'objet de visite de représentants de la marine militaire russe, d'industriels des chantiers navals et de la presse.
Une décision sur d'éventuelles négociations pour l'achat de ce navire sera probablement prise cette semaine lors de la visite de deux jours de Vladimir Poutine en France, d'après une source au Ministère de la Défense. D'après une source proche du Ministère de la Défense français, les deux ministres français et russe seront responsables des négociations sur l'acquisition et la construction du Mistral. La participation de RosoboronExport [monopole des exportations d'armes russes] n'est pas prévue.

Au début de l'automne, le chef d'État major des forces armées russes Nikolaï Makarov avait révélé l'intérêt de Moscou pour l'achat d'un porte-hélicoptère Mistral ainsi que la construction de trois navires similaires en Russie sous licence. Le coût d'un tel navire représente environ 500 millions d'euros. La marine française a déjà acquis deux navires Mistral. Un autre officiel haut placé au ministère de la défense russe avait indiqué que ces navires seraient déployés dans l'océan Pacifique et dans la Flotte du Nord en qualité de navires de liaison.

Dans le programme militaire d'ici 2015, l'achat de navires du type Mistral n'est pas prévu, raconte Mikhail Barabanov, journaliste spécialisé de la revue Moscow Defense Brief. Si l'achat se fait, deux tiers du budget de la flotte russe pour l'acquisition et la réparation de la flotte seront absorbés pour résoudre des tâches qui n'existent pas. A savoir des expéditions et des interventions dans des zones océaniques, estime l'expert. Sans oublier que la flotte russe tout comme l'armée de l'air et l'infanterie manquent cruellement de moyens pour effectuer des achats autrement plus urgents, avance encore Barabanov.

L'acquisition ne présentera des bénéfices pour l'industrie de la défense russe uniquement si la France effectue un transfert de technologies, alors que les navires devraient être équipés de systèmes conçus en Russie, estime Konstantin Makienko, expert au Centre d'Analyse Stratégiques et Technologies. Dans ce cas, le prix à l'unité d'un navire pourrait être minoré d'entre 100 et 200 millions d'euros.

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