Vous reprendrez bien du Yamal?

La technologie du GPL (LNG en anglais) seratrès sollicitée dans le développement de Yamal

La technologie du GPL (LNG en anglais) seratrès sollicitée dans le développement de Yamal

Les géants internationaux du gaz rêvent depuis longtemps de pouvoir exploiter les immenses réserves enfouies dans le nord de la Sibérie. Moscou donne des signes de vouloir partager... pour mieux avoir accès au marché de la distribution en échange.
Selon Alexeï Miller, le PDG de Gazprom, la production de gaz à Yamal devrait passer de zéro a 360 milliards de mètres cubes dґici 20 ans.

Ces chiffres placent Yamal en compagnie du golfe Persique, parmi les principaux gisements de gaz mondiaux avec 177 trillions de mètres cubes de réserves prouvées. Pourtant, la nouvelle manne se situe dans un environnement difficile pour son développement: un climat hostile et une région éloignée de ses marchés, qui ne sont accessibles qu'au prix de longs trajets encombrés de glace. Mais tout cela n'empêche pas les compagnies étrangères de se bousculer aux portes de ce « bout du monde ».

L'importance du Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) est l'autre grand atout pour la région. Selon Alexeï Miller, le marché du GPL devrait doubler d'ici à 2020, et sa part dans ce business florissant passer à 25%, alors qu'il n'occupe qu'une place marginale dans le gazoduc vers l'Europe actuellement.

Comme des abeilles sur le miel

Aujourd'hui, une seule usine de GPL, sur les côtes de l'Alaska, opère dans un climat sub-arctique. Cґest pourquoi, comme l'a expliqué le ministre russe de l'Energie, les projets de GPL requièrent de nouvelles solutions technologiques, d'où la nécessité d'entamer sans attendre des discussions avec les partenaires étrangers.

Gaz contre technologies

Presque tous les présidents des grandes compagnies pétrolières mondiales ont participé au Sommet de Yamal en 2008. Les Européens étaient en force. Dmitri Lutyagin, un analyste chez Veles Capital, note que « la production en Europe diminue de 5% à 7% par an et la part de la production européenne dans la fourniture du gaz va passer de 41% aujourd'hui à 20% en 2025; dans ce contexte, les compagnies européennes ne peuvent pas passer à côté de la chance dґaccéder à ces réserves géantes ».

Pourquoi le Kremlin a-t-il besoin de faire entrer des étrangers dans le jeu? La crise financière offre une première réponse évidente: la chute récente des prix du pétrole et la baisse des entrées de pétrodollars ont forcé le gouvernement russe à demander de l'aide aux compagnies étrangères. Mais d'autres facteurs sont intervenus dans une situation plus complexe qu'il n'y paraît.

L'une des principales raisons justifiant l'entrée des majors du pétrole est le déficit technologique des compagnies locales habituées à un gaz jadis aisément accessible mais aujourd'hui déclinant. Même l'absence de technologies lourdes de production d'équipement pour l'extraction du GPL est un handicap pour les compagnies russes engagées dans la fabrication et l'installation de gazoducs offshore ou l'exploitation des gisements profonds.

Autre facteur essentiel qui se cache derrière l'invitation généreuse de Gazprom: son besoin de partager les risques et les coûts. Le développement de Yamal nécessite un investissement sans précédent à l'aune des normes post-soviétiques. Dmitri Lutyagin estime à 200 milliards de dollars le coût total de Yamal, ce qui est bien au-dessus des moyens de Gazprom.

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