Par monts et déserts: la Lada Niva, reine indestructible des routes de Russie

Le modèle automobile Lada Niva est une véritable légende, connue de tout amateur de véhicules robustes et inarrêtables. Russia Beyond vous propose de revivre son épopée à travers le monde, entre exploits et records, entre Himalaya et Pôle Nord.

Au cours des tests, la Niva se montra plus performante que les 4x4 britanniques Land Rover et Range Rover en termes de capacité à franchir les obstacles difficiles sans s'arrêter. On ne fut donc pas surpris lorsque la voiture vit sa popularité croître rapidement en Occident. Les Allemands désireux d'acquérir une Niva devaient même s'inscrire sur une liste d'attente. Durant toute l'histoire de cette automobile, plus de 500 000 modèles ont été exportés vers l'étranger. À titre de comparaison, la deux millionième LADA 4x4 (nom actuel de la Niva) du constructeur AvtoVAZ (nom actuel de VAZ) ne sortit qu'en mars 2013. Sur la photo : Michel Sardou se préparant pour le départ du Rallye Paris Dakar avec le pilote Jean-Pierre Jabouille.

La naissance de la Niva aura exigé sept années tout entières pour passer de l'idée initiale à sa concrétisation. En 1970, Alekseï Kossyguine, président du Conseil des ministres de l'URSS, chargea au constructeur VAZ de créer le premier 4x4 soviétique civil pour les habitants des zones rurales. C'est le 5 avril 1977 seulement que sortit la première Niva. Cependant, elle n'avait alors aucun concurrent non seulement en URSS, mais également dans le monde, puisque le constructeur Audi ne lancera un modèle avec transmission intégrale permanente que trois ans plus tard. Sur la photo : Atelier 81/1 de convoyeur au sol, duquel les petites cylindrées sont expédiées aux clients. Togliatti, 01 janvier 1994.

La Niva était particulièrement appréciée en France. Cela s'explique notamment par le fait qu'au cours du plus prestigieux rallye au monde, le Paris-Dakar, des pilotes ont, durant de nombreuses années, remporté des victoires d'étapes au volant de ce véhicule. Ainsi, en 1981, Jean-Claude Briavoine et André Deliaire occupèrent la troisième marche du podium et un an plus tard, la deuxième ; exploit que répétèrent André Trossat et Éric Briavoine en 1983. Suite à cela, les ventes de Niva en France furent multipliées par six, s'établissant à 24 000 modèles par an (sur les 70 000 que produisait alors l'usine VAZ). Sur la photo : Des participants du marathon automobile Paris-Moscou-Pékin dans un parc clos de la Place du Trocadéro à Paris, avant le départ de la course.

Avec un poids relativement faible et une haute capacité de franchissement, la Niva affiche cependant un très grave défaut : l'absence de sécurité. Suite à un crash-test suivant les règles EuroNCAP (choc frontal à une vitesse de 64 km/h), la Niva obtint la note de 0 sur 16 en sécurité. Selon les conclusions des experts, « Le conducteur d'une Niva, ayant un accident à une vitesse de 64 km/h subira obligatoirement des blessures ». Il « risque de sérieux traumas crâniens et cérébraux », de plus, lors de la collision, « la menace pour la cuisse droite dépasse les limites de résistance du tibia ». Sur la photo : Course de 4x4 organisée près de Sotchi à l'occasion de la Journée des Défenseurs de la Patrie. 17 équipes au volant de Niva et de véhicules de la maque VAZ concourraient pour le trophée du département de Sotchi du parti Russie Unie.

Au cours des 40 années d'histoire de la Niva, plus de 30 versions modifiées furent lancées : des modèles blindés pour transport de fonds aux « véhicules pour ours » (un modèle exclusif sans toit pour l'ours du cirque de Moscou situé sur le Boulevard Tsvetnoï). Néanmoins, le modèle le plus singulier fut certainement la « Niva-amphibie » : imaginée il y a 40 ans pour les forces spéciales et l'armée, elle était capable de franchir les fleuves de profondeur moyenne. Il convient cependant de reconnaître que malgré des tests réussis, sa production ne fut cependant jamais lancée. Un prototype se trouve au Musée des automobiles militaires de la ville de Riazan. Sur la photo : Le dompteur d'animaux Viktor Kudriavtsev répète un nouveau numéro avec des ours au Cirque Nikouline de Moscou. 04 août 2011.

La Niva détient plusieurs records du monde d’ascension. En 1998 par exemple, le véhicule gravit l'Everest sans aide extérieure jusqu'au camp de base situé à 5 200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le britannique Land Rover tenta de surpasser cette performance, mais ne put y parvenir seul et fut donc amené à une hauteur de 5 642 mètres à l'aide de câbles et de treuils. Un an plus tard, la Niva atteignit le plateau tibétain de l'Himalaya, culminant à 5726 mètres. Sur la photo : L'un des constructeurs de l'usine VAZ, Piotr Proussov.

En avril 1998, la Niva conquit le Pôle Nord. Au cours d'une action internationale en parachute, elle fut en effet lâchée sur le rivage de l'Océan glacial arctique, et après avoir atterri et été libérée de son parachute, elle partit pour l'extrémité nord du globe, qu'elle atteignit avec succès. Entre 1990 et 2005 la Niva était par ailleurs le véhicule utilisé par les chercheurs de la station polaire russe Bellingshausen, dans l’Antarctique, et transportait des marchandises à une température pouvant descendre jusqu'à –54°C.

La Niva fut nommée ainsi par les constructeurs de l'usine VAZ, Piotr Proussov et Vladimir Soloviov, en l'honneur de leurs enfants : Natalia, Irina, Vadim et Andreï (ils choisirent donc leurs initiales). Vladimir Soloviov mourut en 1975, soit avant la commercialisation de la Niva, tandis que Piotr Proussov a rendu son dernier souffle seulement trois semaines avant les 40 ans de son bébé. D'ailleurs, en 1986, le constructeur Suzuki offrit à Proussov une brochure publicitaire consacrée à son usine portant les mots : « Au parrain de cette automobile ».

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