Ce qu'ont dit les écrivains russes avant de mourir

Morzov/Sputnik
Les derniers mots prononcés par Oscar Wilde, qui se trouvait dans une chambre d'hôtel au décor miteux ont été: «Ou c’est ce papier peint qui disparaît, ou c’est moi». Le poète allemand Heinrich Heine a dit avant de mourir: «Dieu me pardonnera, c'est son métier!». Russia Beyond se souvient des dernières pensées d’écrivains russes.

1. « Certains papillons se sont déjà envolés »

L’écrivain d’origine russe Vladimir Nabokov était un passionné de papillons. Son fils, Dmitri, raconte que lorsqu’il faisait ses adieux à son père la veille de la mort de celui-ci, les yeux du mourant se remplirent de larmes. « Je lui ai demandé pourquoi. Certains papillons se sont déjà envolés, a-t-il répondu ».

2. « Ich sterbe ! (Je meurs). Cela fait longtemps que je n’ai plus bu de champagne »

Écrivain et médecin, Anton Tchékhov est décédé d’une tuberculose pendant son séjour dans la station thermale allemande de Badenweiler. Selon une vieille tradition allemande, le médecin qui pose un diagnostic mortel à son collègue est tenu de lui offrir du champagne. Anton Tchékhov adresse ainsi ses dernières paroles à son médecin soignant.

3. « La Russie m’a mangé comme la truie stupide son cochon »

Le poète symboliste Alexandre Blok tombe gravement malade au printemps 1921, malmené par la famine dans les années de la guerre civile et l’épuisement nerveux dû au rejet de son poème révolutionnaire Les Douze par l’intelligentsia russe. L’écrivain Maxime Gorki, le ministre de l’Enseignement Anatoli Lounatcharski et tous les amis d’Alexandre Blok firent les démarches nécessaires pour que le poète puisse partir suivre un traitement à l’étranger, mais le Bureau politique du parti bolchevik lui interdit de sortir du pays. C’est le jour de l’obtention de cette autorisation et de son passeport qu’Alexandre Blok est mort.

« Je pense qu’il faut mourir à temps. Dieu, Maïakovski avait raison ! Je suis en retard pour mourir. Il faut mourir à temps »

Le nouvelliste soviétique Mikhaïl Zochtchenko, extrêmement populaire dans les années 1920 et 1930, affronta une vague de critiques, tomba en disgrâce et vécut la misère et la trahison de ses collègues. Exclu de l’Union des écrivains soviétiques, il s’exile dans sa maison de campagne où il passe ses dernières années. Aujourd’hui, il est qualifié de « Kafka russe » pour sa profonde compréhension de la métaphysique du quotidien soviétique.

5. « C’est toi, connasse ? »

Mikhaïl Saltykov-Chtchedrine est connu pour son humour et sa satire impitoyables. La légende veut qu’il ait salué sa propre mort par une question : « C’est toi, connasse ? ».

6. « Je t’ai aimée et je ne t’ai jamais trompée, même dans mes pensées »

Ce sont les paroles adressées par l’écrivain Fiodor Dostoïevski à sa femme Anna. Durant leur mariage, les époux ne se sont séparés que pour plusieurs jours. Anna était non seulement la femme de l’écrivain, mais également son assistante : elle recopiait les manuscrits, négociait avec les maisons d’édition et les imprimeries et a même aidé son mari à vaincre son addiction à la roulette.

7. « Quel supplice ne pas pouvoir trouver le mot juste pour exprimer son idée »

Ce sont les paroles du poète Fiodor Tiouttchev. Ses vers font depuis longtemps partie des chefs-d’œuvre de la poésie russe et leurs extraits figurent dans tous les manuels de littérature russe. De nombreux quatrains et citations sont devenus des aphorismes.

Nulle raison ne peut comprendre la Russie,
Nulle coudée ne peut la mesurer :
Elle a un caractère particulier,
Seule la foi convient à la Russie.

8. « Je ne tirerai pas sur ce con ! »

Lors du duel opposant le grand poète Mikhaïl Lermontov et son compagnon Nikolaï Martynov, aucun coup de feu ne partit après que l’un des témoins eut fini de compter. Ce témoin s’écria alors : « Tirez ou je mets fin au duel ». Ce à quoi Mikhaïl Lermontov répondit calmement : « Je ne tirerai pas sur ce con ! ». Ces paroles blessèrent Nikolaï Martynov qui tira. Avant de courir vers le poète et de crier : « Mikhaïl, pardonne-moi ». Mais il était déjà trop tard.

9. « J’aime la vérité »

À l’âge de 83 ans, le comte Léon Tolstoï décide de rompre avec son existence ordonnée et heureuse dans sa propriété de Iasnaïa Poliana. En compagnie de sa fille et du médecin de famille, il prend le train incognito dans une voiture de troisième classe. Mais en cours de route il prend froid et attrape une pneumonie. Bien que sans connaissance, il répète inlassablement : « J’aime la vérité ».

10. « Une échelle ! »

L’idée de l’échelle est l’un des grands mystères de l’écrivain Nicolas Gogol. Enfant, il entendit une histoire contée par sa grand-mère sur l’échelle qui sert aux âmes des hommes à monter au ciel. Sous une forme ou une autre, cette image revient souvent dans les œuvres de Nicolas Gogol. Selon des témoins, juste avant de mourir, il cria : « L’échelle, vite, l’échelle ! ».

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