Une soirée de bienfaisance pour restaurer la mémoire

Sergueï Liapounov, pianiste russe (deuxième à gauche).

Sergueï Liapounov, pianiste russe (deuxième à gauche).

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Paris a accueilli un hommage au pianiste russe Sergueï Liapounov.

Une soirée de bienfaisance en hommage à Sergueï Liapounov, pianiste et compositeur russe mort et enterré en France en 1924, a eu lieu à Paris afin de récolter des fonds. Objectif : restaurer sa tombe au cimetière parisien des Batignolles.

La soirée a été organisée par l’association La Renaissance Française en Russie et s’est tenue à l’hôtel d’Estrées, la résidence de l’ambassadeur russe en France. Pour rendre hommage à l’œuvre de ce compositeur et pianiste injustement oublié, un concert a été donné par un jeune et très prometteur pianiste, élève du Conservatoire d’État Tchaïkovski de Moscou, Konstantin Khachikyan.

Selon Zoya Arrignon, la présidente de l’association, des donateurs sont venus de toute la France, mais également de Suisse, de Belgique et du Luxembourg pour soutenir le projet. La somme nécessaire pour la restauration et l’aménagement de la tombe a été récoltée et les travaux vont commencer à la fin du mois de février 2017.

Crédit : Servcie de presseCrédit : Servcie de presse

« Cette soirée est également un hommage à une longue amitié franco-russe. La Renaissance Française, organisatrice de la soirée, a été fondée par Raymond Poincaré, grand ami de la Russie. Grâce à son initiative, le dialogue culturel entre nos deux pays continue à s’enrichir par des projets comme celui-ci », a souligné l’ambassadeur russe Alexandre Orlov dans son mot de bienvenue.

Sergueï Liapounov est né à Iaroslavl (300 km au nord de Moscou) le 30 novembre 1859. Il est issu d’une famille de trois enfants : son frère aîné Alexandre est un très grand mathématicien russe, membre-correspondant de l’Académie française ; son frère cadet, Boris, est un célèbre linguiste, membre de l’Académie des sciences de l’URSS.

Sur les recommandations de Nikolaï Rubinstein, Sergueï s’inscrit en 1878 au Conservatoire de Moscou. Diplômé en 1883, il rencontre le compositeur Mili Balakirev qu’il rejoint à Saint-Pétersbourg en 1885. Balakirev prend le jeune pianiste-compositeur sous son aile et l’accompagne dans ses premières compositions.
 
Sergueï Liapounov est engagé comme directeur musical assistant à la Chapelle impériale, puis accède au rang de professeur au Conservatoire de Saint-Pétersbourg en 1911.

Il quitte la Russie révolutionnaire pour Paris en 1923. Il décède le 8 novembre 1924. Pendant cette courte période de sa vie parisienne, il a pu réaliser de nombreux projets qui ont marqué la vie culturelle et musicale franco-russe. Il a travaillé avec les grands pianistes français Maurice Dumesnil et Marguerite Long ; ses œuvres ont été étudiées au Conservatoire de Paris. Il a donné de nombreux concerts dans l’une des plus prestigieuses salles parisiennes, la salle Gaveau. Il a participé activement aux célèbres Concerts Colonne. Il a dirigé une école de musique destinée aux émigrés russes russe et fut à l’origine de la création du Conservatoire S. Rachmaninov. Le jour de l’ouverture du Conservatoire, le 31 octobre 1924, Sergueï Liapounov a joué avec Sergueï Prokofiev l’ouverture de l’opéra Rouslan et Ludmila. C’est à Paris que le compositeur a écrit la suite pour piano Les Bouffons (Skomorokhy). Il mourut subitement le 8 novembre 1924, à quelques heures d’un concert qu’il devait donner à Paris.

Sergueï Liapounov est enterré au cimetière parisien des Batignolles (24 division, 7 ligne, n° 29). Avec le cimetière de Saint-Geneviève de Bois, ce fut un des principaux lieux d’inhumation des représentants de la première vague de l’immigration russe. On peut y trouver des tombes de Leon Bakst et de Feodor Chaliapine.

Sur la tombe restaurée de Sergueï Liapounov une plaque en marbre noir avec une inscription : « Restaurée en 2017 grâce à La Renaissance française, à l’Ambassade de Russie, au Conservatoire de Moscou P. Tchaïkovski et aux dons privés », sera installée.

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