«Premier amour», le film qui bouscule les idées reçues sur le cinéma russe

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14 ans. Premier amour, une histoire de Roméo et Juliette modernes, débarquera prochainement dans les salles obscures de l’Hexagone. En prévision de sa sortie, RBTH s’est entretenu avec son réalisateur, Andreï Zaïtsev.

Le «Premier amour» d’un réalisateur russe débarque sur grand écran. Crédit : kinopoisk.ruLe « Premier amour » d’un réalisateur russe débarque sur grand écran. Crédit : kinopoisk.ru

Tendre, délicat, infiniment touchant, drôle et absolument universel. Le public français n’a pas l’habitude d’utiliser de tels adjectifs pour caractériser les œuvres du cinéma russe, en particulier celles diffusées sur grand écran dans l’Hexagone. La sortie le 10 mai du long métrage 14 ans. Premier amour d’Andrei Zaïtsev sera une occasion de changer les idées reçues sur le septième art russe actuel.

C’est l’histoire d’un premier amour, éclos très jeune dans la banlieue d’une grande ville. Tels des Roméo et Juliette modernes, vivant entre les réseaux sociaux et la rue, deux adolescents voudraient s’affranchir des lois auxquelles ils sont soumis : celles de leurs parents et des bandes rivales qui contrôlent leur quartier. Pour pouvoir être ensemble, ils devront surmonter beaucoup d’obstacles, désobéir, oser le premier pas.

C’est une toute nouvelle société de distribution basée à Montpellier, Fratel Films, reprise par les réalisateurs, producteurs et comédiens Olivier Vidal, Sébastien Maggiani et Kacey Mottet Klein, qui s’occupe de sa distribution, pour commencer, dans une vingtaine de salles en France.

« Fratel Films a eu le coup de cœur pour сe film qu’ils ont découvert sur Internet. Coup de cœur pour l’histoire, qu’ils ont trouvé formidablement traitée, juste, pertinente ; pour la douceur du film, sa réalisation toute en finesse ; coup de cœur également pour les jeunes acteurs. Il a déjà été vu plus de 11 millions de fois dans le monde entier, via les réseaux sociaux, mais pas en France.

Le film plaît énormément aux jeunes. Il est proche de leurs préoccupations sur l’amour, l’amitié, l’utilisation des réseaux sociaux. C’est justement sa délicatesse qui les touche. Le fait qu’il soit russe et en VO n’a pas l’air de les gêner », avoue la représentante du distributeur Claire Vorger.

Sc&egrave;ne du film Premier amour d&rsquo;Andre&iuml; Za&iuml;tsev.nCr&eacute;dit : kinopoisk.ru<p>Sc&egrave;ne du film Premier amour d&rsquo;Andre&iuml; Za&iuml;tsev.</p>n
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Cocktail de talent naturel et de travail acharné

Les deux jeunes acteurs, qui au moment de tournage avaient 15 ans, sont des lycéens qui ont été découverts grâce au réseau social VKontakte, l’équivalent russe de Facebook, qui est beaucoup plus utilisé en Russie par les ados que son grand frère américain. L’équipe du film a dû tester plusieurs milliers de jeunes avant d’arrêter son choix sur Gleb Kalyuzhny, qui interprète Alex, et Ulyana Vaskovich, qui joue le rôle de Vika, qui, d’ailleurs fait penser à Vic de La boum.

« Le choix des acteurs a été déterminant. Ce film est un puzzle composé d’émotions très fines, à peine visibles extérieurement, qui souvent ne sont pas verbalisées, elles sont jouées via les regards, le rythme des respirations. Si on ne les avait pas trouvés, ces jeunes, le film aurait été condamné. Au moment du tournage ils avaient 15 ans, donc ils jouaient eux-mêmes et des problèmes qui les concernent directement.

Nous les avons trouvés via les réseaux sociaux, ils n’avaient aucune expérience artistique. Mais ils avaient un don, un talent et une capacité de travail étonnante. Ils s’appliquaient énormément, ils voulaient y arriver et se donnaient à fond. C’est la combinaison du talent naturel et du travail acharné qui a donné un résultat pareil », explique le réalisateur Andreï Zaïtsev.

Andreï Zaïtsev. Crédit : Kirill Kallinikov / RIA NovostiAndreï Zaïtsev. Crédit : Kirill Kallinikov / RIA Novosti

Un thème universel comme clé du succès

À la question de savoir pourquoi un réalisateur quadragénaire a choisi à traiter le thème de l’amour adolescent, il répond : « À l’âge du premier amour nos sens sont aiguisés à 200%, nous vivons des émotions si intenses que, probablement, plus jamais nous ne les ressentirons ainsi. Quand l’amour nous tombe dessus pour la première fois, on a l’impression que c’est en même temps la dernière fois, on est sous haute tension et on veut le vivre à fond.

C’est pour ça que notre mémoire conserve ces sentiments toute notre vie. L’intensité de ces sentiments, notre pureté et notre sincérité, notre naïveté font que le premier amour est unique et très touchant. Ce film est destiné à n’importe quel public, parce que tout le monde a vécu tôt ou tard ces instants, ou est en train de les vivre, bien ou mal. Cette histoire concerne chacun d’entre nous », explique Andreï Zaïtsev.

La sortie prévue sur grand écran en France réjouit le réalisateur, car il est convaincu que la diffusion est organisée de façon très intelligente dans l’Hexagone, ce qui lui donne l’assurance que le film sera vu par le public auquel il est destiné, jeunes et moins jeunes. Il espère également que la diffusion à la télévision française suivra. Plusieurs pays ont déjà acheté son œuvre pour les chaînes télé.

14 ans. Premier amour a été présenté dans une cinquantaine de festivals du monde entier, du Brésil à l'Australie. Et il est apprécié partout de la même manière. « Nous avons fait exprès de raconter cette histoire de la sorte, pour qu’elle soit compréhensible par tous, peu importe la culture ou la langue. Tout le monde a vécu son premier amour dans son adolescence, les sentiments ne connaissent pas les frontières. Notre film est universel, on peut même le regarder sans traduction », affirme Andreï Zaïtsev.

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Il a également rajouté qu’il s’attendait chez le public français à la même réaction que partout ailleurs : les rires dans la salle et les couples qui s’embrassent en sortant du cinéma. « Maintenant, tout se joue sur la communication. Il faut que le public soit informé. Le premier amour ne s’oublie jamais. Mais si par hasard vous l’avez oublié, nous vous ferons remonter le temps », assure le réalisateur.

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