Les six films d’animation les plus connus des studios Soyouzmoultfilm

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RBTH se souvient des rares œuvres qui ont réussi à percer le rideau de fer à l’époque soviétique, qui ont impressionné les spectateurs du monde entier et qui ont laissé une trace dans l’histoire des films d’animation.

1. Le Conte des contes

Ce dessin animé, le plus connu du maître de l’animation russe Youri Norstein, a remporté les prix de plusieurs festivals et a été élu plus beau film d’animation de tous les temps aux Los Angeles Animation Olympics en 1984.

Le film, paru en 1979, se présente comme une suite de souvenirs et d’associations libres appartenant non pas à un personnage concret, mais plutôt à tout un peuple : nous y trouvons des réminiscences de la poésie du XIXe siècle, des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale, des allusions aux textes de la Bible et une berceuse que tout bébé russe a entendu dans sa plus tendre enfance : Do do, l’enfant do/ Ne te couche pas au bord du lit/ Viendra le petit loup gris/ Et te mordra au flanc. C’est ce petit loup triste et solitaire qui devient le personnage principal du film et qui, tout seul un jour d’automne, revient sur la création de l’univers.

2. Le Hérisson dans le brouillard

Un autre film de Youri Norstein évoque l’expérience transcendantale d’un petit hérisson qui part rejoindre son ami l’ourson. Chemin faisant, le hérisson se perd dans le brouillard, rencontre un cheval blanc, tombe dans une rivière, fait connaissance avec un poisson… et se retrouve tellement fasciné par notre monde qu’arrivé chez son ami, il n’est même plus capable de soutenir la conversation. Paru en 1975, le dessin animé a remporté de nombreux prix, s’est classé parmi les meilleurs lors de plusieurs concours internationaux de films d’animation d’auteur, a été parodié dans la série Family Guy (épisode Spies Reminiscent of Us) et est exposé au musée Ghibli en signe de grand respect de Hayao Miyazaki, dessinateur et réalisateur de films d’animation japonais et cofondateur du Studio Ghibli, envers son collègue russe. Le gouvernement japonais a décerné à Youri Norstein le titre de chevalier de l’Ordre du Soleil levant.

3. La Reine des neiges

Réalisé par Lev Atamanov, ce long-métrage d’après le conte de Hans Christian Andersen est l’un des rares films d’animation soviétiques à être sorti en salle à l’étranger en 1957. Il a été projeté aux Etats-Unis, au Canada et au Japon. C’est ainsi que Hayao Miyazaki a eu la chance de le visionner et affirma plus tard que ce dessin animé avait grandement influencé sa formation et son œuvre.

4. Mowgli

La version soviétique de Mowgli, parue en 1973, était conçue initialement comme une mini-série, mais par la suite, le réalisateur Roman Davydov a rassemblé les épisodes pour en faire un long-métrage. Tout comme La Reine des neiges, Mowgli a été projeté aux Etats-Unis, mais a eu un succès moins retentissant. Peut-être parce que les distributeurs américains ont décidé de couper plusieurs scènes tendues et d’effacer la musique de la compositrice d’avant-garde Sofia Goubaïdoulina en la remplaçant par une voix off et par de joyeuses chansons.

5. Tchebourachka

La série (de 1969 à 1983) évoque l’histoire d’un petit animal aux grandes oreilles rondes, charmant et un peu naïf, qui a pour ami un gentil crocodile avec qui il fait face aux pièges de la vieille Chapokliak. Cet animal inconnu de la science (né de l’imagination de l’écrivain Edouard Ouspenski et du réalisateur Roman Katchanov) est devenu le personnage le plus célèbre des films d’animation soviétiques. Ainsi, il reste toujours très populaire au Japon où il s’est vu consacrer dans les années 2000 une série en 2D et en 2013 un long-métrage de marionnettes. En Russie, Tchebourachka a été brandi comme symbole par les forces les plus différentes, allant de la sélection olympique au mouvement de protestation, en passant par des œuvres caritatives.

6. Le Loup et le Petit Chaperon rouge

La version postmoderniste du célèbre conte est apparue en 1990, au déclin de l’époque soviétique, et symbolisait à tous les égards sa fin en proposant au spectateur (notamment étranger) un échantillon d’autoréflexion matérialisé en pâte à modeler. Les spectateurs ont apprécié la réalisation de Garri Bardine qui a remporté le Grand Prix au Festival international du film d’animation d’Annecy. Le film a placé Garri Bardine sur la liste des réalisateurs soviétiques célèbres où il figure toujours. Son long-métrage Le Vilain petit canard (2010) a mérité une grandiose première en open air au Festival international du film de Locarno, tandis que son dernier court-métrage Listening to Beethoven a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes de 2016.

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