Syrie, 1er septembre 2002, le directeur des Antiquités syriennes de Palmyre, Khaled al-Asaad, devant le sarcophage avec des fugures de prêtres, à Palmyre.
Getty ImagesMikhaïl Piotrovski qualifie la mort de M. al-Assaad non seulement de terrible et cruelle, mais également d’insensée.
« En quoi Khaled al-Assaad était-il une menace pour les combattants ? Quel danger ce scientifique âgé de 82 ans et auteur de nombreux ouvrages scientifiques pouvait-il présenter pour l’EI ? Apparemment, son danger résidait dans le travail même de Khaled al-Assaad — la conservation, l’étude et la description des monuments culturels anciens. Ce travail permettait aux populations de nombreux pays de regarder en arrière, de comparer ce que l’on raconte sur le passé aujourd’hui avec les monuments culturels tangibles qui ont survécu jusqu’à nos jours et de se poser de nombreuses questions... »
Mikhaïl Piotrovski qualifie la destruction actuelle des monuments de retour dans un passé lointain plongé dans les ténèbres de l’ignorance et de tentative « d’empêcher les gens de savoir, penser et compatir ».
« À plusieurs reprises, l’histoire de l’humanité a assisté à la destruction des monuments culturels – monuments d’architecture, sculptures, livres – par des radicaux de différentes nationalités, appartenances religieuses et idéologies. Puis vient immanquablement le moment où l’on exécute des personnes, les gardiens de la civilisation », écrit-il.
Et de conclure : « Aussi effrayant que cela puisse paraître, nous pensons que le professeur Khaled al-Assaad serait volontairement monté sur l’échafaud pour sauver Palmyre. Il a été assassiné, assassiné dans la guerre que se livrent la culture et l’ignorance ».
Article complet publié sur le site de l'Ermitage
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