Cinq figures marquantes de l’illustration de livres pour enfants

Les illustrateurs de la période soviétique étaient très différents, mais ils avaient une chose en commun : la précision dans la reproduction visuelle du texte, et la fidélité à ce dernier sans retards, dépassements ni déviations vers un chemin parallèle. L’après-perestroïka bouleversera cette tradition. L’artiste commence à se sentir non seulement décorateur, mais aussi co-auteur et dans le même temps premier lecteur et commentateur, sa vision imprégnant la perception du lecteur.

Igor Oleïnikov

 

Crédit : service de presse

Cet illustrateur est étonnant à tous points de vue. Premièrement, il n’a pas de formation artistique spéciale. Deuxièmement, il possède un coup de crayon précis et dynamique qui lui vient sans doute de son travail en qualité de réalisateur de dessins animés. Il est, par exemple, l’un des auteurs du long-métrage d’animation Le Secret de la troisième planète, qui a été accueilli avec enthousiasme aux Etats-Unis, en Angleterre, en France, en Italie et au Japon.

Enfin, c’est un grand inventeur. Dessiner en suivant le texte pas à pas, très peu pour lui. Les illustrations d’Igor Oleïnikov sont toujours une interprétation du texte. Il modifie le caractère des personnages habituels, allant même jusqu’à introduire les siens. Il a raconté que s’il s’était mis un jour à illustrer le conte « Le Gros navet », il aurait représenté la plante sous la forme d’un grand arbre retenu par un peuple souterrain qui empêche de le retirer de la terre.

Guennadi Spirine

 

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Le destin créateur du peintre Guennadi Spirine est tout aussi inhabituel. A la fin des années 1980, il a déménagé en Allemagne, avant de partir en 1991 pour les Etats-Unis à l’invitation des éditions Philomel et Dial Press. Ses amis indiquent que les idoles de Guennadi Spirine sont le peintre d’icônes Andreï Roublev et le Néerlandais Pieter Brueghel. D’où son style absolument unique.

Quel que soit le texte illustré – Kachtanka d’Anton Tchékhov, La Petite poule noire d’Antony Porogrelski ou Le Lapin de velours de Margery Williams – il nous plonge dans un monde artistique inédit. La seule chose qu’il ne fait pratiquement jamais, c’est dessiner des animaux. Ceux, vraiment rares, qui se rencontrent dans l’œuvre de Guennadi Spirine (par exemple dans le livre Marfa) semblent sortir directement d’un conte de fées.

Ses illustrations sont conservées à la Galerie d’art de Milan et à la bibliothèque de l’Université de Princeton.

Youlia Goukova

 

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Comme nombre d’illustrateurs russes, Youlia Goukova est plus connue ces dix dernières années en Allemagne, en Suisse et aux Etats-Unis que dans son pays natal. Toutefois, ses livres sont de plus en plus populaires auprès du lecteur russe. Youlia Goukova possède son optique à elle qui ne ressemble à personne d’autre.

Très souvent, le héros de ses illustrations n’est pas un personnage, mais un fond : un champ de coquelicots que traversent une fillette minuscule, un homme en fer blanc, un lion et un épouvantail (Le Magicien d’Oz de Lyman Frank Baum) ou une table où repose la clé de la porte magique et, tout en bas, Alice devenue toute petite (Alice au Pays des merveilles de Lewis Carroll).

Victoria Fomina

 

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Les livres comportant des illustrations signées Victoria Fomina sont publiés dans le monde entier, tant en France et aux Etats-Unis qu’en Suisse et en Italie en passant par Taïwan. Victoria Fomina a illustré plus de trente livres dont les Fables théâtrales de Carlo Gozzi, Lady Roxana ou l’Heureuse catin de Daniel Defoe, Mary Poppins de Pamela Travers ou Le Marchand de Venise et Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare.

Cependant, tout comme pour Youlia Goukova, ce n’est qu’aujourd’hui que ses livres se fraient un chemin vers le lecteur russe. Les éditions ont fait paraître récemment le conte-nouvelle de Boris Yevseïev Tchaïkovski ou la plume magique, avec des dessins fascinants.

Anton Lomaïev

 

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Ce peintre russe de 44 ans est connu avant tout pour ses illustrations de la série des romans de fantasy Le Chien-loup de Maria Semionova, ainsi que de livres d’écrivains de science-fiction, notamment de Tad Williams, Holm van Zaitchik, Andrzej Sapkowski et Tolkien. Il s’est avéré que dans l’univers du conte, il se sent également comme un poisson dans l’eau.

La petite sirène d’Andersen semble parfois surchargée de détails. Mais il suffit de regarder plus attentivement pour se rendre compte que rien n’est superflu. Le peintre s’incruste dans le monde proposé par l’auteur, le peaufine et ajoute ce qu’il manque sans jamais se permettre de violer les règles de la bienséance.

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