Sept choses que vous ignoriez sur Boris Pasternak

Crédit : Institut de la littérature russe

Crédit : Institut de la littérature russe

Boris Pasternak, l’un des poètes et écrivains russes les plus remarquables du XXe siècle, prix Nobel de littérature (1958) et auteur du célèbre roman Le Docteur Jivago... RBTH vous propose de découvrir plusieurs faits intéressants qui marquent sa biographie.

Famille d'artistes

Boris Pasternak est né dans une famille d’artistes : son père Leonid Pasternak était un peintre célèbre, membre de l’académie des Arts de Saint-Pétersbourg et maître de l’illustration de livres : il a créé les illustrations pour des livres de Mikhaïl Lermontov ainsi que des romans de Léon Tolstoï, qui a approuvé personnellement ses créations. Les œuvres de Leonid Pasternak sont conservées dans de grands musées du monde. La mère de l’écrivain, Rozalia Pasternak, était quant à elle une pianiste de talent et professeure de musique.

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Un roman antisoviétique

Le célèbre roman de Pasternak LeDocteur Jivago (1955) fut interdit en URSS pendant plus de 30 ans. L’écrivain dut confier son manuscrit à un éditeur étranger et le roman fut publié pour la première fois en Italie en 1957. Récemment, la CIA a déclassifié des archives qui confirment que l’agence a participé à la diffusion de ce roman antisoviétique. En 1958, Pasternak se vit décerner le prix Nobel de littérature, mais il dut le refuser sous la pression des autorités. Le prix fut remis au fils du poète Evgueni Pasternak en 1989. Le roman ne fut publié en URSS qu’en 1988, après le début de la perestroïka, par le magazine Novy Mir, qui avait initialement refusé de le publier.

Critiqué par Nabokov

Le célèbre écrivain russe et américain Vladimir Nabokov, contemporain de Pasternak, a vivement critiqué le roman LeDocteur  Jivago qui détrôna sa Lolita dans les classements des bestsellers américains de 1958. Nabokov qualifia le roman de « maladif, nul, faux » et de « terriblement mal écrit ». « Pour moi, c’est un livre maladroit et stupide », écrivait-il dans une lettre adressée à son ami, l’éditeur R. Grinberg.

Les femmes du Docteur Jivago

L’héroïne du Docteur Jivago, la femme aimée par le personnage principal, a des prototypes dans la vie réelle. Le personnage de Tonia Gromenko, l’épouse de Jivago, combinait en effet les traits des deux épouses de Pasternak - la première, la peintre Evguenia Lourié, et la seconde, la pianiste Zinaïda Neuhaus. Selon les chercheurs, le poète est également parvenu à immortaliser l’image de ses deux femmes en Lara, personnage principal le plus frappant. Cependant, c’est Olga Ivinskaïa, le dernier amour du poète, avec qui il n’était pas lié par des relations officielles, qui inspira le plus le personnage de Lara.

Au sujet de cette dernière, Pasternak écrivait en 1958 qu’Olga Ivinskaïa était « Lara dans son livre », « l’incarnation de la joie de vivre et du sacrifice de soi ». Dans un entretien avec un magazine anglais publié en 1959, l’écrivain assurait : « Dans ma jeunesse, il n’y a pas eu de Lara… Mais la Lara de ma vieillesse est gravée dans mon cœur par son (celui d’Ivinskaïa) sang et sa prison ».

Pour sa liaison avec Pasternak, Olga Ivinskaïa fut emprisonnée à deux reprises. Cela écrasa moralement l’écrivain. Toutefois, tous deux ont assuré qu’ils avaient été heureux durant les 14 ans de leur histoire, et le livre de mémoires d’Ivinskaïa Otage de l'éternité regorge de joie et de lumière.

Correspondance avec Marina Tsvetaïeva

Pendant de nombreuses années, Pasternak a entretenu une liaison épistolaire avec un autre grand poète du XXe siècle, Marina Tsvetaïeva. Leur correspondance commença en 1922, quand celle-ci vivait en exil, et se poursuivit jusqu’en 1935. Ils échangèrent environ 200 lettres, dont certaines furent publiées. C’était un échange très franc sur l’art, les poèmes et la vie personnelle. La correspondance prit fin quand ils se rencontrèrent à Paris en 1935 et ne parvinrent pas à trouver un langage commun. Tsvetaïeva ayant qualifié cet événement de « non-rencontre ».

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Pasternak traducteur

Pasternak est célèbre en tant qu’écrivain et poète, mais également en tant que maître de la traduction poétique. Ses traductions de Schiller, de Shakespeare et de Faust de Goethe sont considérées comme des chefs-d’œuvre et un patrimoine littéraire russe, car il a réussi à y transposer une immense partie de son âme poétique.

Musée Pasternak

Pendant plus de 20 ans, Pasternak occupa une datcha dans le village de Peredelkino, à proximité de Moscou. Néanmoins, en 1984, 24 ans après la mort du poète, les autorités ont confisqué la datcha aux proches de Pasternak. Leurs biens ont été littéralement jetés dans la rue, les amis et les proches du poète sont parvenus de justesse à les préserver. En 1990, au terme de nombreux efforts, la datcha obtint enfin le statut de musée. Les effets personnels y retrouvèrent leur place. La petite fille de Pasternak est l’actuelle conservatrice du musée. 

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