Six toiles méconnues de Malevitch

Une rétrospective dédiée à Kazimir Malevitch débarque à Londres en juillet. Mais combien de ses peintures – autres que son fameux Carré noir sur fond blanc – pouvez-vous citer ?

L'enfance de Kazimir Malevitch, né en 1879 à Kiev, était à mille lieux du monde de l'art. Son père voulait qu'il suive ses traces et entre dans le business de la transformation de betteraves sucrières.

Sa mère, quant à elle, avait des penchants artistiques, écrivant de la poésie et  amatrice de broderie. Elle fut plus tard une des seules personnes à supporter Malevitch dans sa volonté de devenir peintre.

Enfant, Malevitch vit une peinture d'une jeune fille en train de peler des pommes de terre et fut ébahi devant la précision avec laquelle les pelures avaient été dépeintes. C'est cet incroyable réalisme qui a lancé le parcours artistique d'un des artistes les plus abstraits du XXe siècle, à l'honneur cet été au Tate Modern à Londres à l'occasion d'une rétrospective.

Malevitch est souvent associé au suprématisme et au chef d'œuvre connu sous le nom de Carré noir sur fond blanc. L'ensemble de son œuvre au fil des années révèle un artiste à la fois éclectique et talentueux.

    Le Printemps. Jardin en fleur (1904)

      Crédit : Tate Modern

      Une des premières œuvres de Malevitch. A l'époque, ses peintures étaient emplies de l'influence impressionniste. C'est une étape que presque tous les artistes d'avant-garde ont vécue. Un professeur particulier qui donna à Malevitch des cours de dessin était un admirateur de Paul Cézanne.

        Autoportrait (1910)

          Crédit : Tate Modern

          De l'impressionnisme à l'état brut. Malevitch fait ses premiers pas dans l'art d'avant-garde, prenant part à des expositions de divers groupes artistiques, y compris le fameux Valet de Carreau. Il s'est lentement tourné vers le cubisme alogique (alogisme) à mesure que ses travaux deviennent de plus en plus géométriques et primitifs.

            Les Femmes paysannes dans une église (1912)

              Crédit : Tate Modern

              C'est une peinture appartenant au cycle appelé « Premier cycle paysan ». Les principaux sujets approchés sont des paysans, dépeints dans les champs, les églises et en gros plan. A cette période, les lignes de Malevitch grossissent, prennent du volume et deviennent de plus en plus statiques.

                Croquis de costume, Ennemi (1913)

                  Crédit : Tate Modern

                  Malevitch a travaillé en étroite collaboration avec d'autres artistes russes d'avant-garde et était en très bons termes avec l'artiste et musicien Mikhaïl Matiouchine et avec le poète Alexeï Kroutchenykh. Ensemble, ils ont imaginé un opéra futuriste intitulé Victoire sur le soleil, supposé être entièrement basé sur l'alogisme artistique. Malevitch a dessiné les costumes de cet opéra.  

                    Composition suprématiste (avec trapèze noir et carré rouge) (1915)

                      Crédit : Tate Modern

                      Cette peinture date de la même année que le célèbre Carré noir sur fond blanc et appartient à l'école suprématiste, dont Malevitch est à la fois  le père fondateur de renommée mondiale et le principal idéologue. Dans le Manifeste du Suprématisme, Malevitch développe les principales caractéristiques artistiques du mouvement: rejet de l'académisme et triomphe de la révolution des idées et des méthodes. Il écrivit : « Nous nous déclarons par la présente libres créateurs, en opposition aux artistes libres de la profession académique ».

                        Une Femme avec un râteau (1930-1932)

                          Crédit : Tate Modern

                          Dans son second cycle paysan, Malevitch va encore plus loin dans le domaine du primitivisme, bien qu'il préférait se référer au style « néo-impressionnisme ». Plus proche de sa mort, il est revenu à la peinture réaliste. Difficile à croire, mais le créateur du Carré noir sur fond blanc a terminé sa carrière en revenant à des peintures de paysages simples, ordinaires et relativement concrets.

                          Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

                          À ne pas manquer

                          Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

                          Accepter les cookies