Un très fécond imaginaire oriental

"Mille-pattes et crapaud" d'Anna Khmelevskaya. Source : Service de presse

"Mille-pattes et crapaud" d'Anna Khmelevskaya. Source : Service de presse

Le Festival international du film d'animation de Bruxelles ANIMA se déroulera du 28 février au 9 mars 2014 au Centre Flagey. Cette année, le vainqueur du Grand Prix ira aux Oscars…

Qu'est-ce qui relie cinq animateurs, dont un Russe habitant à Valence, une Biélorusse vivant à Lyon, une étudiante à Valence originaire d'Ekaterinburg, un Russe de Madrid et une Moscovite diplômée du prestigieux VGIK ? 

Tous feront partie du prochain festival ANIMA à Bruxelles. Mais pas uniquement : à un moment de leur carrière, leurs pas les ont menés dans une petite ville du sud-est de la France, Valence.

Véritable aimant pour le petit monde de l'animation, Valence concentre, entre autres, le studio Folimage, sa résidence de réalisateurs et l'école européenne d'animation « La Poudrière ».

Déjà en 1995, Folimage produisait La Grande Migration de Youri Tcherenkov qui signe aujourd'hui, pour le même studio, Le Père Frimas, sorti en salles en décembre 2013 et présenté à l'ANIMA 2014 dans la catégorie Jeune Public. Mille-pattes et crapaud d'Anna Khmelevskaya, qui concourt dans la même catégorie, a également été créé à Folimage.

Le Père Frimas de Youri Tcherenkov

Yulia Aronova, dont Ma maman est un avion est en compétition internationale, réalisera à Folimage son prochain film. Enfin, deux autres animateurs russes sélectionnés par le festival, Nicolaï Troshinsky et Natalia Chernysheva, ont étudié à La Poudrière.

Si la ville de Valence a contribué à lancer les carrières des cinq animateurs, à l'origine de leur vocation, on trouve le grand animateur soviétique Youri Norstein, auteur de l'indépassable Un hérisson dans le brouillard qui a marqué plusieurs générations d'enfants. 


Ma maman est un avion de Yulia Aronova. Source : Service de presse

Il ne s'agit pas d'imitations : chacun construit un univers à part. Le merveilleux Ma maman est un avion de Yulia Aronova est un « poème pour enfants » en papier découpé, « une vidéo en vers » reposant « non sur les mots, mais sur le montage »

Un petit garçon, solaire et drôle, décrit différentes mamans puis la sienne, meilleure entre toutes. Le film concourt pourtant non pas dans la catégorie Jeune public, mais dans la sélection internationale, tout comme Astigmatismo de Nicolaï Troshinsky.

Là aussi, les personnages de départ sont des enfants, mais il s'agit bien d'un film pour adultes sur la perte de repères, les rapports avec autrui et les affres dans lesquels ils nous plongent parfois. 

Astigmatismo de Nicolaï Troshinsky

Réalisé à l'aide de personnages en papier découpé et d'un astucieux plan de travail à cinq profondeurs, le film joue avec notre perception de la réalité, d'autant plus menaçante que l'on ne la distingue pas clairement.

Anna Khmelevskaya a fait des études à l'École des Beaux-Arts de Minsk avant d'entrer dans le monde de l'animation par la grande porte, via l'école des Arts Déco à Paris.

Avec son premier film d'animation, elle propose un voyage pittoresque dans la forêt indienne où prend vie un conte de Gustav Meyrink. 

Un crapaud demande à un mille-pattes comment il s'y prend pour marcher. Celui-ci réfléchit, tente d'expliquer et... ne parvient plus à faire un pas ! Une fin cruelle pour ce film d'animation qui charme par ses couleurs et la délicatesse des mouvements pour lesquels la réalisatrice s'est « inspirée des danseurs de ballet classique ». 


Mille-pattes et crapaud d'Anna Khmelevskaya. Source : Service de presse

Lorsqu'on demande à Yulia Aronova quels sont les animateurs russes les plus intéressants du moment, le nom de Natalia Chernysheva sort en premier. Le dernier film de cette étudiante à La Poudrière, Le Retour (« ça, c'est un film ! », s'exclame Yulia Aronova sans une once de jalousie) n'est distribué que sur Internet. 

En revanche, les festivals s'arrachent son tout premier film d'animation, le très graphique Snowflake réalisé pour son diplôme à Ekaterinburg. L'histoire ? En Afrique, un garçon reçoit par courrier un flacon de neige et rêve que la neige a enseveli son village…

Snowflake de Natalia Chernysheva

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies